Chronique : Gueule de bois !

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Je n’ai jamais gouté à l’alcool. Mais bizarrement, je n’arrive toujours pas à me séparer d’une gueule de bois, qui m’alourdisse de plus en plus. Je n’arrive même plus à faire la différence entre ATT qui a contribué à mettre en place l’actuel bureau de la fédération malienne de football et ATT qui jette de la pierre dans le jardin de la même fédération, qu’il lamine avec cinq « rien ». Tout cela à cause du basket.

 Cette discipline qui a permis au pays de Soundiata de boire du lait dans plus de cinq coupes continentales. C’est elle aussi qui a admis de voir un président de fédération, nommé et maintenu ministre. Ils sont nombreux les sujets de satisfaction de la balle au panier pour notre pays. Rien qu’à citer ces filles qui ont gracieusement reçu des villas « Attétebougou » à Sébénikoro.

Dans ma gueule de bois ce que j’apprécie le plus c’est la beauté et l’éloquence de ces basketteuses lors qu’elles se mettent à discourir à Koulouba. Vraiment si football égal tacle, faute et blessure, le basket est sans doute intelligence, éloquence, filles et beauté. Ce n’est donc pas fortuit que ces deux disciplines se pratiquent dans des cadres différents : salle pour l’un et stade pour l’autre, sinon un parallèle entre plancher et gazon.

Je ne sais pas si les autres compatriotes sont d’accord avec ATT dans cette histoire de basket, moi quand même je suis déjà dans le panier et je suis même pressé que l’Afro-basket « féminin »que notre pays doit organiser le mois prochain, commence. J’ai hâte de découvrir les nouvelles tribunes de la nouvelle salle du 26 mars et celle rénovée de Modibo Kéita. Cela me permettra de noyer dans ma gueule de bois les souffrances de ne pas voir achever à temps la grande salle de 5000 places dont les festivités de la pose de sa première pierre n’avaient rien à envier à celles du monument du cinquantenaire, lui aussi englouti dans le fleuve Djoliba.

Je jure sur ma bouteille de « coca », que si nos mousquetaires arriveront à monter sur la plus haute marche du podium à l’issue de cette CAN, elles acquerront la renommée jamais obtenue par les 6000 licenciés footballeurs maliens. Et nous, qui sommes issus de la tradition de « Soudoubaba » nous n’hésiterons pas à cracher sur un des notre encore, pour dire que « depuis qu’il est à la tête du football, il a eu tout ce qu’il a demandé, mais qu’il n’a rien apporté et qu’il n’est responsable de rien ». Cela fera rigoler l’assistance encore. Oui, rigoler, car, notre démocratie a atteint un tel degré de civilité que quand on est appelé à dire des choses sérieuses, on le fait avec un ton d’humour, cette technique permet de ne pas humilier les chefs de famille et de tirer la couverture sur soi même.

Vraiment ce sujet de football commence a gâché ma  gueule de bois. Finalement je risquerais d’aller prendre un coup « chez Sidiki », pour pouvoir dire (yeux dans yeux) à ATT que le football fait partie de son échec, car c’est lui qui a ouvert un boulevard à Malamine Koné d’Airness, pour que celui-ci nous impose par force un entraineur renvoyé par le Gabon. Ce n’est pas tout, je lui dirai que c’est lui qui fait chaque fois de la talonnade pour donner le coup d’envoie de la finale de la coupe du Mali, ce qui prouve à suffisance qu’il cautionne avec joie les agissements de nos maîtres du ballon rond. Je ne me retiendrai pas aussi de lui dire que des cinquante ans de notre pays, il est le président le plus impliqué, de la gestion du football. Que s’il ne le sait pas que le bas peuple est au courant. Ainsi, de la même manière qu’il conserve sa part de gloire dans les résultats du basket, il garde jalousement aussi sa part de responsabilité dans la descente aux enfers de notre sport roi.

M.Diawara

 

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