Le 25 mai existe encore. Et l’Afrique ? L’Afrique de Nkrumah. L’Afrique d’un exécutif unifié, d’une voix forte, des institutions financières propres à elles. Fière, à l’image de la Guinée double détenteur du non à la France, le premier de Sékou Touré à De Gaule et le second de Nafissatou Diallo à Dsk. Oui, l’Afrique qui devait s’unir ou périr. Et qui n’a fait ni l’un ni l’autre, choisissant d’être entre les deux. Médicalement donc : coma prolongé.
En zoologie : hibernation, en géologie : glaciation. Et en Sarkozie – lorsqu’Adame Ba Konaré n’est pas dans les parages -: l’Afrique refusant d’entrer dans l’histoire autant que celle qu’on veut précipiter dans la préhistoire. La Libye par exemple avec sa télé bombardée, ses stations hertziennes calcinées, ses fils électriques sectionnés, ses immeubles pilonnés. En somme, tous ces vilains objets qui massacrent le vaillant peuple de Benghazi. Et vive Sarkozy plus star à Yamoussoukro qu’à Paris : c’est normal, le prophète est toujours un expatrié.
Tapis rouge pour Cameron, le conservateur qui ne veut rien conserver de la Libye. Sincères remerciements des requins du Pacifique à Obama qui leur a remis Ben Laden. Mais laissons tranquille les Afro-irlandais et revenons à l’Afrique non métissée.
On aurait pensé que le Continent travaillerait plus de huit heures cette journée pour réduire un petit peu ses contre-performances. Mais voilà : c’est chômé et payé. On la chôme et on vous paye. Ya foyi! C’est l’Europe qui est petite, l’Afrique, elle, a le dos large. Alors, Eyaaaa pour ceux qui ont inventé le dombolo et le coupé-décalé ! Eyaaaa pour ceux qui ont inventé la sébile! Eyaaa pour le caïlcedrat royal mort de soif. Que chaque continent se mêle de ce qui le regarde.
L’Asie a eu Mahatir. L’Afrique vit le martyre. Mais c’est son jour. C’est le jour de l’Afrique, Oh oh jeunesse! Quelle allégresse! Nous déferons l’Afrique. Même s’il faut notre champ.
Adam Thiam
