La présente chronique m’a donné du fil à retordre. Je dois vous le confesser, j’ai eu franchement du mal à démarrer un projet pour la simple raison que je n’avais pas les idées en place. Mon cerveau me donnait l’impression d’être un magma immonde dont les éléments étaient déconnectés entre eux. Impossible de se concentrer sur un point noir malgré le recours à une myriade de techniques pour rester zen. Était-ce le fait du timing que je préfère le plus tard possible pour « pondre » mon papier, ou me suis-je réveillé du mauvais pied ? Mon sommeil serait-il en cause, ce qui aurait eu pour conséquence de m’ôter momentanément toute capacité de concentration ? Ou étais-je en train de faire les frais d’une semaine hyperchargée ? Pourtant, aucune explication n’avait grâce à mes yeux et je devais me résoudre à accepter la triste réalité : je fais face au syndrome de la feuille blanche.
Avouez que pour quelqu’un qui doit rendre une copie pour un bouclage imminent, ce n’est pas une situation confortable. A la limite, c’est même très stressant. Ah oui, le stress, le mot est lâché ! Le stress, cette inhibition passagère ou qui peut s’installer à demeure pour vous pourrir la vie. Nous en parlons abondamment sans savoir exactement de quoi il retourne. Pourtant, plusieurs études savantes sont consacrées au phénomène qui se définit comme « une agression de l’organisme par un agent physique, psychique, émotionnel entraînant un déséquilibre qui doit être compensé par un travail d’adaptation… (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 735) ».
Pour l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), le stress est reconnu partout dans le monde comme un problème majeur pour la santé des travailleurs et celle de l’organisation qui les emploie. Elle définit le stress lié au travail comme l’ensemble des réactions que les employés peuvent avoir lorsqu’ils sont confrontés à des exigences et à des pressions professionnelles ne correspondant pas à leurs connaissances et à leurs capacités et qui remettent en cause leur aptitude à faire face.
L’OMS soutient aussi que le stress peut survenir dans des contextes professionnels très différents, mais qu’il est souvent aggravé lorsque les employés ont le sentiment qu’ils ne sont pas suffisamment soutenus par leurs chefs ou leurs collègues, et lorsqu’ils n’ont pas beaucoup de prise sur leur travail ou sur la façon de s’y prendre pour faire face aux exigences et aux contraintes de celui-ci.
Qu’il soit d’ordre social, professionnel ou les deux, le stress est destructeur et peut déboucher sur le burn-out, cet épuisement intellectuel, physique et émotionnel qui peut conduire au suicide. Nous sommes tous potentiellement enclins au suicide puisque, à un moment ou à un autre, nous avons le vague sentiment que nous n’y arrivons pas, que nous ne sommes pas à la hauteur et, plus grave, que notre existence n’a aucun sens.
Il faut très vite diagnostiquer le mal pour le prendre en charge par des professionnels. Des signes existent qui ne trompent pas. Si vous avez l’impression de vous battre contre des moulins à vent ; vous êtes au bord de l’épuisement ; vous êtes irritables et vos émotions à fleur de peau ; vous manquez de sommeil ; vous perdez confiance en vous-même ; vous broyez du noir ; vous souffrez permanemment de maux dont la nature est complexe…, c’est que vous êtes en plein dans le stress et le burn-out.
Un site canadien spécialisé dans les questions de bien-être au travail nous donne de précieux conseils :
Reconnaissez les signes de stress : chaque personne réagit différemment au stress et celui-ci se manifeste distinctement d’un individu à l’autre : sommeil perturbé, sautes d’humeur, tensions musculaires, difficulté de concentration… Apprenez à reconnaître les signes vous informant que le stress a pris le dessus.
Identifiez les agents de stress : réfléchissez à quels éléments font en sorte que vous vous sentez stressé. Trop-plein de travail, difficultés relationnelles, pression indue, changements importants dans votre vie, etc.? Faites-en l’inventaire et mettez-vous en mode recherche de solutions.
Ayez une bonne attitude : une attitude positive peut vous donner une longueur d’avance lorsque vient le temps d’affronter les agressions de la vie courante. Voyez ces obstacles comme des expériences d’apprentissage et restez objectif face à chaque situation. Remettez-les en perspective. Le stress découle souvent davantage de la façon de percevoir les événements et leur gravité que de ces derniers en eux-mêmes!
Prenez le temps de bien manger : votre corps a besoin d’énergie pour affronter et gérer le stress. Privilégiez une alimentation équilibrée et prenez le temps de bien manger pour vous permettre de récupérer du même coup. Évitez le café et la consommation excessive d’alcool.
Dormez assez : le stress s’accompagne parfois d’un trouble du sommeil et l’insomnie abaisse la résistance au stress. En d’autres mots, plus vous êtes stressé, moins vous dormez, et moins vous dormez, plus vous êtes stressé! Adoptez de bonnes habitudes de sommeil. Un adulte a besoin de sept à huit heures de sommeil par nuit et ce dernier est bénéfique tant pour votre corps que pour votre esprit.
Soyez actif : faites de l’exercice physique ou prenez l’air à l’extérieur dès que vous le pouvez. Rappelez-vous que tout ce qui est bon pour votre corps l’est aussi pour votre esprit.
Apaisez votre esprit : familiarisez-vous avec des techniques de relaxation, de respiration, de méditation ou de visualisation. Apprendre à relaxer est non seulement un besoin, mais une nécessité pour demeurer en santé… et non stressé!
Gérez mieux votre temps : une cause de stress peut être une mauvaise organisation de votre journée ou de vos priorités. Faites-vous un emploi du temps pour être certain de ne rien oublier et ne pas avoir à faire plein de choses à la fois. Apprenez à déléguer et à lâcher prise. Viser la perfection dans tout constitue une grande source de stress. N’oubliez pas de vous garder du temps pour faire des activités qui vous procurent de la satisfaction et du plaisir.
Serge de MERIDIO