Coup de griffe : Ministre frelaté

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Bocary Tréta
Bocary Tréta

Pendant que son président, à qui il doit sa nomination et son maintien forcé dans le gouvernement, jouait son va-tout pour arracher à tous les groupes armés la signature de l’accord imposé au Mali par la communauté internationale, il s’activait à fractionner et à affaiblir sa famille politique. Parce qu’il a tout fait pour être nommé Premier ministre sans y parvenir, il veut devenir le président du parti présidentiel dont il est l’un des cadres les plus en vue. Bien qu’agacé par la guerre de personnes que ce ministre a déclarée inutilement contre un de ses collègues, le président IBK n’a guère daigné intervenir : il n’avait pas le temps de s’occuper des rats qui trouent le navire et lui font prendre eau de toutes parts, ayant des chats à fouetter, notamment ces fourbes de la communauté internationale contre lesquelles il a sorti la grande trique à l’occasion du premier round de signature de l’Accord d’Alger.

Alors que son président est accusé depuis son élection de mauvaise gestion du denier public, alors qu’il est parfaitement au courant de toutes ces affaires sulfureuses de marchés publics passés de manière peu orthodoxe, ce même ministre a cru utile et avisé de mettre du sable dans le couscous de la première dame, la célèbre « bras-de-feriste » Aminata Maïga Kéita. En effet, l’inénarrable Bocary Treta –il ne pouvait s’agir que de lui– a trouvé le moyen d’en rajouter à la maintenant très longue liste de scandales impliquant la responsabilité morale du chef du chef du gouvernement. Selon certaines indiscrétions, la colère des paysans auxquels on a fourni des engrais et des pesticides de mauvaise qualité n’était rien comparée à l’ire présidentielle.

Convoqué à la barre parlementaire dans le cadre de cette affaire, le ministre Treta a développé un argumentaire frelaté devant des députés remontés contre lui, se défaussant sur d’autres, niant toute implication de son département dans la passation de ce marché frelaté. Mais les députés ont vite fait, correspondances à l’appui, de lui faire comprendre qu’ils n’étaient pas dupes. Le plus étrange c’est que mêmes les députés de la mouvance présidentielle, pourtant aptes à défendre mordicus les ministres interpellés, ne l’ont pas épargné. A commencer par son désormais ex-ami, Karim Kéita, avec lequel il avait comploté pour imposer le beau-père au perchoir. Fils de président devant l’éternel, l’honorable député serait convaincu que ce déshonorant ministre serait en train de tout faire pour déshonorer son paternel de président déjà déshonoré par des scandales à répétition dans un pays déshonoré par sa gouvernance. Histoire de priver IBK d’un deuxième mandat plus qu’incertain.

Le désormais encombrant ministre aurait-il son avenir politique déjà frelaté ? Sûrement, à moins de frelater les élections à venir. Son grand rival, le ministre de l’administration territoriale et des élections va-t-il se laisser faire ? Sûrement pas.

Cheick Tandina 

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3 COMMENTAIRES

  1. Ce tandina n’arrive plus à jouir de ses facultés mentales. Il est malhonnête et malhereux à la fois. Il n’arrive pas à présent se remettre de la défaite de l’urd. Pourtant, soumi a déjà gommé cela.

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