De quoi je me mêle : Voilà bien un maire qui économise l’énergie

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Grand attroupement  l’autre jour devant la maison du maire X dont le gardien venait d’infliger une correction mémorable à un agent anti-fraude d’Edm qui avait constaté que le maire payait, depuis deux ans, 16 000 francs mensuels pour quatre clim, un chauffe eau deux cent litres, deux congélos, trois frigos, huit ventilos, quinze ampoules.

 Il avançait vers le compteur mais fils du maire, un gringalet qui est dans la sérigraphie essaya en vain de le retenir. Il fut retiré du compteur toutes sortes d’aimants qui confisquaient l’aiguille. Alors  le vigile ne pouvant accepter l’humiliation de son patron aurait déposé un méchant kata sur l’oreille gauche de l’agent qui en eut  la tempe aussi enfoncée qu’une berline japonaise caressée par un camion allemand. Rappelé, le maire rappliqua et rattrapa ce qu’il put. Et apparemment, beaucoup le fut. Y compris la tempe de l’agent qui, après promesse d’un terrain trouva « l’incident clos ». A condition que ses chefs informés de l’affaire le veuillent bien. Ils n’auraient pas été longs à convaincre, eux non plus. Le tout à la désagréable surprise du voisinage qui n’a jamais souhaité du bonheur à son maire. Auquel il ne pardonne pas sa soudaine réussite. Ce gars n’aurait «  jamais rien mérité de sa vie » !  Il paraît qu’il doit tout à sa sœur qui était le sixième bureau d’un douanier plus riche que le Mali. Bac acheté, diplôme supérieur acheté,  position de tête de listes aux municipales achetée, assesseurs achetés surtout ceux des autres, élection achetée, position de maire achetée, disent les mauvaises langues. Qui  accepte d’autant moins la merco coupée du maire fortuné que, pour les gens d’ici,  il n’était qu’un débarqué à Bamako avec les chaussures plastiques couleur moutarde des bergers peul. On l’appelait, toujours selon les sources bien informées, pour faire du thé ici ou appeler une nana là. Le voilà aujourd’hui, déplore t- on, vendant chaque mètre carré disponible, à la télé avec les grands  décoré de la médaille nationale, courtisé par les politiciens. Je ne veux me mêler de la vie des autres. Mais acceptons quand même que ce pays que l’on croit opaque a quand même un certain culte de la transparence. La preuve : on sait tout  sur le monde et on le répand volontiers.

Adam Thiam   

 

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