Le génie, a-t-on coutume d’entendre, c’est 1% d’inspiration et 99% de perspiration. Oui, je l’avoue, je ne suis même pas capable de perspiration ces temps-ci. Je ne sais pas quoi prendre comme thème aujourd’hui.
Moi qui, pourtant, connais très peu la peur de la page vierge puisque je suis le produit authentique de la nouvelle culture du milieu qui privilégie la quantité à la qualité. Je pensais pouvoir faire un bon procès contre les gars à Sidiki Konaté – on vend toute l’édition du jour quand on tape sur Bozola – mais ils ont vite corrigé leur erreur du samedi soir. Où sur l’image du Beau Ténébreux accordant une interview sur le Koterap de Blonba, on pouvait lire : Amadou Toumani Touré, président de la République au lieu de Modibo Sidibé, Premier ministre. Mais très très vite, cela a été rectifié.
Qui est fou ? Reste que la prochaine fois, il faudrait mettre sous l’image d’Amadou Toumani Touré : « Modibo Sidibé, Premier ministre ». Et comme ça, on serait quitte. La mode partout étant aux matchs nuls. Comme en Guinée où on dirait que les deux candidats ont fait un score de parité. Cellou 54%, Alpha 54%. Un petit avant-goût de ce qui va se passer en Côte d’Ivoire peut-être, avec un peu plus de relief : Gbagbo 74%, Ado 74%. Je ne me mêle pas de ce qui ne me regarde pas mais les temps ont changé comme le démontre cette anecdote. « Un jour de l’an 1960, un peloton d’exécution demanda à un quelqu’un qui demande -et obtient- l’anonymat : « la mort ou la honte ? ». « La mort » répondit-il sans hésiter. Admiratif, le peloton le libéra mais le reprit en 2008 sur la même affaire et lui demanda : « la mort ou la honte ? » « La honte, bien sûr » répondit-il sans hésiter. Match nul. Vous ne riez même pas ? Je suis si nul moi aussi !
Adam Thiam
