Chronique : Révolté d’un jour : L’autoflagellation !!!

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Le Révolté d’un jour ne perdrait pas son temps aujourd’hui à ressasser les « bruits » qui ont suivi l’annulation de la visite officielle du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga à Ansongo. Les oreilles en ont assez entendu comme ça. Dougouba ne manque pas de buzz, et cette visite ratée en avait tout l’air au point de constituer les sujets de toutes les conversations aussi bien « sérieuses » que « sordides ».

Zappons tout ça là. Non pas parce que le sujet n’est pas d’actualité ou important, mais parce qu’il, de mon point de vue personnel, vient en seconde position de ce que j’appellerai aujourd’hui la vie en société. « Dignè tchien na » (le monde est en perdition, ndlr) ! Cette diatribe, nous en avons tous entendu une fois dans les conversations inter-sociales. Elle signifie concrètement la déperdition, la dépravation, la perte de repère, l’insouciance et l’inconscience dans lesquelles patauge notre monde, j’allais dire, notre société plus précisément.

Eh oui, le monde part en couille. Le temps de nos grands-parents, disons la période de la dignité est révolue. Le Révolté d’un jour se souvient encore des témoignages de sa grand-mère sur certains faits de société qui se sont passés dans son village. Deux cas de pendaison s’y sont déroulés. Motif ? Les deux présumés auteurs ont été accusés de vol de bétail pour l’un et d’un sac de mil pour l’autre. Un autre infortuné est en cavale depuis les années 70 et personne du village ne sait s’il vit encore. Son forfait ? C’est d’avoir eu des relations sexuelles qui ont débouché sur une grossesse. Rien que pour ça !

Quid de nos jours ? Bof, d’après nos amis ivoiriens, c’est là où c’est gâté. La corruption, la malhonnêteté, le vol sont encouragés comme des vertus de la société. Confie aujourd’hui un poste de responsabilité publique au plus honnête homme dans notre pays et reviens demain le voir. Tu ne reconnaîtras plus jamais la même personne. Non pas parce qu’il aurait fait une chirurgie plastique pour se donner un nouveau visage hein. Mais non, parce que tout simplement tu te retrouveras devant l’as des malhonnêtes dont la seule place méritant est le gnouf.

Pourtant notre Super Monsieur était tout sauf cela. Seulement, la société a eu raison sur ses propres convictions. Mon cher, tu ne feras pas le Mali tout seul. Nombreux sont ceux qui t’ont précédé. Si tu ne fais pas comme ça a toujours été, quelqu’un d’autre viendra le faire à après-toi. À moins que tu ne sois maudit. Voilà des dires qui laissent peu de gens sans effet. Les philosophes en attestent que l’homme est le fruit de son milieu. Bingo !

Pour l’éthique et la morale familiales, c’est le chaos total aussi. La fornication et l’infidélité sont devenues vertueuses. Le plus vieux métier du monde est à la mode. Un secteur en pleine expansion où mariés et célibataires se disputent le titre de CHAMPION. Gars à toi si tu demandes le statut matrimonial aujourd’hui. C’est une réponse cinglante que tu recevras comme seule réponse. « Pourquoi tu me demandes ça ? De toute façon que je sois marié/e ou pas, ça ne change pas grande chose ». Une belle gifle en somme !

Au regard de tout ce qui précède, doit-on s’en prendre aux autorités publiques encore ? Un citoyen qui prône le vol, la gabegie, la corruption ou la dépravation de l’éthique ou la morale est-il digne de demander des comptes à une autorité, soit-elle aussi corrompue ? La réponse est non. Les autorités ne tombent pas du ciel. Elles ne sont pas des Anges encore moins des Saints. Elles sont l’émanation de notre société, donc de nous-mêmes. Alors l’on veut qu’elles soient l’exemple à suivre ? Donnons nous-mêmes l’exemple. L’on veut qu’elles nous soient redevables ? Accomplissons nous-mêmes nos devoirs citoyens et sociétaux.

Soyons sans reproche vis-à-vis de la société et elle nous le rendra de la plus belle manière. J’appelle cela une autoflagellation tout simplement.

À mercredi prochain, inch’Allah

Lassine M’Boua Diarra

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