L’élection présidentielle américaine, l’écrivions-nous déjà il y a plusieurs mois dans cette chronique, serait l’évènement médiatique N°1 de 2017. Au regard du psychodrame et du séisme provoqués par cette élection, les 8 et 9 novembre derniers, on peut tirer son chapeau aux spécialistes de l’actualité pour cette prévision, mais en n’oubliant pas de rappeler, que pour cette élection-là, sondages et statistiques étaient complètement à la rue. Sans aucun risque de se tromper, marge d’erreur comprise entre 0 et 1, l’élection de Donald TRUMP comme 45ème Président des Etats-Unis d’Amérique continuera, jusqu’à la fin de son 1er mandat, de « cliver » l’Amérique. La présidence TRUMP s’annonce aussi comme une source de tensions extrêmes entre le républicain populiste, unilatéraliste, raciste, xénophobe, homophobe, sexiste, misogyne… (J’en oublie volontiers) et ses pairs du monde entier qui, au lendemain de son élection, n’ont aucune indication sérieuse sur sa politique, sur sa gouvernance et ses intentions réelles. Ces derniers devront se contenter, pour l’instant, des saillies du milliardaire les unes plus lunatiques que les autres : « les latinos prennent aux américains leurs jobs » ; « les latinos sont des drogués, des vendeurs de drogue et des violeurs» ; « les noirs sont des fainéants » ; « tous les musulmans sont des terroristes » ; « je vais construire un mur entre les USA et le Mexique et les mexicains paieront l’addition » ; « l’Amérique va réduire sa participation à l’OTAN »… Dans la bouche d’un homme politique doublé d’un futur homme d’Etat, ces propos sont tout simplement inadmissibles, scandaleux, risibles et renseignent éloquemment sur la personnalité de leur auteur qui, manifestement, n’est pas à sa place. Sauf en Amérique… où le rêve américain autorisent toutes les incongruités et toutes les anormalités du monde. Le Président Donald TRUMP sera, à coup sûr, un leader atypique, un Chef d’Etat « politiquement incorrect » dont les frasques feront écho certainement aux Philippines, cet archipel du Pacifique dirigé par Rodrigo DUTERTE, un populiste d’un autre genre amateur de gros mots et de noms d’oiseaux particulièrement fleuris lorsqu’il parle de ses homologues et même du Saint-Père. Dans la liste des Chefs d’Etat ou hommes politiques qui boivent du petit lait avec l’avènement de Donald TRUMP, on trouvera, pêle-mêle, le Président POUTINE (Russie), le premier Ministre israélien, Benyamin NETANYAHOU, l’ultranationaliste hongrois, Viktor ORBAN, la patronne du FN, Marine Le PEN (France), l’ancien président français, Nicolas SARKOZY… Les idées de TRUMP sont partagées par tous ces courants néo-conservateurs, populistes, xénophobes et protectionnistes qui connaissent une certaine poussée dans de nombreux pays européens en butte au chômage et à la crise migratoire. Il y a de l’inquiétude dans l’air, de la peur et de l’incertitude. Toutes choses qui expliquent ces manifestations géantes partout aux Etats-Unis contre l’élection de Donald TRUMP, et ces annonces de départ de nombreux américains vers le Canada et d’autres cieux plus « démocrates ». Aussi verriez-vous prospérer sur les réseaux sociaux, Twitter en particulier, des Hashtags très expressifs du genre : #NotMyPotus (@Potus étant le compte Twitter du Président américain), #TrumpProtest, #TrumpExit ou encore #NotMyPresident. Jamais pris au dépourvu ni jamais à court d’arguments, TRUMP voit la main des médias américains derrière les manifestations géantes de protestations à New-York et dans plusieurs grandes villes américaines contre son élection : « [Nous] venons d’avoir une élection présidentielle couronnée de succès et transparente. Et maintenant, des manifestants professionnels, incités par les médias, manifestent. Très injuste ! » Il menace même de supprimer les accréditations que la Maison Blanche concède habituellement aux médias pour suivre l’actualité présidentielle. Ce serait une première dans l’histoire récente des Etats-Unis d’Amérique qui s’apprête à vivre, à compter du 20 janvier 2017, date de « l’inauguration » du nouveau président, une présidence hors normes faite d’inquiétudes en tous genres. Les médias rapportent d’ailleurs qu’une de ces manifestations a tourné à l’émeute à Portland, en Oregon, où des voitures ont été détruites, des commerces ont été vandalisés, des drapeaux américains brûlés et plusieurs dizaines de personnes interpellées. Ca ne pouvait démarrer de la pire des façons et, le moins que l’on puisse dire, Wall Street et Washington n’aiment pas trop le bruit. Le magnat de l’immobilier improvisé candidat puis président de la superpuisance économique et militaire planétaire ne le sait que trop bien ; il doit en tirer toutes les conséquences s’il veut faire de vieux os dans sa nouvelle carrière. Pour une des rares fois que nous employons cet anglicisme galvaudé « Wait and see », l’expression a du sens et fédère les attentes de toute la communauté internationale excédée par #TrumpElection.
Serge De Meridio
FOUTAISES
Nicolas SARKOZY…???
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