Chronique satirique: Allah ne dort pas

Allah soubahana wa tallah n’aime pas qui s’arrogent des missions prophétiques. Les bandits d’AQMI, du MUJAO et de Boko Haram l’apprennent à leurs dépens.

Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Dine, prétend être venu nous islamiser au nom d’Allah. Selon le peu qu’il a compris du Coran, l’islam se résume au port d’une barbe fournie et d’un pantalon coupé aux chevilles. Bien entendu, quand Iyad se dit envoyé par Allah, il ne montre pas de procura   tion écrite, encore moins de de procuration légalisée dans une mairie : il se contente de décapiter ou d’amputer les curieux qui lui posent trop de questions.

Iyad a oublié qu’Allah ne dort guère et, surtout, n’aime point qu’on s’arroge des missions prophétiques. C’est pourquoi, poussé par la malédiction, le compère enturbanné est venu lui-même se jeter dans la gueule du loup. Croyant que nos soldats s’enfuiraient, avec armes et bagages, comme au bon vieux temps du “Vieux commando”, le bonhomme a eu la désagréable surprise de voir fondre sur lui des hélicos français et des hordes de soldats africains surgis d’on ne sait où. On se demande bien s’il avait fait la prière de l’aube avant de donner l’assaut à cette poisseuse ville de Konna. En tout cas, Allah n’a pas écouté le jihadiste autoproclamé qui, depuis vendredi, ne reçoit que des tuiles sur le crâne.

Les Maliens comprennent qu’Iyad, vendeur de drogue de son état, veuille coûte que coûte sécuriser les voies de passage de sa “marchandise” en plein sahara. Mais que penser de ces gens qui crient, marchent et demandent le départ du président de la transition au moment même où nos soldats tombent sous les balles des terroristes ? La réponse va de soi : s’ils réussissent leur coup, il n’y aurait plus personne à Bamako pour coordonner l’effort national et l’on verrait alors un émir d’AQMI tenir le conseil des ministres à Koulouba ! Et là, l’ORTM aurait des problèmes car il va falloir trouver pour traduire les décisions du gouvernement terroriste en afghan ou en Yorouba, seules langues parlées par les bandits armés. Le plus étonnant, c’est que nos marcheurs impénitents veulent des “concertations nationales souveraines et immédiates”. Franchement, vous voyez les populations de Konna et de Sévaré, à peine sauvés des bombes, se lancer dans de ridicules palabres de ce genre ? Vous voyez les 500 000 réfugiés maliens quitter les tentes du HCR et de la Croix Rouge pour venir écouter les beaux discours des “concertateurs” de Bamako? A mon humble avis (hélas, mon avis ne pèse pas lourd face aux canons qui tonnent!), tous ceux qui parlent de concertations nationales et qui manifestent dans nos rues méritent une seule et unique sanction: les embarquer dans un avion et les débarquer au quartier général du MUJAO ou de Boko Haram, à Gao. Comme il y a parmi eux des gens qui ne prient ni ne jeûnent, ils auront besoin de tout leur art oratoire et concertationnel pour sauver leur peau. Et je conseillerai à leurs hôtes du MUJAO de bien tester leur foi musulmane en leur faisant réciter au moins trois sourates du Coran: An-Nas, la plus courte; Al-Bakhara, la plus longue et Al-Fatiya, sourate sans laquelle la prière n’est pas valable.

En attendant, nous autres Maliens normaux ne rêvons que d’une chose: la désignation immédiate du sauveur national, François Hollande, comme président d’honneur du Mali, avec résidence à Paris. C’est vrai que la Constitution malienne ne le permet pas mais je veux simplement affirmer, sans mentir, que la France, en nous libérant du joug terroriste et en redonnant espoir à notre patrie, a largement payé sa dette coloniale envers nous.

Tiékorobani

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