Chronique du vendredi : Modibo Kéita peut-il ?

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Adam Thiam
Adam Thiam

Le déclic à trois mois du premier anniversaire de l’accord libérateur du 18 juin signé à Ouaga entre le gouvernement du Mali et les mouvements armés ? Il y a de fortes chances que ce soit ainsi. Modibo Keita, désormais haut représentant du président Ibrahim Boubacar Keita pour le dialogue inclusif intra-malien a le profil de l’emploi. Homme de tact et de délicatesse, il sait écouter.

 

Et de l’écoute, sa mission en demande particulièrement. Pédagogue et homme d’expérience, son pouvoir de persuasion est reconnu. Ce n’est pas rien face à une génération « ishoumar » en rébellion également contre sa propre organisation sociale, dont ses aînés. Homme d’Etat enfin, l’ancien Premier ministre, saura privilégier le dialogue sans rien concéder de l’intégrité et de la souveraineté du Mali.

 

Ouf donc ! Le temps s’écoulait et ce n’était au profit de personne. Ni Ibk qui ne peut pas jouir d’une « présidence normale »au milieu de tant d’armées étrangères et dans le souvenir contraignant d’une solidarité internationale rarement vécue ailleurs. Ni la communauté internationale qui doit avoir un défi de cohérence et le souci d’éviter d’être perçue comme une force d’occupation.

 

Ni  les groupes armés qui courent le risque de l’implosion. Relevant du seul chef de l’Etat, servi par son parcours et ses compétences, même si à 72 ans, il a moins le physique de l’emploi, Modibo Kéita a d’autres atouts pour réussir. Le premier c’est que la Minusma, fortement critiquée, ouvertement par des Maliens et sous cape par certains de nos partenaires, sait qu’elle ne peut pas être ici le sosie de la Monuc. Il lui faudra des résultats rapides, des résultats visibles et c’est sur le terrain du cantonnement, qui est sa responsabilité, où elle est d’abord attendue.

 

En somme, il faut que le «train de la paix quitte définitivement la gare» pour utiliser la métaphore de Konders lui-même. L’oreille de Modibo Kéita sera précieuse et décisive pour ce dernier, comme elle le sera pour le partenaire irremplaçable qu’est la Cedeao, la première institution à s’être portée au chevet de notre pays dès aux premières heures de sa crise. Une interface et un bouclier dont le président Ibrahim Boubacar Kéita aura besoin lui aussi qui évitera ainsi d’être en première ligne. Modibo Kéita peut-il échouer ?

 

Oui mais pas parce qu’il ne saura pas susciter la synergie nécessaire à sa réussite. Son tandem avec le ministre de la Réconciliation est crucial. Il l’aura avec Sidi Mohamed Zahabi qui est en terrain connu. Il l’aura également avec le ministre en charge de la reconstruction du Nord car la paix ne sera pas négociée sans les perspectives de développement. Mais l’échec est possible. Les groupes armés tiennent, avant toute négociation, à organiser à Kidal le congrès des communautés du Nord malien.

 

Difficile de voir des communautés sédentaires, victimes du Mnla ou d’Ansardine-Mujao, se rendre dans la capitale de l’Adrar pour participer à ce congrès. Le vieux Intalla qui l’a dit à l’envoyé d’Ibk, le vieux Elmehdi revenu la semaine dernière de Kidal.  On peut donc penser qu’il s’agit ici d’une stratégie de l’atermoiement. Contre cela, Modibo Kéita pourra très peu. Mais la clé sera à Paris, Alger, Ouaga, Rabat. Tant que les groupes armés peuvent compter sur des baby sitters, la paix sera difficile. La chance, c’est que tout le monde l’a compris.

Adam Thiam  

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10 COMMENTAIRES

  1. a force de dialogue avec ton adversaire ne te prendra jamais au sérieux de tout les façon le mnla ses que le mali a un président qui n est pas crédible qui pense qu a sa propre personne pas le mali au tout debut ibk avais dit je ne discute pas avec des hommes en arme et maintenant il ne fait que sa quelle honte pour le mali

  2. Adam Thiam , c’est toujours un plaisir de vous lire

    Cependant je ne suis pas d’accord quand vous écrivez :”Ni la communauté internationale qui doit avoir un défi de cohérence et le souci d’éviter d’être perçue comme une force d’occupation.”

    Cette communauté internationale qui a si bon dos est au Mali en raison des événements et de l’urgence ! Et puis certes(pour vous) il y a la France mais aussi beaucoup de pays Africains qui sont venus aider le Mali ..Que les Maliens les perçoivent comme une force d’occupation ..QUELLE ERREUR et quelle HORREUR !

    Là vous tombez dans le travers du “vulgum peccus “..:Vous mordez les mains qui vous aident..
    Des forces d’intervention Africaines c’est formidable..Vive les Etas Unis d’AFRIQUE (U.S.A)

  3. jeune ou vieux chacun doit jouer sa partition pour le developement du pays et le bonheur des maliens.nous malien, nous somme tros impatient pour le retrour de la paix et de stabilite au MALI

  4. jeune ou vieux chacun doit jouer sa partition pour le developement du pays et le bonheur des maliens.nous malien, nous somme tros impatient pour le retrour de la paix et de stabilite au MODI

  5. Modibo Keita est un haut cadre de grand calibre qui a fait preuve de leadership au cours de sa carrière, un rôle modèle pour la nouvelle génération.
    Mais cette fois ci on lui a confié une mission très difficile-voire impossible-car il aura à négocier un accord de paix définitif avec un groupe multiforme ayant beaucoup d’hommes à cran dans les rangs, ces irréducticles “sécessionnistes” qui utilisent la stratégie OLP de la Palestine.
    Il y a très peu de chance d’aboutir à un accord de paix définitif avec plusieurs micro-groupes interlocuteurs ayant des agendas divergents , et aussi en rapetissant les vieilles coutumes du passé.
    Dans ce contexte Mr. Modibo Keita aura à adopter ou réinventer une autre differentte ((trés efficace) stratégie pour convaincre ces “hommes à cran” à signer un accord de paix définitif et d’union nationale.

  6. …et il aura compris que toi tu es partant pour le poste de chargé de mission. C’est comme ca, le même appétit à tous les tables.

  7. Quand Monsieur Modibo KEITA qui porte un nom prédestiné conciliateur des maliens, en référence à celui du premier président du Mali, dit, je le cite: “… le médiateur se consacrera exclusivement à la conclusion d’un accord de paix global et définitif. Ce n’est pas souhaitable que ce soit une mission de longue durée. Alors que la commission justice et vérité a pour but de recoudre le tissu social à long terme.”, je dis sincèrement qu’il a tout résumé, pour ne pas dire qu’il a tout dit, et je lui souhaite la baraka, Amin ya Rabbi!

    Pour la négociation d’un accord définitif et sa signature avec les mouvements armés, je recommande à Monsieur Modibo KEITA de “ne pas réinventer la roue”, le Pacte National de Paix et de Concorde de 1992 entre GRM et MFUA est encore valable, il faut le réchauffer et le mettre au goût du jour, pour, précisément, satisfaire les exigences de la communauté internationale qui se cristallise sur ‘l’accord… accord…).

    En tout état de cause, le MNLA, le MAA, le Gandakoy-Izo ne sont que des “nouveaux nés” (de générations spontanées) du MPA, FIAA et Gandakoy, les trois “mousquetaires” originaux, des “bandits armés” ou “enfants égarés”, des qualifications originelles données par GMT qui a eu, au prime abord, affaire à ces ICHOUMARS (jeunes déboussolés touaregs) dont Kadhafi a brûlé la cervelle et avait armé en vue de sa révolution messianique et narcissique de créer un Etat saharien « islamiquement vert » (c’est-à-dire sans gouvernail, comme il conviendrait aux bédouins anarchiques comme lui) dédié aux pasteurs nomades de tous poils, sans foi, ni loi.

    Sincèrement

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