Le 19 novembre 1968, l’armée avec en tête un jeune officier, le lieutenant Moussa Traoré, tendait une embuscade au président de la République Modibo Keita, de retour d’un voyage officiel à l’intérieur du pays, où il venait d’animer une conférence. Modibo Keita qui avait déjà eu vent du coup de force perpétré par l’armée mais décide de poursuivre son itinéraire, tombe dans l’embuscade tendue par les putschistes. Le président est ensuite conduit, ce 19 novembre, dans une automitrailleuse de l’armée qu’il avait fait acheter en Union soviétique, jusqu’au siège de son parti, l’US-RDA, transformé en quartier général des putschistes. C’est là que l’attendait le cerveau du coup d’Etat militaire, Moussa Traoré, ce jeune officier, la trentaine sonné et formé en France, que Modibo Keita avait envoyé en mission de confiance à l’extérieur du pays.
Un face-à-face électrique entre le bourreau et sa victime, historiquement riche de symbole. Pas un seul instant, Modibo Keita n’a tremblé devant ses tombeurs. Un témoin raconte : « En ce moment, le ‘’Guide’’ était devenu encore plus envoutant ; son regard était devenu plus pénétrant, sa voix plus limpide et sur le visage, une ébauche de sourire qui vous attire et vous décontenance à la fois. Il eut de l’électricité dans la salle, le lieutenant mesura immédiatement le danger et cria : ‘’Assez ! Embarquez-le’’. Le ‘’Guide’’ se leva dignement sans le moindre signe de frayeur».
Conduit ensuite dans la plus grande caserne militaire du pays, il sera transféré dans un avion militaire et s’envolera pour Kidal. « L’oiseau bleu », nom de code de Modibo Keita, sera par la suite emprisonné dans un fort, construit pour accueillir les bandits intraitables. C’est dans la même prison à Kidal que six ans plutôt, en 1962, étaient transférés Fily Dabo Sissoko, Hamadoum Dicko et Kassoum Touré accusés de subversion et de contrerévolution. Pour taire toute velléité de contestation, un tribunal populaire sous le régime de Modibo Keita avait condamné les trois hommes à la peine de mort. Ils seront graciés par la suite et leur peine commutée en détention aux travaux forcés à perpétuité.
L’une des causes de la chute du régime de Modibo Keita, c’était la confiscation des libertés et surtout la liberté d’expression, mère de toute liberté par la police politique. On n’abreuve pas un peuple, fut-il révolutionnaire, de pain et de slogans seulement. Le peuple a besoin de s’exprimer en toute liberté et le principe de la démocratie c’est la contradiction. En voulant faire le bonheur du peuple vaille que vaille, par l’instauration d’une vision unique à travers le Parti unique, Modibo Keita offrait sur un plateau d’or les prétextes à l’armée pour le renverser. Sa première erreur politique et stratégique aurait été, sous l’influence de son entourage, la condamnation de ses compagnons de lutte qui s’opposaient à la nouvelle monnaie, le Franc malien, que les commerçants redoutaient du fait de son caractère ‘’inconvertible’’. Kassoum Touré, l’une des victimes de la politique de Modibo Keita était par ailleurs un riche commerçant qui le Parti unique, l’US-RDA dont il a été un membre fondateur.
Cette fin d’année de 1968, marquera aussi la fin de huit années de longs combats pour le premier président du Mali qui, quoique l’on dise aura mis le pays sur les rails. Il a tracé les grandes orientations politiques et économiques du pays, il a cru au combat libérateur de son peuple pour lequel il aura consacré toute son énergie. Dans sa prison au fort de Kidal, c’est sans doute vers lui, le peuple, que ses premières pensées ont tourné durant sa première nuit de détention, où le chef, le ‘’Guide’’ se retrouvait dans une place qu’il n’aurait jamais imaginé, même dans un cauchemar. Et pourtant, l’histoire venait de fermer une grande porte, laissant derrière elle un homme dont le destin a marqué l’histoire contemporaine de son pays. Un homme qui, à l’instar de Fily Dabo Sissoko, son compagnon de lutte devenu plus tard son ennemi, restera digne sur le chemin de sa chute. En cela Modibo Keita et Fily Dabo Sissoko ont été de grands hommes et leur vie continuera d’inspirer la postérité.
Henri Levent
Modibo avait le mérite d’avoir une ligne directrice basée sur une doctrine politique. Son seul malheur véritable à été son rapprochement avec l’URSS au grand dam des Gaulois, ce rapprochement à fait sa perte commanditée depuis l’Élysée.
Les gens ne placent rien dans leur contexte mais l’histoire le fait car le mensonge politique ne peut évincer les réalités des actions.
La milice qui faisait du tort sous Modibo était sous les ordres de Moussa Traoré, l’aggravation des exactions entérinées par cette milice était une préparation du coup d’État pour ternir l’image de Modibo et cela a réussi.
Les maliens ont fêté Moussa en libérateur mais Moussa allait leur montrer ce qu’est l’enfer.
Si Moussa à duré au pouvoir c’est juste en laissant son entourage faire ce qu’il veut et ce à n’importe quel niveau.
Le peuple malien est un peuple incrédule, immature et sans ambition.
Après la chute de Moussa, nous ne devrions plus accepter cette corruption qui fait profiter même le lointain cousinage de ministres, de députés pour ne parler que de ceux là.
IBK n’est pas meilleur car il n’a même pas besoin d’aller loin pour voir la corruption car elle est alimentée par son propre rejeton.
Mais est ce utile de parler de tout ça au Mali, une pirogue qui prend l’eau de toutes parts
Avec la chute de Modibo debuta celle du Mali. Modibo a confisque les libertes, Moussa les a a enterrees, le Mali avec. Les 3 mois de retard de salaire et de bourses scolaires ont appris aux maliens a “se debrouiller” pour vivre: ainsi commenca les detournements de biens publiques, la corruption generalisees. Ceux qui ne pouvaient rien detourner (les enseignants par exemple) ont fui le pays et sont alles faire le bonheur des pays tel que la Cote d’Ivoire, le Gabon. Des cerveaux et des bras valides perdus pour le Mali. Les democrates de 1991 ont redonne les libertes, ameliore l’economie mais se sont montres incapables de mettre fin a la corruption et au detournement generalises….
Pauvre Mali, a quand un sauveur?
Merci. Est ce que ameliorer l’economie n’est
pas le fait des PTF. Sinon la classe politique
aurait tout partage’. Pourquoi doter le chef de
file de l’opposition de 500 millions par an. Ah la societe’ civile tes leaders sont ils complices?
décoloniser les esprits et réhabiliter les maliens dans leurs valeurs c’est cet homme que nous recherchons depuis le départ de Modibo en 68. Après lui “an bè niè bala”
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