De quoi je me mêle : L’indépendance c’était pour rire

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Des anciens 'Touaregs de Kaddafi' à Tacalotte, en octobre 2011.© Baba Ahmed, pour J.A.

Le grand frère va-t-il se retirer sans organiser le seul forum qui a manqué à sa décennie et à celles de ses prédécesseurs : le forum sur l’homme malien ?   Il n’a plus beaucoup de temps et on s’imagine, compte tenu justement de la nature de l’homme malien, que les gens ne se bousculent plus à sa porte. Les interrègnes africains, c’est comme ça : dès que le collège électoral est convoqué, on appelle le standard et ça sonne dans le vide, on déboule dans les bureaux des conseillers, ceux-ci conseillent et sont déjà dans leur prochain boulot, chez le successeur présumé du patron déjà conjugué, même pas au passé composé mais au passé simple.

 

Sous peu, d’ailleurs, EDM et Sotelma entreront dans la danse, en coupant le jus au palais. Mais le grand-frère a tout prévu : il s’entraîne à la lumière d’une bougie. Il a même préparé le décret suivant. Article 1 : le Mouvement National de l’Azawad est reconnu de nuisance publique. Article 2 : A ce titre, il bénéficie de l’indépendance totale de l’Azawad. Article 3 : L’Azawad comprend les actuelles régions de Gao, Kidal et Tombouctou et les futures régions de Menaka, Taoudenit et Douentza. Article 4 : Le présent décret est d’application immédiate.

 

La seule chose que le grand-frère n’a pas prévue est que le Mnla, à travers son porte-parole parisien, a déjà tout prévu. Dès que le décret créant  la République de l’Azawad est rendu public, l’aile politique du Mnla compte l’attaquer devant la Cour constitutionnelle, l’Union africaine, la Cour Pénale Internationale, l’Onu, au motif d’inconstitutionnalité. Leur argument est que la constitution malienne consacre l’intangibilité du territoire national, donc que le décret présidentiel est nul et non avenu. Et puis, ils terminent comme ça le texte de leur plainte : « que le grand-frère de l’Autre se mêle de ce qui le regarde. Le Mnla exige la République de l’Azawad pas l’indépendance. Et puis c’est avec son successeur que nous voulons discuter».

 

Adam Thiam


 

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