Il y a des formations politiques à vocation apolitique juste pour ne pas déranger le pouvoir, -sinon pas de maroquins et gare aux dossiers de malversations contre les néo-démocrates que nous sommes. Autre catégorie: des organisations de la société civile qu’on dit à but lucratif et non humanitaire qui se créent pour entrer au gouvernement, donc faire de la politique. Ensuite, il y a ceux qui prétendent, tout en ne faisant que de la politique même politicienne, que faire de la politique c’est trahir le peuple et renoncer à la morale. Et puis, il y a Tata Pound, le bourreau de la petite politique qui fait dans la grande politique.
L’opposition extra-parlementaire en chantant et en dansant. Tata Pound sans quartier et sans gants. Ils avaient osé, dans le temps, le tube national que fut « Président cikan ». Maintenant ils reviennent avec Lekessè, c’est-à-dire la vérité vraie et nue, livrée sans détour.
Cette fois ci comme avant, les jeunes rappeurs critiquent, dénoncent, interpellent, fustigent, s’indignent et condamnent. Tous les grands travers de la société sont passés au peigne fin et les grands responsables de l’Etat simplement suspendus à des crocs de boucher. Un vrai carnage avec préméditation. Mes amis du Pdes ne goûteraient pas la fâcheuse trouvaille du groupe: Parti des Enfants de Satan.
A ouzou billahi ! C’est pas très gentil ! Et maintenant que ça va se savoir, « l’autorité » comme on dit en Guinée pour désigner « qui de droit » va être obligée de demander désormais qu’on distingue à chaque fois entre Pdes-parti et Pdes-programme. Bon, il faut simplement qu’Ahmed Diané Semega sache que je n’ai pas acheté l’album car je suis un bon patriote, moi. Je l’ai seulement écouté, de manière fortuite et furtive, chez un ami expatrié qui ne parle pas bamanan. Et je n’aime pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Donc, je ne suis ni de près ni de loin mêlé aux discussions en cours sur la formation du groupe parlementaire Sadi-Tata Pound.
Adam Thiam