Crise sociopolitique au Mali : La CEDEAO a-t-elle apaisé les frustrations ?

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En déclarant rejeter les propositions de la délégation de la CEDEAO pour sortir le pays de la crise sociopolitique actuelle, le M5-RFP semble garder sa main… sur la gâchette.

 

maliweb.net – Dans ses explications à la fin de la quatrième séance de travail avec les médiateurs de la CEDEAO, Dr Choguel Kokalla Maïga a expliqué que les Maliens doivent rester mobilisés et déterminés pour l’atteinte des idéaux du M5-RFP. Ce qui indique que la crise sociopolitique  n’est pas encore terminée et il n’est pas exclu que des manifestations de rues soient encore le lot des Maliens.

En effet, les émissaires de la CEDEAO ont visiblement mis l’accent de leur médiation sur la crise post-législatives 2020. Alors que les principaux leaders du M5-RFP ont été les acteurs majeurs de la crise post-présidentielle 2018. Ce qui veut dire que la crise sociopolitique actuelle est difficilement détachable de la contestation des résultats de l’élection présidentielle 2018 ayant conduit à la réélection du président IBK.

En outre, dans les griefs du M5-RFP, il est fait cas de la crise sécuritaire, de la prise d’otage du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, de la corruption, de la crise de l’école, etc. Comment comprendre que dans les propositions de la CEDEAO, il n’est question que de la retouche des élections législatives, passant par une reconstitution de la Cour constitutionnelle et la formation d’un gouvernement d’union nationale ? Peut-on espérer légitimement que les frustrations soient dissipées par ces mesures d’apaisement ? Difficile de le dire, surtout que les leaders du M5 viennent de rejeter ces propositions. Que reste-il à faire à présent pour juguler la crise ?

Il faut parier que le chef de l’Etat veuille lâcher du lest en nommant un nouveau Premier ministre dans les rangs du M5-RFP, en proposant des portefeuilles de souveraineté à des ministrables issus de ce mouvement. IBK peut aussi donner un signal fort par rapport à la libération de Soumaïla Cissé avant de s’attendre à réaffirmer l’autorité de l’Etat face à d’éventuels troubles à l’ordre public.

Par ailleurs, rassuré par l’engagement de la communauté internationale à sévir contre toute tentative de déstabilisation du pays, IBK peut s’estimer garder la main pour relancer le pays.

Mais en cas de manifestations tendancieuses menaçant la stabilité des institutions, ne doit pas craindre une intervention militaire de la CEDEAO ? Quelles en seraient les conséquences ? Des troupes militaires peuvent-elles aider à calmer des masses populaires déchainées contre un pouvoir ? Ce sont des questions qui méritent réflexions et incitent à encourager toujours les voies et moyens endogènes de recherche de solutions de sortie de crise. Ceci, malgré le désaccord entre le M5-RFP et la délégation de la CEDEAO.

Boubou SIDIBE/Maliweb.net

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1 commentaire

  1. La CEDEAO a amplifié les frustrations, c’est dommage et pourtant c’est ça qui est une réalité sans équivoque. Le médiateur de cette institution a publié des propositions qui ne sont que des fourberies et du cinéma, comment peut-on proposer un gouvernement d’union nationale avec 50% pour la majorité présidentielle qui n’a même pas de militants aujourd’hui derrière elle? alors que le M5-RFP est plus doté en terme de militants que cette fameuse majorité présidentielle; nous sommes avec des négociateurs très incompétents qui veulent à tout prix mettre IBK et ses acolytes en selle et c’est dommage. Notre pays a besoin de nettoyage pour rebondir dignement, mais comment?

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