De quoi je me mêle : C’est lui qui est devenu Mame Adama N’Diaye 

0

«  L’homme est un inconnu connu, un connu inconnu ». Mon interlocuteur qui réchauffe la vieille citation de Sékou Touré est un pote de lycée. Pourquoi la ressort-il aujourd’hui ? «C’est à propos de mon ex cadet » prévient-t-il. Ah, on peut être ex-cadet ? « Pourquoi pas ? Si le gars fait semblant de ne pas te connaître ». Ainsi, j’apprends par mon ami, la tragédie de la famille. L’ex-cadet est allé se marier à Dakar l’an dernier, et a radicalement changé en un trimestre. « Il revient avec un passeport de chez les Gorgui avec le nom de Mame Adama N’diaye, lui Adama Diarra, homonyme de notre grand père ». L’ainé poursuit : au début, il dédramatisait en disant que Mame en wolof c’est grand-père et N’Diaye la même chose que Diarra ! Après il ne nous parle plus qu’en wolof ». J’ose : « c’est le même gars » ? « Tu ne vas quand même pas me dire que je peux ne pas reconnaître mon frère cadet », me rétorque-t-il, avec un regard de meurtrier ! Au sortir de la semaine nuptiale, l’ex cadet est revenu au Mali faire sa valise au motif qu’il rejoignait une katiba suite à des appels divins répétés. Le gars retourne simplement chez les Gorgui et s’y enrôle pour la lutte traditionnelle. Arènes les dimanches, le corps barré d’amulettes et rutilant d’huile de karité, des pas suggestifs de sabar soulevant le délire de la presse locale qui le donne natif de Louga formé à l’écurie du Sine Saloum. Or, révèle l’aîné, « c’est un Sénoufo cent pour cent. Né à Sikasso et maire en divagation d’une commune rurale de cette région. Le pire, c’est que quand il n’est pas dans les arènes, il est à Soumbedioune, guettant le retour des pêcheurs pour Madame qui veut du poisson frais». Là, je comprends pourquoi la Fédération du Mali a éclaté….

Adam Thiam 

Commentaires via Facebook :