De quoi je me mêle ? : Mieux d’Etat est possible

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De quoi je me mêle ? Cette fois-ci, de vie et de mort. Plus précisément de l’histoire très triste survenue dimanche dans ce cortège de mariage où les frères des deux mariés ont laissé la vie. Plus une femme enceinte. Plus d’autres morts, certaines peut-être réelles, le reste « tué » par Radio trottoir. Qu’est-ce qui s’est passé exactement ce jour ? Un camion fou déboule sur le pont Fahd, écrase au passage quelques voitures et passants.

 Cris d’indignation, jurons incrédules, sanglots sonores, larmes-fleuve et deuil. Sans compter les embouteillages qui, cette fois, ne sont pas dûs aux travaux sur le pont mais à la folie meurtrière. Pas moins. Une folie qui, pour l’opinion, trouve sa source dans le cannabis devenu impunément la vitamine C des chauffeurs de transports en commun. Mais une folie qui, pour la plupart des accidents dantesques qui nous endeuillent si souvent, prospèrent de la faiblesse de l’Etat, voire de son incurie. 

Combien de guimbardes surchargées dont la carrosserie touche le bitume sillonnent-elles nos routes au nez et à la barbe des policiers ? Combien de fois, les cortèges de mariage qui peuvent être réglementés et qui sont réglementés dans tout Etat digne de ce nom, slaloment-ils dans nos rues comme si mariage égale je m’enfoutisme ? Combien de fois l’Etat a-t-il cédé devant la menace de grève des camionneurs devant la mesure très censée de leur interdire l’accès du pont dans la journée ? Combien de fois, l’inconscience des « jakartistes » a-t-elle semé la désolation dans nos rangs?  Rien d’étonnant que la route tue autant.

Le plus important n’est pas le camionneur mais le propriétaire du camion. Il ne peut pas être n’importe qui. Par conséquent, il contribue à mettre en place la chaîne de l’impunité. Ensuite, voyons simplement la « gouvernance de la route » en prenant le seul exemple de l’artère qui mène à Kalaban Koro via Baco Djikoroni. Les passages-piétons ne sont pas réglementés. Pire, seul cas au monde sans doute, chaque route secondaire accède à cette artère. Et pour organiser cette insécurité structurelle, on a même pris la précaution d’écarter les garde-fous pour que les piétons se fassent tuer. C’est inacceptable. Or, mieux d’Etat est non seulement possible. Mais il n’y aura pas de Mali sans Etat fort.

Adam Thiam

 

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