Chronique du web : La communication, parent pauvre de la prochaine présidentielle

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Le dimanche 29 juillet 2018, les maliens-nes se rendront aux urnes pour élire celui ou celle qui aura la lourde responsabilité de présider à leur destinée durant les cinq années à venir. Dans le contexte de guerre, de pauvreté et surtout d’impasse grandissante, les enjeux de ce scrutin sont de taille, tout comme sont nombreux les candidats qui caressent le rêve de déloger le Président IBK des hauteurs de Koulouba, et à qui on prête l’intention de se maintenir à son poste si les électeurs lui renouvellent leur confiance. En l’état actuel des annonces et/ou des intentions, IBK aura en face pas moins de vingt challengers*. Dans certains états-majors ou regroupements politiques de circonstance, rudes sont les tractations de tous ordres pour établir les listes de candidats à la candidature, obtenir les compromis, les désistements et les combinaisons, ainsi que les alliances et formules gagnantes. De l’alchimie politique de haut vol qui défie toutes les lois de la rationalité ! Drus aussi seront les coups que va prendre le candidat IBK d’autant plus qu’il fera figure de punching-ball idéal pour ses principaux adversaires très remontés contre sa gouvernance. Ces derniers ne se sentiront pousser des ailes que lorsqu’ils auront réussi à rallier le maximum de compétiteurs sous leur bannière qu’ils espèrent estampillée « Tout Sauf IBK ». Connaissant la versatilité de la classe politique malienne et les contradictions qui la minent, cette entreprise prendrait les allures des Douze travaux d’Hercule. En attendant que les loups sortent du bois et abandonnant le terrain du jeu purement politicien qui n’est pas notre périmètre de prédilection, on est en droit de questionner l’apparente apathie des gourous de la communication politique qui semblent encore chercher leurs marques à seulement quatre petits mois d’un scrutin donné pour capital. En dehors du camp présidentiel qui aurait renouvelé son bail – qu’il espère encore victorieux- avec Voodoo Group, l’agence de Communication globale basée à Abidjan dont le leader est Fabrice Sawegnon, un ivoirien d’origine béninoise, la concurrence semble aux abonnés absents. Par les temps qui courent, les portefeuilles manquent d’épaisseur et les donneurs d’ordre réfléchissent par deux fois avant de délier le cordon de leur bourse. L’élection présidentielle étant un marathon, on comprend aisément que les candidats soient trop près de leurs billes et ne veuillent les distribuer qu’avec extrême parcimonie. On ne peut d’ailleurs pas le leur reprocher. C’est connu : à défaut d’avoir les moyens de sa politique, on fait la politique de ses moyens. C’est de bonne guerre pour les politiques mais c’est surtout la pire nouvelle pour les communicants qui attendent, depuis cinq ans, cette grande joute pour remplir leurs carnets de commande. Mais, dit-on, les apparences sont trompeuses et de nombreux chefs pourraient être très occupés derrière les fourneaux à concocter de succulents mets. Dans cette hypothèse et même si la campagne n’est pas officiellement ouverte, il urge que les candidats se présentent le plus tôt possible à leur avantage pour nous changer de ce désert et de ce vacarme tonitruant qui tiennent lieu de stratégie de communication. Mon petit doigt me souffle déjà que très peu de candidats pourront s’offrir une vraie stratégie média ; par contre, ils devront s’investir dans une communication de proximité dont les dividendes ne sont pas à négliger. Mais pour les nantis comme pour les humbles, Internet et les réseaux sociaux constituent des planches de salut dont il faut expérimenter toutes les ressources. Une combinaison intelligente du classique site, du courriel et des nouvelles plateformes (Facebook, Twitter, Youtube, Instagram…) pourrait faire des étincelles. Certains candidats déclarés sont des as reconnus de la communication digitale et en mesurent tout le profit. Par contre, d’autres qui comptent pourtant parmi les plus grosses pointures ont une présence anecdotique sur les réseaux sociaux voire y sont totalement absents. Un autre constat s’impose : un rapide coup d’œil sur les principales plateformes met à jour la prédominance des soutiens aux candidats qui ont créé profils, pages et comptes qui évoluent au petit bonheur la chance, sans CM (Community Manager). La plupart du temps, les messages qui y sont publiés vont dans tous les sens, manquent de cohérence et de consistance et surtout ne sont pas mis à jour sur de longues périodes. Quel dommage surtout quand on sait qu’en 2017, en France, pays que nous avons comme modèle, la dernière campagne présidentielle s’est jouée, en partie, sur les réseaux sociaux. Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) et Marine Le Pen (Front National) ont été les champions toutes catégories de ces nouveaux outils de communication. Comparaison n’est pas raison, mais avec un budget modeste et une organisation intelligente, tout candidat peut bien profiter de la bonne étoile des réseaux sociaux. Faut-il, pour ce faire, s’attacher les services de Jacques SEGUELA ou du Groupe Havas ? Franchement, pas besoin !

 

Serge de MERIDIO

 

 

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