Chronique : L’âme s’en va…

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Gabon: derrière l'économie, les défis politiques d'Ali Bongo
Le président Ali Bongo Ondimba a prêté serment mardi 27 septembre 2016 à Libreville, au Gabon, pour un deuxième mandat. © STEVE JORDAN / AFP

« Chaque fin de régime politique africain est l’occasion de graves accusations portées par ceux qui ont longtemps servi le même régime contre l’ancien chef déchu. De Malabo en 1980 au procès Macias Nguéma à Bangui à celui de Bokassa en 1986 en passant par Idi Amin Dada, Ahidjo, Sékou Touré et autres, la crucifixion des anciens Chefs d’Etat par leurs collaborateurs directs soudain blanchis eux-mêmes de toute complicité, est unanime. Cependant que ces anciens Chefs ignorent parfois eux-mêmes les nombreux crimes et abus commis dans l’exercice de leurs fonctions par leurs collaborateurs et l’administration, faute d’une réelle liberté d’expression. L’exemple de Macias Nguéma, qui eut le courage de reconnaître publiquement au cours de son procès avoir ordonné tel ou tel crime et avoir ignoré tel ou tel autre commis à son insu par ses collaborateurs ou par la police politique, devrait servir de leçon aux actuels dirigeants. » Ainsi s’exprime Louis EMGBA MEKONGO dans AFRIQUES SANS FOI NI LOI paru dans les éditions la Bruyère.

Nous n’avons cessé d’écrire sur les violations des droits de l’homme que les présidents africains et leurs régimes ont commis et continuent d’en commettre. Tant de sang coulé ! De larmes ingurgitées, de souffrances silencieuses. Des familles entières décimées et leurs membres abandonnés du jour au lendemain dans un monde impitoyable. Non ! Qu’on se le dise. Nous ne cesserons pour rappeler aux messieurs du pouvoir que la vie humaine est sacrée et que son respect est l’unique condition de la pérennisation d’un peuple. Ce n’est pas de l’acharnement. Nous n’avons particulièrement rien contre les bonzes au pouvoir en Afrique. Nous n’avons rien contre Ali Bongo, Ibrahim Boubacar Keita encore moins Joseph Kabila. Ce que par contre nous dénonçons dans nos écrits, ce sont les tares congénitales qui animent les pouvoir de ces présidents. De sorte que l’injustice soit érigée en règle générale. Il est visible que le pouvoir judiciaire dans nos pays africains est aux mains d’hommes aussi cancres que corrompus, incapables de défendre leur dignité en disant le droit, dans le sens de rendre justice. Chaque acte que nous posons au nom de la République doit mériter une certaine réflexion. Si la justice refuse de rendre justice, il ne serait pas étonnant que le peuple le fasse lui-même avec tous les risques de déviations et de conséquences incontrôlables. Le Gabon en fait l’amère expérience.

De force ou de gré, Ali Bongo ne sera pas éternellement au pouvoir. Tôt ou tard, on connaitra la vérité sur cette mascarade électorale qui lui a permis de gagner frauduleusement l’élection présidentielle. Louis EMGBA MEKONGO nous apprend qu’au dernier jugement, les plus farouches collaborateurs à l’instar de Judas, ne manqueront pas le baiser de la trahison. Les langues se délieront et chacun voudra sauver sa peau, au détriment du maître. Car rien ne peut s’opposer à un peuple dont l’âme aspire à la justice. Le développement de nos pays passe nécessairement par la lutte contre l’arbitraire et l’injustice.

Même au sein d’un groupe d’hommes qui cotisent pour faire la fête, il faut qu’il y ait la possibilité de dire au cuisinier : il y a trop de sel dans la sauce. Le président Ibrahim Boubacar Keita gère des millions de destins de Maliens. Ses humeurs, ses décisions, son silence ou sa parole ont une influence directe sur le devenir de millions de jeunes de notre pays. Alors, qu’il permette qu’on lui dise ceci : “Monsieur le président, vous avez mal agi là. Le pays va mal. La République du Mali est en danger par votre manière de diriger”. Nous ne réclamons que cette liberté même si nous devons la payer de notre vie. Nous refusons qu’il y ait un d’autres carnages pires que les assassinats politiques sous les régimes précédents à Taoudénit, ce village au cœur du désert, isolé du monde sans le moindre village à moins de 500 km à la ronde où le mercure frôle les 50 degré. Nous refusons qu’il y ait une autre ‘’manne de la sécheresse’’ pour faire allusion à ce super ministre de la Défense sous Moussa Traoré qui avait trouvé une source d’enrichissement en détournant les milliers de tonnes de céréales offerts par la communauté internationale et revendus aux paysans à prix d’or, durant la grave sécheresse des années 70.

Nous sommes tous mortels. Ceux qui ceux se battent pour le peuple ou ceux qui choisissent de s’enrichir au détriment du peuple. Alors  Monsieur le président quel camp avez-vous choisi ? Monsieur le président, quand votre âme aura quitté votre corps et que votre gloire se sera consumée par l’action du temps, quand aura sonné le dernier instant de votre passage terrestre, qu’auriez-vous laissé à votre peuple ? Qu’auriez-vous fait de l’âme du peuple ? Que voulez-vous laisser comme héritage à la postérité ?

Henri Levent

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5 COMMENTAIRES

  1. Merci les kopins pour vos commentaires,
    Un reveil de conscience collectif, c’est bien cela qui Nous manque, nos peuples, Nous suivons aveuglement des chefs et partis de politicards souvent sans aucun clou. Donc ils feront ces vampires tous ceux qu’ils veulent jusqu’a leurs limites.
    Dommage

  2. Quand la dignité et l’honneur sont en déchéance, ceux qui en sont responsables s’érigent en avertisseurs.

  3. C’est d’ailleurs les anciens collaborateurs qui ont coutume de mener des exactions décrédibilisant les régimes. Ils sont capables des pires actes menés de façon incognito et à l’insu des régimes d’Afrique, ce fut le cas de Sékou TOURE dont les collaborateurs le mettaient en porte à faux avec tous ses amis sincères. C’est regrettable de voir que les mêmes bêtises continuent aujourd’hui. Les collaborateurs de nos Présidents font tellement de bêtises que faire ombrage aux plus brillants cadres des pays n’est qu’un acte infinitésimal, c’est dommage de voir que les Présidents actuels ne se donnent aucun système de contrôle pour dénouer à temps de tel cas. Qu’Allah le tout puissant aide et protège les pays d’Afrique pour leurs bêtises.

    • Que dites vous des opposante de salon ou infiltrés par l occident pour venir défendre leurs intérêts une fois au pouvoir?
      Que différencie jean ping de aly?Rien car ils ont tous appartenu et oeuvre dans ce système pendant des decennies.
      Pouvez vous me citer un seul opposant africain sincère, honnête,et patriote?non.
      Tous ces opposante qui poussent les enfants d autrui dans les rues,qui les droguent pour affronter les forces de maintien d ordre à mains nues,n ont ils pas fait parti du serraille?Oui,c est une fois remercie qu ils debilent pour étaler ce qu ils ont accepté. Hier car ils avaient leurs mains dans la soupe.
      Ceux qui accèdent au pouvoir à défaut de pouvoir rallonger le nombre de mandats s adonne au tripatouillage des constitutions.
      De tous les 2 côtés le peuple est abreuve de mensonges et de promesses.
      I n y a aucune justice humaine indépendante,sous aucun cieux dans aucun pays.
      Regarde ce match Sarkozy contre De ville pin, en quoi il y avait justice?
      Regarde l’humiliation de Dominique Strauss-Kahn, menotte sans jugement sans preuve comme un va nu pied,et ce match de Sarkozy ou il est de l autre côté ?
      Notre défaut à nous les africains:c est l égocentrisme et le manque de conscience collective.

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