UN TABLEAU PAS RELUISANT! Selon l’Unmas, les engins explosifs ont occasionné plus de soixante dix morts et trois cent blessés récents dans notre pays. Cela fait beaucoup. Et ce n’est hélas pas fini. Cette semaine déjà, trois soldats français sont venus s’ajouter à la longue liste des martyrs de la guerre du Nord malien. Si sur cette interminable tragédie, il n’existe pas de bilan global pour l’instant, nous savons par plusieurs sources que les attaques terroristes ont entraîné plus de deux cent morts civils et militaires. Rien que ces deux dernières années, au Nord, au centre et au Sud du Mali. De plus, douloureuse évolution, ajoutant les opérations-kamikazes aux attentats, les jihadistes qui se réorganisent avec quelque bonheur depuis l’offensive dévastatrice de l’opération Serval,s’en prennent à nos voisins à partir de notre territoire. Les exemples du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire faisant foi. Nos hôtels sont en berne, les restaurants se vident, et depuis dix ans les touristes partent ailleurs que dans le pays Dogon au cœur de la région désormais sinistrée de Mopti qui recevait, il y a peu, deux vols charters par semaine en provenance de l’Hexagone. Les conflits se superposant, l’allumette jihadiste se rapproche dangereusement de la poudrière foncière, ethnique et tribale. L’amalgame se charge du reste, avec sa trame connue: le délit de faciès provoquant à son tour plus de ralliement à la cause que nos forces de défense et de sécurité sont censé combattre. Le drame est qu’on ne sait pas quand tout cela finira ni comment vivre avec le fléau sans devoir fermer boutique. On sait seulement que la seule réponse militariste ne suffit pas. On sait aussi que le temps pour un langage autre que celui des canons se raccourcit et que tout délai sur ce plan contribue à dérouler davantage le cercle vicieux attentats- représailles- attentats. Au détriment du retour à la normalité et de notre résilience par trop agressée. En clair, il faut craindre que n’arrive un moment où le dialogue ne puisse plus être possible alors que l’escalade ou le statu quo profitent aux forces du mal, le temps que nos forces s’ajustent aux impératifs de la guerre asymétrique.
SUR L’AUTRE FRONT ÉGALEMENT, c’est à dire celui de la mise en œuvre de l’accord de paix, les progrès sont absolument urgents. Parce qu’il s’agit d’un accord, pas d’un piège à cons et de surcroît un accord qui engage la communauté internationale. Sa capacité de persuasion et d’arbitrage est fondamentale. Son devoir d’équidistance entre l’Etat et l’ex rébellion n’est pas négociable. Sa lucidité autant que ses moyens sont plus que jamais requis car les Ishoumar sont essentiellement la conséquence d’une précarité à contenu et vite contenir pour que les mêmes causes ne reproduisent pas demain les mêmes effets. L’on peut regretter que l’évaluation conjointe faite de la mise en œuvre de l’accord par la Cma et la Plateforme pointe des défaillances sérieuses questionnant la volonté politique et la compétence du gouvernement malien. Il est nécessaire d’aller vite car c’est aller vite vers la paix, la plus précieuse des denrées qui puissent nous être données en ces moments de fortes interrogations. Il n’est plus question de reculer devant le coût de cette paix. Mais elle ne peut se faire au prix d’une République à deux vitesses. D’une part celle de citoyens besogneux mais dont le tort est de ne pas prendre le fusil pour se faire entendre. Et d’autre part des régions certes plus fragiles au plan écologique et économique mais dont l’analyse continue à tort de se figer sur l’argument identitaire, négligeant l’économie criminelle alors que celle-ci y est le déterminant majeur de la sécurité. Les conclusions de l’étude récente de Malimètre sont à cet égard sans appel: 82 pour cent des sondés maliens ignorent le contenu de l’Accord de paix et de réconciliation. S’ils en ignorent le contenu, ils n’en savent donc pas les implications. On dirait, en voyant le gouvernement à l’œuvre, que le citoyen-lambda n’est pas seul à ne pas savoir où donner de la tête. L’opposition qui est sur ses grands chevaux depuis quelques jours serait bien sûr mal inspirée de remettre en cause les déclinaisons normales de l’accord qu’elle a sagement endossé en dépit de ses faiblesses. Mais tout cela veut dire qu’il y a un dialogue scandaleusement refusé autour de la question essentielle de quel Mali nous voulons. Celui qu’on fait ensemble ou celui qu’on défait séparément
Adam Thiam
N’eût-été la mort des Français, Adam Thiam n’allait pas produire cet article alors que chaque jour que Dieu fait, meurent des soldats maliens sans que cela ne réveille son inspiration.
Candide, tu ne savais pas? C’est le fils du “dalaminêkêla” du quartier! si tu ne connais pas le “dalaminêkêla” demande Amadou H. Bah dans “l’étrange destin de wangrin”! il s’agit bien des interprètes des “toubabous” colons quand ils sont venus emmerder nos grands parents au 18ème siècle!
– Peut-être serait-il mieux de discuter sur des points oú on ne serait pas éventuellement d´accord! Comme par exemple si “Construire ensemble” est vraiment possible ou adéquat dans un rapport oú on obtiendra toujours des ex-colonies ce qu´on aura demandé qu´elles disent ! Ou “tomber séparément”, si nous ne le sommes pas déjá depuis la conférence de Berlin en 1885.
– Donc si nous considérons que ces deux réels ont eu lieu et coninuent d´avoir lieu, alors les données sont fausses dépuis la base.”Construire ensemble ou tomber séparément” reléveront simplement d´une nouvelle dûperie ou d´une naiveté en phase de devenir ontologique chez l´Africain, toujours quand il a s´agit du “toubab”!
– Faisons par exemple comme les Asiatiques: Respect OUI, mais restons dignes dans nos pensées! Nous avions hérités d´autres valeurs, pas forcément mauvaises…
Je suis arrière petit-fils de Dalaminè, je veux savoir ce qui y a de mal en cela.
– Peut-être serait-il mieux de discuter sur des points oú on ne serait pas éventuellement d´accord! Comme par exemple si “Construire ensemble” est vraiment possible ou adéquat dans un rapport oú on obtiendra toujours des ex-colonies ce qu´on aura demandé qu´elles disent ! Ou “tomber séparément”, si nous ne le sommes pas déjá depuis la conférence de Berlin en 1885.
– Donc si nous considérons que ces deux réels ont eu lieu et coninuent d´avoir lieu, alors les données sont fausses dépuis la base.”Construire ensemble ou tomber séparément” reléveront simplement d´une nouvelle dûperie ou d´une naiveté en phase de devenir ontologique chez l´Africain, toujours quand il a s´agit du “toubab”!
– Faisons par exemple comme les Asiatiques: Respect OUI, mais restons dignes dans nos pensées! Nous avions hérités d´autres valeurs, pas forcément mauvaises…
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