Chronique politique : La classe politique et le pouvoir

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Après le duel à mort entre le Parti progressiste soudanais (PSP) et l’Union soudanaise rassemblement démocratique africain  (US-RDA), le second, c’est-à-dire l’US RDA finira par l’emporter. Suite à l’éphémère fédération du Mali qui n’a duré que du 20 juin 1960 à août 1960  le temps de quelques mois, le président Modibo Keita à la tête du parti de la charrue proclame l’indépendance du Mali le 22 septembre 1960 et inaugure une ère nouvelle pour l’ancien Soudan français. Au tout début de son discours, il dira, je cite : « en ce jour  22         septembre 1960, la République du Mali est né ».  Dans un autre passage, il dira : « il s’agit  de proclamer   comme Etat indépendant et souverain  la République soudanaise. A proclamer que la République soudanaise s’appelle République du Mali ». Sous un tonnerre d’applaudissement, il annoncera que le Mali optera pour une politique socialiste dirigée.  Ce qui provoquera la première onde de choc avec l’ancienne puissance coloniale la France. Il y’avait deux courants politiques : les faucons et les colombes. Les faucons incarnaient  l’aile dure du parti.  Les colombes    l’aile modérée   souhaitaient maintenir les liens avec la France.  Le   système de parti unique avait fait mourir  le PSP   sa belle mort. Fily Dabo Sissoko, son   leader  souhaitait plutôt la poursuite  de la coopération avec l’hexagone tout en maintenant la souveraineté du pays. Dés lors, il devient une cible qu’il faut liquider. Le  prétexte sera trouvé suite à une insurrection   des commerçants  à la suite de la création du franc malien. Il sera arrêté  avec  Amadoun Dicko, Maraba Kassoum Toure et plusieurs autres personnalités. Peu après Fily, fils de l’ancien chef de canton du Niamba (Bafoulabé) meurt  dans des conditions controversées au nord du Mali en compagnie  d’Amadoun Dicko. La première fracture entre maliens est ouverte. Le 19 novembre 1968, le régime de Modibo Keita que l’on croyait solidement installé est déposé par un groupe de militaires agissant au nom du Comité militaire de libération nationale (CMLN). Les  hommes en 14 treillis avancent comme argument le caractère dictatorial du régime du président Modibo Keita. D’ailleurs le chef des militaires putschistes le lieutenant Moussa Traore dira dans son discours, je cite : «   le régime dictatorial du président Modibo Keita et ses valets à chuter ». Comme dans tout pays du tiers monde, c’est la liesse populaire mais pour combien de temps. Du côté du PSP, c’est la joie. Mais la joie sera de courte durée. Les nouveaux maitres du pays  annoncent la mise en place d’une transition qui ne dépassera pas six mois. Mais, les délices du pouvoir    commencent à monter dans la tête des « sauveurs » du Mali. Vérité de tous les jours, les révolutions dévorent toujours leurs fils :   capitaine Yoro Diakité,  capitaine Dibi Syllas Diarra. Les liquidations finiront en février 1978 avec l’arrestation de la bande  des quatre  Kissima Doukara , Tiekoro Bagayoko , Karim Dembele  et Charles Samba Sissoko. C’est une autre fracture entre les Maliens. A partir de cette même  année 1978, le général Moussa Traore devient le tout puissant dirigeant du pays avec la création d’un parti unique l’Union démocratique du peuple malien  (UDPM).  Il faut dire que la sécheresse de 1973 avait laissé  des séquelles. Une autre sécheresse frappe le sahel en 1984 associée cette fois  à une épidémie de choléra. Déjà l’orage commence à se former dans le ciel. Des mouvements clandestins comme le Parti malien du travail (PMT) voient le jour incarné par certains  qui seront les acteurs du 26 mars 1991. Il faut dire qu’au sommet de la Baule en juin 1990 le président François Mitterrand annonce les couleurs en conditionnant l’aide au développement     à l’instauration du  multipartisme intégral. Le président Moussa Traore de lancer à la figure de Mitterrand cette phrase « la démocratie n’est pas une camisole de force ». Il faut le dire déjà les contestations commencent au nord avec la naissance d’une rébellion armée. Des Maliens dont les parents  ont fuit la sécheresse des années 1970 et 1980 et ont trouvé refuge en Libye, reviennent armés. Au sud à partir du mois  de novembre les manifestions commencent. En dépit d’un meeting tenu par le président Moussa Traore  en Janvier 1991 au stade Modibo Keita, les leaders politiques continuent les pressions politiques et sociales. On parle de détournement.  Rebelles au  nord, élève et étudiants du Mali (AEEM) et  certains leaders politiques au sud  finissent par avoir raison du  régime le 26 mars 1991. En effet le président Amadou Toumani Toure à la tête du Comité de transition pour le salue du peuple    (CTSP) parvient renversé Moussa Traore qui a régné pendant 2 3 ans. Le 8 juin 1992, après une transition de 14 mois, le président Alpha Oumar Konare est investi président. La lutte unit,   le pouvoir divise, les acteurs du 26 mars  1991, ne soufflent  plus dans la même trompette. Le président Alpha Oumar Konare au nom de l’ouverture démocratique sollicite les partis politiques pour un gouvernement de large ouverture. Une instabilité institutionnelle s’installe ; Younoussi Toure, Me Sekou Sow puis. Le président Alpha Oumar Konare nomme cette fois un leader de l’ADEMA à la primature, le Premier ministre IBK. Il parvient à redresser la situation. Il est chassé de la primature et de l’ADEMA à partir de 2000. Sans le soutien du président Konare, Soumaila Cisse devient le candidat de l’ADEMA. En compagnie de quelques fidèles, IBK fonde    en juin 2001 le Rassemblement pour le Mali (RPM).  En  Mai 2002, il affronte dans les urnes  Soumaila Cisse  et  le candidat indépendant Amadou Toumani Toure. IBk est battu au premier tour. Au second tour ATT l’emporte face à Soumaila Cisse, le candidat du parti au pouvoir. Après son investiture en juin 2002, il opte pour le consensus et recase IBK qui devient président de l’Assemblée nationale, Mountaga retrouve son fauteuil de député à Ségou et devient premier vice président du palais de Bagadadji, l’héritier de l’UDPM, leader du MPR est nommé ministre de l’économie et des finances, l’ancien rebelle de l’ADEMA Mamadou Lamine qui a fondé le MIRIA devient ministre de l’éducation nationale. Entre temps Soumaila Cisse fonde l’Union pour la République et le développement  (URD) et rejoint l’UMOA à Ouagadougou. En 2007, ATT est réélu pour un second mandat de cinq ans. Le consensus ne tardera pas à montrer ses limites. A partir de 2011, le régime présente des signes de faiblesse. Avec la crise Libyenne le nord commence à être envahi    par les groupes  terroristes. A partir de janvier 2012, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) associé aux groupes terroristes commence à attaquer les forces gouvernementales. Au lieu que la classe politique forme une coalition voire une union sacrée autour du président ATT, elle se désolidarise  et fait circuler les rumeurs les plus folles. Le 22 mars 2012, ATT est renversé. Le président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traore  conformément à la constitution prend le pouvoir et doit composer avec un premier ministre de plein pouvoir désigné par les militaires Docteur Cheick Modibo Diarra de la NAZA. Il ne durera pas longtemps, quand au président Dioncounda, il est bastonné et doit se rendre à Paris pour des soins.  A son retour il  prend  les choses en main surtout qu’il n’ya plus d’ombrage avec la chute de Modibo Diarra.  IL parvient à former un gouvernement d’Union nationale entame les premiers pourparlers avec le MNLA. IL organise la présidentielle et IBK est élu en  août 2013 et il est investi  le 4 septembre 2013. Venu en sauveur, il multiplie les maladresses, première fissure la démission du Premier  ministre Oumar Ta tam 7Ly. IBK sans perdre une minute nomme le jeune Mara du parti YELEMA comme Premier ministre. Le 21 mai 2014 sur son initiative l’armée lance une offensive contre la ville de Kidal et échoue. Peu après, il démissionne et est remplacé par Modibo Keita un ancien Premier ministre du président Alpha Oumar Konare. Rappelons que IBK est parvenu à mettre en place un gouvernement de large ouverture avec l’entrée de Bathily , du Docteur Choguel Maiga . En 2018 ces derniers rejoignent l’opposition. Mais auparavant, ils ont combattu le projet de constitution au sein du mouvement Ante Abana .   Après la réélection d’IBK en 2018,  l’Imam Mahmoud Dicko avec la CMAS rejoint certains leaders politiques comme Cheick Oumar Sissoko du mouvement EMK, le Docteur Choguel Maiga du MPR, Mountaga Tall du CNID. Ensemble, ils forment le Mouvement du 5 juin Rassemblement des forces patriotiques (M5RFP) et font partir IBK le 18 août 2020.

La prochaine rupture politique, violente venait d’avoir lieu !

Badou S. Koba   

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1 commentaire

  1. BONJOUR

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