Courrier des initiés : Lettre à Boubou

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Salut mon cousin

Comment ça va dans le sahel ? Ici le vent est froid et sec a commencé à souffler. Les vendeurs d’huiles surtout frelatés vont se faire de l’argent car on est obligé de s’embaumer avec ces toxines contre le desséchement cutané. C’est par ce que on a abandonné toutes nos pratiques et solutions au profit d’une occidentalisation de complexe que nous sommes obligés d’investir dans ces pommades qui nous détruisent à petit feu. Le beure de karité devient de plus en plus rare car le pays de Moro Naba en prend tout pour servir le marché hollandais. Le peu qui reste est happé par les plus riches. Le karité même est menacé à cause de l’échauffement du climat et surtout de l’irresponsabilité de nos dirigeants qui laissent la situation se pourrir pour venir verser des larmes de crocodiles.

Cher cousin,

Le paysan national a passé ce mois ci dans le delta mort mais plus vivant que le delta humide. Il a été question de remplacer progressivement la force de travail par la machine. Il n’est jamais tard pour faire du bien. La séance de démonstration de ces moissonneuses batteuses m’a rappelé mon petit cousin Bèla Agaly avec sa faucille sous le grand froid.

La vulgarisation de ces machines simples et adaptées est une réponse juste aux problèmes de main d’œuvre  qui s’imposent depuis quelques années comme contrainte au développement de la riziculture. Et je suis convaincu que nos forgerons arriveront encore à concevoir des modèles plus améliorés et plus efficients.

Cher cousin,

On a bouclé le premier test grandeur nature des forces politiques. Dans le Toda central les tisserands se taillent la part du lion suivis des abeilles et la poignée de main. Dans ce changement sans changement car c’est toujours la vieille classe qui est aux affaires, de jeunes loups veulent qu’on les respecte. Ce sont les émergents qui un jour vont bousculer les forces dites tranquilles. En allant au dela des chiffres on est au regret de constater la mort à petit feu des partis. Rarement ils ont gagné seuls dans une entité si bien qu’on a des congloméras aujourd’hui à la tête de nos communes. Bienvenue dans les crocs en  jambes et les équilibrismes assortis de partage de gâteau. A dieu au  le développement. Ainsi va la vie dans nos communes.

Cher cousin,

Les hommes de Sambadjo ont rendu visite en début du mois à la Maca de la cité du riz pour libérer un des leurs ce qui a abouti à la libération de tout le monde et les deux jeunes surveillants s’en ont sorti avec de graves blessures. Dieu merci que leurs vies ne soient en plus en danger. Les assaillants malgré l’intensification des rumeurs sur leur projet ont opéré sans problème. Et c’est la providence qui a sauvé les deux jeunes chargés de surveiller les lieux à découvert.  Cette attaque nous interpelle sur l’efficacité de notre système de défense car malgré notre place forte dans le Kouroumari et dans la cité du riz où toutes forces sont représentées, Comment un commando motorisé a quitté le Kareri pour venir attaquer une maison d’arrêt et continuer dans le Kala sans être inquiétés. Qui voulait t on  sacrifier car rien ne pourrait expliquer une telle démission. Que Dieu sauve notre pays.

Cher cousin,

En haut de en haut on s’apprête à recevoir Papa Hollande et ses obligés. L’affaire à tout point de vue intéresse beaucoup au motif que ça va générer des revenus substantiels pour beaucoup. Parmi les profiteurs il y a notre ancien opposant qui est devenu composant à cause du poste qu’on lui a offert, du coup il a renoué avec la belle vie. Macrouni son deuxième bureau a fait peau neuve en s’offrant une AVENSIS. Notre Monsieur veut dynamiser ses cellules dormantes au profit des tisserands. Il n’a peut être pas tort car la quête du mangement a toujours guidé les mutations politiques de nos responsables. Rappelle-toi que ceux qui ont accompagné les putschistes de 1968 étaient des compagnons de Simbo2. Ceux eux qui ont créé Union de Dénaturation du Peuple Malien (UDPM) avant d’abandonner ce navire pour grossir les rangs des démons associés. Aujourd’hui, ils cherchent toute occasion pour ceux qui sont encore en vie à offrir leur « EXPERIENCE » aux tisserands. Des tisserands visiblement tenaillés par les jeux d’intérêt interne.

Cher cousin,

Le Maouloud a passé Samba était à Dina, Ali à Dily, Demba à Kokasso et moi j’étais à Garna tout près. Prions le Tout Puissant pour le repos de l’âme de nos disparus et le retour de la paix et la quiétude dans nos foyers et notre pays.

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