Chronique satirique : Ladji Bourama et les opposants intimes

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Ibrahim Boubacar Keita (IBK)
Ibrahim Boubacar Keita (IBK)

Contre toute attente, les véritables opposants à Ladji Bourama se recrutent désormais dans sa mouvance présidentielle. Et où qu’il tourne le regard à l’intérieur de sa propre maison politique, le mal paraît infini...

 

Ladji Bourama marche sur des charbons ardents, pour ne pas dire sur des braises surchauffées. En sept mois de pouvoir, il semble loin d’apercevoir le bout du tunnel. De quoi désespérer du précieux latin qu’il parle et du long chapelet de pèlerin qu’il ne cesse d’égrainer jour et nuit !

 

Ladji croyait, une fois élu, mettre la main sur les 2100 milliards de FCFA promis par les “Oreilles Rouges” à Bruxelles : il n’en voit toujours pas la couleur malgré ses lunettes très performantes. Certes, quelque 700 milliards ont déjà été expédiés au Mali mais l’essentiel a été consacré à former et à équiper une troupe qui n’arrive même pas à libérer Kidal des mains de la poignée de bandits enturbannés qui y font la loi. Pendant ce temps, le marché des colas et le marché rose de Bamako partent en fumée. A croire que le terroriste Iyad Ag Ghali rôde dans les parages avec des mèches de flammes !

 

Tout cela ne serait rien si Ladji Bourama était parvenu à agrandir sa base populaire. Mais là, il est fort loin du compte. D’abord, le FDR ne le souffre plus en portrait depuis qu’il a battu Soumaila Cissé et lancé une procédure judiciaire contre le “Vieux Commando”. En outre, il s’est mis à dos les amis du général  Sanogo, arrêté et jeté au gnouf où il vient d’ailleurs d’échapper à une vipère. Quant aux commerçants bana bana qui ont massivement voté pour lui, Ladji Bourama se les est aliénés en les chassant, à coups de bâton, des trottoirs. Ne parlons pas du Chérif de Nioro qui ne décolère pas d’avoir vu ses candidats aux législatives privés de siège à l’Assemblée Nationale et son propre fils bastonné par des gendarmes à un poste routier.

 

Le plus drôle, c’est que Ladji Bourama entretient ses pires opposants dans sa propre mouvance présidentielle. L’avez- vous remarqué ? L’opposition formelle qu’animent, en principe, Soumaila Cissé et Modibo Sidibé n’est pas plus bruyante qu’une calebasse remplie d’eau; même pour prier, les intéressés évitent religieusement d’élever la voix, de peur, peut-être, d’atterrir dans le bureau du fameux juge Karembé. Du coup, les vrais opposants fourmillent dans la mouvance présidentielle elle-même.

 

Le premier des opposants s’appelle Oumar Mariko. Certes, le docteur barbu, leader de SADI, prétend officiellement partager la politique de Ladji Bourama, mais c’est juste pour mieux endormir l’hôte de Koulouba et arracher, au passage, l’une des très nourrissantes vice-présidences du parlement. Pour le reste, Mariko s’essuie les pieds avec la solidarité politique. En témoigne sa récente sortie contre le ministre de la Défense, traité de tous les noms d’oiseau. Lors de son meeting, SADI diagnostique chez le patient Ladji Bourama une totale  “perte de répères” et, sans doute pour lui montrer le bon chemin de La Mecque, promet d’organiser une marche le 8 avril 2014. Ambiance…

 

Le deuxième opposant à Ladji Bourama n’est autre que Bocary Téréta, le ministre du développement rural. Depuis que Ladji Bourama a laissé filtrer l’idée qu’il veut passer le RPM, son parti, à son Premier Ministre Oumar Tatam Ly, le compère Téréta ne dort plus que d’un oeil, sinon les yeux grands ouverts. En tant que Secrétaire Général du parti, il tient à barrer la route à monsieur Ly, voyant en celui-là un simple vacancier venu cueillir les fruits mûrs du verger RPM.Du coup, quand Ladji Bourama voit du rouge dans un verre, Téréta          y voit du bleu. Encore un effort, notre brave ministre va débarquer le Premier Ministre du gouvernement. Ceux qui trouvent la chose impossible n’ont qu’à se souvenir qu’il y a peu, un président malien a été copieusement bastonné dans son palais par une foule aux mains nues…

 

Troisième opposant, mais beaucoup plus discret: Soumeylou Boubèye Maiga. Détenteur d’une agrégation en sciences du nomadisme, le ministre de la Défense a ramassé tout seul la part de gâteau réservée aux transhumants politiques, laissant ses malheureux confrères crever de faim et de soif. Il a acquis ses lettres de noblesse en faisant pleuvoir des tonnes de tuiles sur l’ex-junte.A présent, il cherche la primature en attendant de devenir, ich Allah, Calife à la place du Calife. En bon nomade intrégré, lui aussi veut l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens. Comment s’y prendra-t-il pour atteindre son objectif ? Ladji Bourama lui laissera-t-il les mains libres ? Voilà la question à mille dollars azawadiens !

 

En attendant de se sortir de ces mauvais filets, Ladji Bourama a besoin d’un  urgent coup de pouce d’Allah. C’est pourquoi, depuis belle lurette, il ne se dit plus élu par le peuple; il préfère dire qu’il doit le pouvoir à Allah soubahana wa Tallah. Le propos serait fort juste en Arabie Saoudite ou au pays du Mollah Oumar; mais dans une République qui se déclare laïque, il dérange car il tend à faire passer le peuple pour une tasse de cacahuètes.

 

Tiékorobani  

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9 COMMENTAIRES

  1. IBK évoque Allah à toutes les occasions pour utiliser les musulmans mais il n’a jamais renoncé aux bons vins, les jeux de hasard et les jouissances charnelles proscrites par l’Islam.

    Dieux jugera les chétifs de Nioro et la racaille de mare à boue qui l’ont fait élire.
    En psychologie,ont dit qu’un homme ne peut pas changer de moralité et de conduite après 40 ans. Il ne faut pas demander à IBK de changer au seuil de la mort.

    Toto le véridique.

  2. Ce fameux tiekorobani devrait s’essayer à autre chose que le sarcasme, un humour très fade, une pale copie de feu ousmane Sow.

  3. Je pense que les maliens doivent se dire qu’ils appartiennent à une nation et qu’ils doivent la défendre malgré leurs différences idéologiques à l’intérieur de celle-ci. A voir tout le boucan qu’on fait aujourd’hui sur IBK, il fait l’objet d’une cabale commanditée de l’extérieur. Quand on observe objectivement l’affaire Tomy qui défraie la chronique et dont certains se délectent allègrement les relations amicales entre les deux hommes remontent depuis 1999 pourquoi c’est maintenant qu’on parle de cette liaison. Le casino en question est là depuis maintenant plus 20 ans. A l’époque IBK n’était ni président de la République ni président du Parti au pouvoir encore moins président de l’Assemblée. C’est parce qu’il est l’ami d’un homme d’affaire corse pardon français qu’on soupçonné aussi d’être corrompu. Ah voilà un pays où tout monde est alors corrompu.

    Aucun responsable politique de cette chère France qui donne les leçons n’est exempt de reproche. La corruption est au sommet de l’Etat. Tous les jours les anciens présidents, députés, maires, les ministres en fonction sont appelés devant la justice. La Corse est un département de la France. Ils savent très bien que Tomy blanchit de l’argent pourquoi ne l’ont-ils pas arrêté puisqu’il est citoyen français. C’est une infraction pénale. IBK n’a pas blanchit l’argent sale parce que même l’argent propre il ne l’a pas. Pourquoi chercher salir son nom?

    Ce que les maliens ignorent c’est que tous les projets de partition du Mali que certains milieux français ont concoctés vont échouer par l’intransigeance de IBK qu’ils savent populaire. Il répète à qui veut l’entendre que le Mali restera un et indivisible. Cela déplaît à ces milieux qui ont entrepris, de ce fait, une campagne qui participe à l’affaiblissement de IBK en semant le doute dans la tête des maliens que leur Président qu’ils croient intègre ne le suit pas. Amener les maliens à le regarder comme un mafiosi car les tenants de la partition Mali tiennent toujours à leur plan et vont barrer la route à celui qui va enfreindre ce plan diabolique.

    Maliens de tous les bords levez-vous comme un seul homme pour déjouer le plan d’autonomie la seule chose qui intéressent les français.

    A bon entendeur salut.

    • mossam, il faut savoir défendre ton IBK en avançant des arguments qui tiennent. C'est bien IBK qui a créé le casino quand il était 1er ministre,en plus, ses récentes visites et collaborations ne datent pas de 1999.

      Peut être que c’est le chétif de Nioro qui a travaillé certains maliens pour IBK en obscurcissant leur vision des choses!

      Certains s’obstinent à soutenir IBK même dans les erreurs les plus graves.

      Avant même son élection et les accusations du journal Le Monde, on sait qu’IKB n’est pas irréprochable et traîne un passé lourd comme tous les anciens responsables des régime précédents reconnus pour leur gabegie.

      Ensuite, les actes apposés par IBK depuis son élection à la présidence du Mali sont déconcertants: népotisme, perte de repères, paroles creuses qui ont réduit ses promesses initiales à la promotion de la famille. Son parti ne vaut pas mieux en élisant des rebelles du MNLA et des attardés comme Kalilou Batara à l’Assemblée Nationale.

      Pour finir, le journal le Monde ne peut pas inventer des accusations déniées de tout fondement sans se faire traîner devant le tribunal.
      A ce que je sache, IBK a la bénédiction de la France.

      Il ne faut pas prendre les maliens pour des bornés comme vous-même.

  4. Affaire Tomi, un Valls pas bien malien?
    Le ministre de l’Intérieur a suivi de très près l’enquête sur «le parrain des parrains corses». Sans avertir ses collègues du gouvernement de ses liens avec IBK, devenu président malien avec l’appui de la France.
    Ainsi, le président malien se voit soupçonné d’être corrompu par le «parrain des parrains corses», qui exploite depuis 20 ans le casino de Bamako. Gênant. Surtout, Manuel Valls, qui a suivi l’enquête avant même qu’elle ne soit judiciarisée et placée entre les mains des juge Tournaire et Robert, connaît les liens qui unissent Tomi à IBK. A-t-il oublié d’en avertir ses collègues du gouvernement et le chef de l’Etat quand il a été question de soutenir un candidat à la présidentielle malienne? L’a-t-il fait sans être entendu? Ou fait preuve d’une Valls hésitation…

  5. il ne se dit plus élu par le peuple; il préfère dire qu’il doit le pouvoir à Allah soubahana wa Tallah.
    Beh c’est ingrat de sa part detre actionnaire du casino de bamako or qu Allah soubahana wa Tallah a 8interdit les jeux de hasard 😥 😥

    • IBK évoque Allah à toutes les occasions pour utiliser les musulmans mais il n’a jamais rénoncé aux bons vins, les jeux de hasard et les jouissances charnelles proscrites par l’Islam.

      Dieux jugera les chétifs de Nioro et la racaille de mare à boue qui l’ont fait élire.
      En psychologie,ont dit qu’un homme ne peut pas changer de moralité et de conduite après 40 ans. Il ne faut pas demander à IBK de changer au seuil de la mort.

      Toto le véridique.

    • Le comportement d’IBK a été toujours un antonymes de ce qu’il prêche.
      IBK évoque Allah à toutes les occasions pour utiliser les musulmans mais il n’a jamais renoncé aux bons vins, les jeux de hasard et les jouissances charnelles proscrites par l’Islam.

      Dieux jugera les chétifs de Nioro et la racaille de mare à boue qui l’ont fait élire.
      En psychologie,ont dit qu’un homme ne peut pas changer de moralité et de conduite après 40 ans. Il ne faut pas demander à IBK de changer au seuil de la mort.

      Toto le véridique.

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