Chronique du web : L’été de la bêtise qui nous questionne

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Dans cette rubrique, je serais heureux de vous entretenir, par moments, de choses joyeuses, positives et qui font honneur à notre espèce. Bien sûr, il s’en passe des choses formidables sur la terre des hommes. Les progrès accomplis dans tous les domaines ces dernières années dont celui des technologies de pointe est la meilleure illustration du génie de l’homme. Il faut aussi saluer le talent des hommes de culture, des artistes et des sportifs. Conformément à l’idéal olympique, ces derniers volent toujours plus haut même si, parfois, quelques performances sont entachées de triche. De tout cela, il y a un réel motif de célébrer l’homme et d’espérer que le rêve du challenge propre aux pionniers puisse durer le plus longtemps possible. Mais à côté de cette formidable humanité qui était récemment au cœur de la Conférence Mondiale des Humanités en Belgique (Liège, du 06 au 12 août 2017), présidée par l’ancien Ministre Adama SAMASSEKOU, il y a ce pan noir, ce dark side (cette facette sombre) que nous autres, hommes de presse, aimons à étaler au-devant de l’actualité. De la quintessence du continent africain qui se noie dans Méditerranée en tentant de rejoindre le prétendu eldorado européen à l’apocalyptique glissement de terrain en Sierra Leone ( 14/08/2017), en passant par les massacres de populations civiles en RDC et les attentats terroristes contre les populations paisibles et les forces de défense et de sécurité au Nigéria et dans tout le Sahel, il y a quantité de chocs qui interrogent notre bons sens, notre conscience. Mais rassurons-nous, nous ne sommes pas les damnés de la terre. Ou, du moins, il n’y a pas qu’en Afrique que la détresse est quotidienne. Loin de moi toute tentation de me réjouir de la mauvaise fortune des autres, les nantis, dont le sommeil est très léger depuis que des crétins se sont mis en tête de les détruire au motif qu’ils seraient des impies. Par la force des choses, nous découvrons que l’Afrique n’est pas seule le ventre mou de la lutte contre le terrorisme. L’Asie, l’Océanie, l’Amérique et l’Europe vivent dans leur chair, elles-aussi, les affres de la radicalisation, de l’intolérance, de la violence aveugle et du rejet de leur mode de développement qui, partout, a secrété des ghettos peuplés par des sous-hommes. Si nous étions quelque peu assoupis, ce mois d’août est là pour nous réveiller, pour nous secouer et surtout pour nous rappeler avec brutalité que nulle part, sur cette terre, il n’existe la sécurité absolue. Quand un véhicule s’invite dans une pizzeria ou fonce dans une foule ; quand des enfants se transforment en bombes humaines au lieu de jouer ou d’aller à l’école, ou que de jeunes gens nés en Occident ou ayant acquis la nationalité commettent le parricide, il y a manifestement là l’éruption d’une lame de fond dont les bien-pensants ont longtemps feint  d’ignorer l’existence. Rien que pour ce mois d’août, égrenons la liste des attentats terroristes ou supposés comme tels commis ici et ailleurs :

  • Mali : attaques contre les FAMAs et les populations civiles à divers endroits du pays et contre le camp de la MINUSMA à Tombouctou ;
  • Afghanistan : attentat-suicide dans une mosquée chiite de Hérat fait 33 morts et 70 blessés (1er août 2017) ;
  • Turquie : un homme soupçonné d’appartenir à l’État islamique et de préparer un attentat attaque au couteau un policier et le blesse. Il est ensuite abattu par les forces de police (14 août 2017) ;
  • Burkina Faso : un commando de 2 hommes ouvre le feu sur la terrasse d’un restaurant à Ouagadougou avant de se retrancher dans un bâtiment. Dans leur folie, ils tuent 18 personnes avant d’être, à leur tour, abattus par les forces de l’ordre (14 août 2017) ;
  • Nigeria : trois femmes kamikazes se font exploser à l’entrée d’un camp de déplacés à Mandarari, dans le district de Konduga. Bilan : 28 morts et 80 blessés (16 août 2017) ;
  • Espagne : à Barcelone, un assaillant percute la foule avec une camionnette en plein après-midi sur l’avenue la plus touristique de la capitale de la région de Catalogne et tue 13 personnes (17 août 2017) ;
  • Espagne : à Cambrils, un autre attentat attribué aux islamistes, peu après minuit, fait un mort (18 août 2017).

Je ne voudrais pas me transformer en spécialiste de décompte macabre et, donc, touche du bois pour que la liste ne s’allonge plus. Malheureusement, il y a, comme une folie meurtrière qui s’est emparée de certains individus – certes peu nombreux – qui n’ont aucun répit à répandre autour d’eux leur venin et leur idéologie de la haine. A ces porteurs de desseins macabres, il faut attribuer le bonnet d’âne de l’humanité et espérer que l’espèce ne puisse prospérer.

Serge de MERIDIO

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