Chronique satirique: Ladji Charlie lâché par les siens

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Tumultueuse gouvernance sous IBK : Est-ce la fin d’un mythe ?
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta

Lâché de jour en jour par ses alliés, Ladji Charlie ne compte plus que sur son Boeing pour respirer. Rien de très réjouissant !

Ladji Charlie a aujourd’hui tout l’air d’un singleton: le vide ne cesse de s’élargir autour de lui. Vous en doutez ? Eh bien ! Voici de quoi vous rafraîchir la mémoire !

Porté à la tête de la marmite nationale par 77% des  Maliens, l’homme aux boubous “bolokourouni” a vite perdu le soutien d’une petite foule de courtisans lorsqu’il a déclaré sur les ondes qu’il n’y aurait pas de gâteau à partager sous son règne. Certes, dans une République, le pouvoir n’a rien d’un gâteau, mais la donne change quand il s’agit d’une République bananière comme la nôtre. Du coup, courtisans, masseurs de pieds et nomades politiques ont vu dans le message de Ladji une décision de les expulser de la table du festin.

Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Ladji a fait chasser à coups de gourdin le peuple des trottoirs. Motif ? Bamako a besoin d’aération et les investisseurs d’espace. Ce faisant, le pèlerin national se tirait une balle dans le pied car ses électeurs se recrutaient en masse parmi les marchands ambulants qui encombraient marchés et trottoirs.

Sans se soucier de rien, Ladji Charlie a également décidé, un beau matin, de jeter au gnouf les généraux Sanogo et compagnie. Il se mit aussitôt à dos le vaste monde des pro-putsch qui, notamment à travers la COPAM, avait largement contribué à son élection. Pour bien marquer sa colère, Hamadoun Amion Guindo, leader de la COPAM et de la Confédération Syndicale des Travailleurs (CSTM), a, lors d’une conférence de presse tenue le 13 décembre 2014, mis en garde son ex-allié. Non seulement Guindo dénonce la libération du terroriste Wadossene, échangé contre l’otage français Serge Lazarevitch, mais  en outre, il peint en noir indigo le bilan de 18 mois de Ladji. Il s’agit, selon lui, d’une authentique “catastrophe”, du “plus grave désastre économique de l’histoire malienne”. Hamadoun Amion Guindo de poursuivre à la manière d’un procureur: “Depuis 1960, il n’y a jamais autant de dépenses extra-budgétaires ni autant de spécialistes des surfacturations. Moussa Traoré n’a été jugé que pour 200 millions de FCFA mais, de nos jours, ce sont des milliards qui sont détournés et les auteurs restent jusque-là impunis. Sur le plan militaire, notre armée a été massacrée à Kidal, chose qu’on n’avait jamais vue depuis l’indépendance. C’est sous IBK qu’on libère des terroristes et qu’on les laisse devenir députés à l’Assemblée Nationale.”.

SADI, l’un des rares membres de la COPAM restés dans l’actuelle mouvance présidentielle, ne cache pas non plus sa déception. Son chef, Dr Oumar Mariko, dit regretter de ne pas avoir voté la motion de censure initiée par l’opposition contre le gouvernement Moussa Mara. Au cours de son dernier congrès tenu à Sikasso, le parti SADI a annoncé qu’il pourrait revoir son appartenance à la mouvance présidentielle au regard des scandales financiers portés à sa connaissance. Pour un allié sûr, il faudra repasser, n’est-ce pas ?

Ladji Charlie aurait pu continuer à boire du petit lait s’il pouvait encore bénéficier des pieuses prières de son pieux parrain: le Chérif anti-CEDEAO de Nioro. Mais voilà: le saint homme, qui a investi 100 millions de FCFA et une ribambelle de talibés dans la campagne de Ladji, n’en crut pas ses yeux de voir son présidentiel ami à Paris, aux bras du juif Netanyaou. Comme le Chérif a la haute main sur le Haut Conseil Islamique et le mouvement islamique “Sabati 2012”, nul ne fut étonné de voir, quelques semaines plus tard, les leaders de ces groupes musulmans casser publiquement du sucre sur le dos de l’hôte de Koulouba. Profitant d’un forum tenu le 7 février 2015, l’imam Mahmoud Dicko, le président du Haut Conseil Islamique, ne s’est pas gêné de déclarer: “Aucun des problèmes pour lesquels IBK fut élu ne connaît un début de solution. Pis, la situation du nord se dégrade de plus en plus; la corruption et la délinquance financière atteignent des proportions inquiétantes. Le pays est très mal géré. Le responsable de cette mauvaise gestion n’est autre que le premier responsable du pays en la personne d’Ibrahim Boubacar Kéita. Et bien qu’il reste mon ami, je ne le suivrai jamais dans cette voie au détriment du peuple et de ma religion!”. A la suite de l’imam, Boubacar Moussa Bah, président de “Sabati 2012”, y va de son amer couplet à la nivaquine:  “Aujourd’hui, le peuple dans son ensemble est déçu de la gestion d’IBK. Les attentes n’ont pas été comblées. Le président la République n’a aucune considération pour le peuple malien et il faut que cela change!”. Pour un président élu sous la bannière “Mali d’abord, inch Allah”, il faut bien avouer que les temps sont durs.

Pour ne rien arranger, les nomades politiques qui avaient  cru trouver de la bonne herbe à brouter à Sébénicoro se sont, pour la plupart, retrouvés le bec dans l’eau du Djoliba voisin. Quant aux politiciens de la mouvance présidentielle qui pensaient égrenner le chapelet, chaque matin, aux côtés de Ladji, ils ne le voient plus qu’à la télé. Les rares fois que le grand chef daigne leur ouvrir sa royale porte, c’est pour les traiter d’incompétents et de mollassons qui manqueraient de poigne face aux “hassidis” de l’opposition. Pas spécialement de quoi affûter la voix d’un griot, hein ?

En un mot comme en mille, Ladji Charlie n’a plus que deux alliés inconditionnels : son ami François Hollande qui le protège des jihadistes et son Boeing qui lui sert à parcourir le monde, à la recherche d’air frais, loin, très loin des chercheurs de places, des griots affamés et des “hassidis” de tout poil. La prochaine élection présidentielle ? Il la gagnera, inch Allah, grâce à sa parfaite connaissance du subjonctif, du latin et du grec. Trouveriez-vous, sous nos obscurs tropiques, un d’autre que Ladji Charlie pour vous entretenir des poèmes de Rimbaud ou des tableaux de Picasso ? Allons donc !

 

Tiékorobani

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6 COMMENTAIRES

  1. je n’ai jamais aimé ATT et je lui ai haîs après sa déclaration qu’il ne veut ” humilier les chefs de famille voleurs”, mais honnêtement il vaut mieux que SANOGO et IBK dont un de mes frères disait qu’on ne pourrait jamais satisfaire sa boulimie financière…. et voilà ” la cas” selon l’ancien combattant.

  2. Le peuple allemand a fait une erreur en 1935 en élisant Hitler Adolph au pouvoir. Le peuple Malien vient de faire la même erreur en élisant IBK au pouvoir. Avant qu’il ne soit tard, il serait bon d’engager une procédure ” d’impeachment” pour éviter qu’un ivrogne comme Sanogo ne vienne mettre le pays en danger; car notre armée aujourd’hui est truffée de délinquants, de drogués, d’alcooliques et… de fuyards dont certains et non des moindres savent à peine lire un communiqué: Rappelez vous de la lecture du 1er communiqué lu par Le Lieutenant Konaré lors du putsch: pour lire” 06 heures 30 minutes”, il lit( zéro six heures trente minutes)… et la suite fut connue

  3. Sacré tièkorobani!C’est bien fait pour la gueule des ” les nomades politiques “!Ceux sont des opportunistes qui pensaient trouver à brouter avec le départ de Mara!Cependant, ce fut une grande erreur de la part d’IBK d’avoir été aussi “ingrat” envers SANOGO dont l’acte même est à l’origine de son pouvoir : sans le coup d’état de SANOGO, IBK ne serait jamais président il le sait d’ailleurs lui-même. 😉

  4. 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆
    TIEKOROBANI ….

    Je pense que si on se base sur la liste … ce sont plutôt des cons qui ont été lâché par LADJI CHARLIE CHAPELET…. 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    Ce qui est une excellente chose pour le pays …. ALORS VIVE NOTRE CHARLIE CHAPELET …!!!!!:lol: 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    Moussa Ag,… Quand des cons se font couillonner … ce n’est pas une mauvaise chose ….:lol: 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    SACRÉ LADJI CHARLIE CHAPELET … TU LES AS BIEN EU CES CONS … !!!!!:lol: 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

  5. OUi son seul soutient qui était le cherif de nioro vient de claquer ses portes parceque c’est un mauvais choix

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