Le fils de Moussa Traoré ne blague pas : il est candidat à la présidentielle de 2012, sans aucun esprit de revanche, assure t-il et en dépit, – peut-être même en raison – de la candidature attendue de son beau frère, l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra qui n’a pas dû voir les ambitions de Bouga à travers les astres. Bof, on n’est jamais prophète chez soi, c’est connu.
Or l’aîné des Tiramakan ne blague pas pour un sou. Il est dans la presse, il développe un argumentaire pas bête du tout et puis il a un mouvement au nom bien trouvé, Care, un prestigieux homonyme de l’organisation humanitaire américaine présente depuis des décennies dans les Régions de Tombouctou, Mopti et Ségou. Imaginez seulement que, deux mois avant l’élection, quelqu’un vienne trouver des villages de la zone lacustre, dans le plateau dogon ou dans le Delta mort qui doivent leur survie à l’organisation pour leur dire : votez pour Care, le candidat de Care ! Cela pourrait faire tilt mais je me mêle de ce qui ne me regarde pas vraiment. C’est plutôt à Jeff de se battre pour que cela n’arrive pas. Jeff ? C’est le fils d’une autre célébrité.
Le ci-devant Amadou Djigué, grand opérateur économique de son état, en plus habitué aux élections. Jeff déjà se déclare candidat de la jeunesse. A l’occasion du cinquantenaire, Kassoum Coulibaly avait déjà annoncé les couleurs depuis Kayes. Il sera de la course, a-t-il juré. Au nom de la démocratie et du renouvellement de la classe politique. On en rit mais que va-t-il se passer si le très jeune électorat malien décidait d’élire Bouga, Jeff ou Coulibaly ? Mathématiquement impossible ? Peut-être. Mais juridiquement possible et sans appel si la Cour constitutionnelle, elle, le veut.
Adam Thiam