Alors que d’autres pays de la sous-région se battent pour la création de nouvelles capitales, chez nous l’unique capitale ressemble à un gros village où tout est permis. Les autorités du District peinent à faire régner l’ordre dans la ville. La route du raida en est l’illustration parfaite.
Le spectacle sur le tronçon place Kôro-Assemblée nationale n’est vraiment pas digne d’une capitale. Une route dont les travaux de rénovation sont à peine finis qu’elle est envahie par les piétons, les commençants ambulants et autres usagers. Il suffit d’emprunter le trajet pour se rendre compte du laisser-aller et surtout de l’occupation anarchique. On a l’impression d’être dans une ville poubelle où les autorités administratives et municipales ont montré leurs limites. L’investissement consenti pour réaliser cette infrastructure routière ne semble pas bénéficier de mesures de protection.
La sécurité est quasiment absente : les uns et les autres se comportent comme dans une ville en guerre. Si c’est cette image que la capitale du Mali donne, il faut craindre le pire dans les années à venir avec une démographie qui crève la stratosphère. Et de plus en plus des voix se lèvent pour reconnaître que les autorités du District sont incapables de faire régner l’ordre dans la cité. Où est passé le projet dénommé anneau sotrama, qui a vu la réalisation et la rénovation de plusieurs routes ? Mais à quoi bon construire à hauteur de milliards des infrastructures qu’on ne peut pas entretenir ?
Il faut dire que Bamako est devenue une ville où tout le monde fait ce qu’il veut, car l’autorité est bafouée sans sphincter. Pour libérer certains endroits encombrants de la capitale, il a fallu l’implication des plus hautes autorités. À plusieurs reprises, le ministre de l’Equipement et des Transports Ahmed Diane Séméga a été obligé de descendre dans l’arène. Comme ce fut le cas au marché de Medina-coura où un vendeur de pièces détachées a transformé le goudron principal en garage, n’eut été la dextérité du ministre, il ne serait encore pas inquiété. Pour le moins du monde
Sur la Rn5 le même constat : la route qui vient d’être réhabilitée est prise d’assaut par les populations riveraines, les autorités communales ne bronchent guère. Des exemples comme ceux-ci sont nombreux dans la capitale. Alors où est passé le maire bling-bling de Bamako qui affiche à tout bout de champ sa volonté de faire de la capitale une ville coquette ? Adama Sangaré est tout simple incapable de donner à la vitrine du Mali sa place dans le concert des capitales propres où tout est en ordre. En réalité, le maire du District est plutôt préoccupé par ses affaires de vente de terrains et autres activités lucratives.
Mahamane Cissé
