Avec ce titre, je parie mon premier salaire de journaliste que je vous ai tous eu. Tous ceux qui sont un tantinet sincères ont pensé NBA (principale ligue de basket-ball professionnelle masculine nord-américaine), Dream Team (l’équipe nationale de basket-ball des États-Unis qui a écrasé la concurrence aux Jeux olympiques de 1992 à Barcelone, en Espagne), compétition, performance hors-norme, show à l’américaine lors des soirées All Star… Si vous avez vu aussi des « dunks », des trois points, des lancers-francs, des rebonds, des bras roulés, des « Run and gun » (contre-attaques fulgurantes), des contres spectaculaires, etc., vous n’y êtes pas du tout.
Certes, on parle de « BigShaque », l’ancienne star des Los Angeles Lakers, le phénoménal pivot de 2,16 mètres pour 150 kilos, qui est de la classe des Magic Johnson, Michael Jordan, ScottiePippen, Larry Bird, Charles Barclay, David Robinson…. Mais ici, on est très loin de la NBA, de ses pom-pom girls, de ses confettis et autres fastes qui font le charme exceptionnel de la « balle au panier ».
Pour raccourcir le suspens afin de libérer les impatients, je précise que nous ne sommes même pas aux Etats Unis d’Amérique, mais sur le Vieux continent, et précisément en Belgique où, chaque été, se tient le plus grand festival au monde de musique dance. Le nom de baptême de ce « Woodstock » de la musique électro est Tomorrowland, festival qui est à sa 15ème édition cette année et se tient en province d’Anvers, sur le site De Schorre à Boom. La particularité de Tomorrowland est que le festival se déroule de 12H à 01H du matin (vendredi et samedi) et de 12H à 00H (dimanche) sur deux weekends ; les dates de l’édition 2019 sont : du vendredi 19 au dimanche 21 juillet, et du vendredi 26 au dimanche 28 juillet. Et le thème, The Book of Wisdom : The Return, commémore l’édition de 2012 qui fut un cru exceptionnel, aux dires des spécialistes de ce rassemblement mondial, où toutes les excentricités vestimentaires et tous les excès, malheureusement, sont enregistrés : drogue, alcool, viols, vols, etc.
Venons-en à présent à la fête elle-même dont le ton a été donné par le célèbre DJ britannique Carl Cox qui est un fidèle parmi les fidèles de Tomorrowland. Rien qu’a l’ouverture, plus de 130 prestations étaient attendues, avec entre autres, des références mondiales de la discipline : Amelie Lens, le créateur de mode Virgil Abloh, Steve Aoki, DJ Tiësto, Martin Garrix, Tiga, Dave Clarke et Benny Benassi… et bien entendu notre colosse venu d’Outre-Atlantique, ShaquilleO’Neal, féru de musique électro et dont le nom d’artiste est DJ Diesel. Eh oui, en plus de se taper des pogos (danse apparue vers 1976, au cours de laquelle, les danseurs sautent de façon désordonnée, de haut en bas et en se bousculant) au milieu de la marée humaine -200.000 festivaliers escomptés pour le premier weekend – Le Shaq passe derrière les platines et son poing levé annonce que les flots de décibels de musique électro qu’il va déverser feraient vaciller les monts Himalaya et Everest.
Tous les spécialistes de Tomorrowland sont unanimes : les vidéos des prestations de ShaquilleO’Neal comptent parmi les pépites de l’histoire du festival. En effet, en seulement quelques heures, les prestations de BigShaque font un buzz phénoménal sur les réseaux : déjà 7 800 000 vues et 61 000 Retweets sur le premier post à ce sujet. Les jeunes et surtout les moins jeunes qui sont contemporains des exploits sportifs de la star américaine, sont tombés sous le charme de ce phénomène de la nature qui sait s’éclater humblement au sein de la foule d’une part, et qui sait donner du plaisir à cette même foule d’autre part.
Sur YouTube, des dizaines de vidéos sont accessibles dans lesquelles on voit Le Shaq faire la fête comme un enfant. On peut même affirmer, sans risque d’être contredit, qu’il n’a jamais connu une telle sensation même quand il était au sommet de son art dans les arènes les plus prestigieuses de la NBA.
Malheureusement, comme je le signalais plus haut, Tomorrowland, ce sont les excès en tous genres. A l’ouverture même du festival, le vendredi 19 juillet, un jeune homme de 27 ans est mort après avoir fait un malaise lors d’un concert. Transporté d’urgence à l’hôpital, le festivalier identifié comme un ressortissant de l’Inde, est passé de vie à trépas pour cause de consommation de stupéfiants.
Selon le site belge La Libre citant la police, 24 trafiquants de drogue ont déjà été interpellés sur le site du festival rien que lors du premier week-end de festivités. Et en cette période de canicule en Europe où tous les records ont été battus, les secouristes de la Croix-Flamande ont effectué quelque 5 000 interventions sur le festival et son camping. Les mêmes sources indiquent que deux personnes ont été placées en soins intensifs dans la journée du dimanche 21 juillet.
Et notre ShaquilleO’Neal ! Envolé comme un oiseau vers son nid douillet des USA après s’être amusé comme un fou, et avoir procuré du bonheur aux accrocs à la musique électro.
Les organisateurs de Tomorrowland trouveront sûrement d’autres surprises pour les éditions à venir. En attendant, celle de 2019 rentre dans les annales du festival comme un cru exceptionnel qui s’est offert une star de la NBA, en l’occurrence l’immense ShaquilleO’Neal, qui a prouvé à la face du monde qu’on peut vivre dans une constellation et rester, en même temps, un simple humain. Sacré ShaquilleO’Neal !
Serge de MERIDIO