Chronique du vendredi : Huit mars dans la gravité

3

Un 8 mars pas comme les autres. En tout cas, pas comme celui où dans sa lancée et pris au piège que peut nous jouer l’improvisation, Att a lâché la formule bè bi ba bolo. Une formule qu’il regrettera encore longtemps parce que l’adversité –du reste normale en politique- l’avait sortie de son contexte et tenté d’en faire la preuve que le président n’a pas souci du pays. Hier jeudi, c’est un Att submergé par une mobilisation féminine impressionnante qui a entonné l’hymne du pays  et écouté les messages des différentes intervenantes dont la nouvelle mais méritoire ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.

Et pendant qu’à Alatona, la commémoration de la journée du 8 mars montrait une zone en paix, une communauté de bénéficiaires en plein partenariat avec le partenaire américain présent, malgré les rumeurs d’insécurité  Le président a écouté aussi et probablement médité l’invitation des femmes de l’Ortm qui exigent la paix et le silence des armes. Sur ce 8 mars, hélas,  flotte un air qui n’est pas de printemps pour nous mais qui a, au contraire, le souffle glacial de l’hiver.

Peut-être parmi les milliers de femmes présentes au Palais de la Culture hier, y avait-il des mamans de soldats sur le front ou sur le point d’y aller ? Des sœurs ou mères de militaires loyalistes qui sont en train d’écrire les belles pages  d’une résistance patriote et héroïque ? Mais jusqu’à quand ? Croisons les doigts et bénissons de toutes nos forces ceux qui, dans cet environnement adverse, ont accepté d’offrir leur vie à la République et qui méritent notre respect, quelle que soit la tournure des événements.

Nos fils et nos frères se battent contre l’hiver parce que le Mnla n’est autre chose que l’hiver de la sagesse, le refus de l’avenue de la démocratie pour le deuil que sèment les armes retournées contre soi ou un frère, dans tous les cas contre des Maliens. Ce 8 mars, le président ne peut pas ne pas l’avoir médité et s’être dit que la guerre qu’il ne doit pas perdre c’est celle la zizanie qui commence aujourd’hui à diviser le Mali en deux camps : celui de l’auto-exclusion comme c’est le cas du Mnla et celui de l’exclusion décelable dans le discours d’intolérance et de haine que seul peut produire l’amalgame.

Celui des va t-en guerre pour qui un soldat ce n’est pas pour vivre mais pour mourir, qui n’ont pas encore intégré que cette guerre oppose le Mali au Mali et pas le Mali à un autre pays. Et le camp enfin qui ne veut qu’une chose : la paix tout de suite, la paix à tout prix sauf celui de la cession du territoire. Notre guerre ce sont les routes, les salles de classe, le bien-être du peuple. En ces temps de passion, nous pouvons facilement oublier ce défi. Mais il est le seul qui vaille.

Adam Thiam

 

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. L’intégrité territoriale du Mali passe avant tout! Ce principe ne doit pas être touche … A mon avis les consequences liees aux solutions de facilite seront dramatiques pour notre pays!!
    La dignité de tous depend directement des valeurs de notre république …Néanmoins soyons franc en ce qui concerne la bonne gouvernance du Mali. N’a t on pas beaucoup de comptes a rendre au sud ..a l’est ..a l’ouest avant même le nord du pays? La magouille, le laisser aller, la promotion des nuls et des médiocres, le détournement des deniers publiques….devenus monnaie courante!!!!!! En plus de manque de fermeté et l’absence des sanctions…Voyez vous la ou nous sommes? Qui est ce qu’on peut blamer sauf nous même? Le changement viendra et le redressement est inévitable car y a plus de choix sauf le néant!

  2. Si l’ennemi découvre son front au-dedans ou au dehors, UN FRERE QUI TUE SES FRERES = ENNEMI UN POINT C’EST TOUT; EN LANGAGE MILITAIRE CE SONT DES ENNEMI ET RIEN D’AUTRES… CE SONT DU RESTE DES MERCENAIRES, CE QUI N’EST PAS MALIEN… CE SONT DES VRAI FAUX TOUAREG LYBIENS,TOUBOUS… CE NE SONT PAS DES NOTRES… 👿 😈 😥

  3. Thiam, une guerre qu’on ne peut pas eviter, on l’a mène ou on accepte la division du Mali (ce que vous avez visiblement choisi comme solution qui est celle de la facilité). Qualifier de frères ces bandits et ces voyous d’AQMI et ces Djihasites (venus de la Libye, du Tchad et du nigéria) avec leur MNLA, qui veulent se tailler un royaume dans notre pays, qui ont entravé et égorgé nos soldats et nos populations civiles, est une injure à l’histoire et à la postérité , une injure qui frôle l’inconséquence et le deni de réalité. Vous pouvez qualifier les tenants de la position de l’indivisibilité du Mali et de la sauvegarde de notre intégrité territoriale de va-t-en en guerre ou de gens qui pensent qu’un soldat est fait pour mourir (alors meme que ce sont nos amis et nos fères qui meurent. C’est facile et vous êtes décidément un habitué de la facilité qui préfère ne pas voir plutôt que de faire face……..Mais en réalité , Nous pensons que les soldats sont là pour assurer notre sécurité et l’intangibilité de nos frontières. ceci est écrit dans notre constitution et est la mission principale de l’armée , ce qu’elle est entrain de faire, avec des hommes et des femmes qui ont choisi ce métier. Ils ont le soutien total du peuple malien et nous donnons ce que nous avons en matériel (nous faisons des virements) et en energie sur le front mediatique. Et si demain il devient nécessaire que nous partions au front, nous y serons. Que le gouvernement lance un appel dans ce sens et vous verrez que les maliens , majoritairement, ne sont pas à votre image.

Comments are closed.