La mythologie grecque lègue à la postérité le nom du roi Crésus, cet intrépide guerrier dont la fortune fait fantasmer encore de nos jours. Il aura connu la gloire, la défaite, la déchéance puis redevint humble et immensément riche s’étant rappelé, à un moment critique de son existence, cette prophétie du philosophe Solon : «Avant qu’il soit mort, attendons, ne disons pas encore d’un homme qu’il est heureux, disons que la fortune lui sourit». Disons-le tout net, j’aurais très mauvaise conscience d’imaginer, un seul instant, que le héros de la chronique de ce lundi pourrait avoir un revers de fortune ici-bas. Techniquement, ceci est impossible quand bien même le mont Everest s’écroulerait sur lui.
Jeff Bezos, c’est son nom. Au jeu de la devinette, vous êtes nombreux à ne pas connaître cet américain de 53 ans abandonné par son père à la naissance et adopté par un immigré cubain, et vous êtes prêt à donner votre langue au chat.
Rassurez-vous, je vais vous affranchir sur le compte de ce richissime entrepreneur, la deuxième fortune du monde. Selon les données de Bloomberg, Jeff Bezos pèse plus de 75 milliards de dollars en 2017. Le magazine américain précise qu’entre 2016 et 2017, notre prospère homme d’affaires a empoché plus de 28 milliards de dollars. Excusez du peu ! Jusque-là, vous n’y êtes toujours pas. Dans cette chronique, je vous ai parlé plus d’une fois des géants de la nouvelle économie américaine dont les plus emblématiques sont désignés par un acronyme : GAFA. Pour abréger votre supplice, il s’agit de Google, Apple, Facebook et Amazon. Parlons justement d’Amazon, le géant du e-Commerce ou, si vous préférez, du commerce électronique.
La plateforme Amazon est sortie de l’imagination de M. Bezos en 1994 avant de devenir, en quelques années, l’incontesté leader du commerce électronique. Même le chinois Alibaba, l’autre monstre du e-Commerce mondial détenu en partie par Yahoo !, lui fait des révérences. Futé et prudent comme un Sioux, Jeff Bezos a aussi ses billes dans la start-up aérospatiale Blue Origin (536 millions de dollars) et dans le Washington Post (250 millions de dollars). Au propre comme au figuré, Monsieur Bezos est né avec une cuillère d’or dans la bouche. Bezos serait citoyen du mythique Pérou, le pays de l’eldorado, du Bambouk ou du Bouré ou encore outsider du Mansa Kankou Moussa himself à qui, à quelques siècles d’intervalle, il tiendrait la dragée haute, ne surprendrait personne. Voilà, non content de sa bonne étoile, Monsieur Bezos s’est fendu d’un post sur Twitter le jeudi 15 juin dernier pour demander humblement à l’humanité ce qu’il pourrait faire de sa fortune. Non, vous ne rêvez pas pas ! Monsieur est embarrassé par l’énormité de sa fortune au point que lui poussent des boutons d’urticaire. Il n’en dort plus et pense à tous ces nécessiteux qui peuplent la planète et dont sa fortune pourrait contribuer à changer le cours de la vie. Par nos propositions, le fondateur d’Amazon voudrait que nous l’aidions à dépenser sa fortune, en ciblant prioritairement, « celles et ceux qui en ont le plus besoin » . Il faut rappeler que notre oiseau rare est un philanthrope qui ne fait pas dans la dentelle quand il décide de soutenir une cause. C’est ainsi que, en 2009, il a fait un pont d’or à un centre de recherche sur le cancer à hauteur de 10 millions de dollars, chiffre qu’il a doublé en 2014.
Les médias américains et la presse people sont très prolixes sur le mécénat de Bezos qui porte à bout de bras de nombreuses fondations dont celle de ses parents, la Bezos Family Foundation, qui soutient l’éducation des enfants défavorisés. Si vous êtes un kôkô scientifique et stratégique ou tout simplement un profiteur devant l’Eternel, passé maître dans l’art de dilapider la richesse que les autres ont durement accumulée… Si vous avez le cœur dans la main toujours prêt à aller au-devant de votre prochain dont l’âme est en peine… Si vous voulez rentrer dans l’histoire comme un génie qui a aidé une âme tourmentée à résoudre son équation à plusieurs milliards d’inconnus… Voici des contacts utiles : jeff@amazon.com (Mail) @JeffBezos (Twitter). Il vit dans une modeste résidence à Seattle, dans l’État de Washington, au Nord-Ouest des États-Unis. Mais il s’est aussi offert une résidence secondaire, si voulez un pied-à-terre, à Washington pour la modique somme de 23 millions de dollars. Avec un peu de chance, vous pourrez y rencontrer tout le clan Bezos au grand complet : Monsieur, Madame et les 04 enfants. N’oubliez surtout pas ma modique commission de chroniqueur. Bonne chance !
Serge de MERIDIO