A l’heure où nous mettons sous presse, il y a très peu de certitudes sur l’affaire, à part qu’Areva et le Quai d’Orsay ont bien confirmé l’enlèvement de sept personnes – un Togolais, un Malgache et cinq Français- hier soir, à Arlit, au Nord du Niger. Les pistes ne sont pas illimitées.
Les rebelles du MNJ qui avaient déjà enlevé, dans la même zone, des malfrats qui savent qu’un Français en ce moment est de l’or en barre, ou Aqmi. Celle-ci signe toujours ses forfaits et n’avait pas encore revendiqué en fin d’après-midi jeudi. Mais les affaires similaires indiquent que c’est encore trop tôt de le faire. Aqmi ne parle qu’en étant à l’abri ou quand elle a en main les otages. Ce qui sera le cas si le mobile des enlèvements est crapuleux. Ce ne serait pas du tout une bonne nouvelle que deux mois après le raid franco-mauritanien contre des bases Aqmi au Nord Mali où sept salafistes auraient été tués, cinq Français se retrouvent entre les mains de Droudkel qui avait juré de ne pas laisser impunies
Le premier à l’avoir compris, c’est sans doute Sarkozy. Malgré ses tourments de l’heure, le président français dut tenir, hier, un autre conseil de défense sur les menaces sahélo-sahariennes. Il s’est engagé à tout faire pour retrouver ses compatriotes enlevés. Mais au fond, il ne sait pas exactement où il ira chercher ces otages dans l’immense désert que se partagent l’Algérie, le Niger, le Mali, le Tchad,
Tenant là, leur revanche sur le raid du 22 juillet qui a prouvé qu’ils ne sont pas hors d’atteinte, les Emirs salafistes défendraient becs et ongles leurs prises s’ils veulent négocier ou ne perdraient pas de temps à les exécuter, si telle est leur sentence. Et puis, inutile de le taire entre le butin très pauvre d’un raid controversé, l’affaire Woerth et ses rocambolesques coups de théâtre une doctrine sécuritaire qui irrite jusqu’à Bruxelles, Nicolas Sarkozy n’a pas la baraka en ce moment. Or il en faut pour avoir Belmokhtar ou Abuzeid à bout portant. Ceci dit, Sarkozy ne restera pas les bras croisés devant les Emirs d’Aqmi si ceux-ci ont quelque chose à voir avec les enlèvements en question.
Il avait multiplié les signaux de fermeté ces temps-ci allant jusqu’à critiquer le paiement de rançons, une flèche contre Madrid en son temps.
Adam Thiam