Chronique du jour : La prise de décision

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Dans notre vie au quotidien, nous sommes amenés à prendre des décisions: soit pour résoudre un problème ou pour anticiper sur un évènement. Nous devons prendre des décisions lorsque nous ignorons notre orientation personnelle, professionnelle ou sociale. Psychologiquement parlant, elle intervient lorsque nous sommes dans une situation de certitude, d’incertitude ou de risque. Dans notre chronique du jour, nous allons étaler les approches cognitives déclenchant la prise de décision chez l’homme.

La prise de décision correspond au fait d’effectuer un choix entre plusieurs modalités d’actions possibles lorsqu’on est confronté à un problème, le but étant de le résoudre en traduisant le choix fait en un comportement (en une séquence d’action). Elle implique un certain nombre d’opérations distinctes : la définition de l’objet (ce sur quoi porte la réflexion et portera la décision), la recherche, l’analyse et l’organisation des informations utiles, l’élaboration et l’évaluation d’hypothèses de décisions en prenant en particulier appui sur des connaissances et/ou des expériences antérieures, le choix d’une hypothèse de décision et sa mise en œuvre.

Certaines décisions sont simples à prendre, alors que d’autres sont beaucoup plus complexes, en ce sens qu’elles engagent un nombre de variables plus ou moins important (choisir entre pile ou face versus choisir des placements pour ses économies) et qu’elles peuvent avoir des conséquences plus ou moins lourdes (perdre par exemple 100 FCFA versus perdre plusieurs milliers de FCFA). L’action retenue peut – ou non – avoir des conséquences, lesquelles auront ou non une certaine valeur pour nous.

Sur la base des conséquences d’une décision, l’on distingue trois formes de situations de prise de décision : les situations de décision sous certitude, sous incertitudes ou à risques :

Les décisions sous certitudes sont des décisions dont nous connaissons et sommes absolument certains de leurs conséquences. A titre d’illustration : si nous décidons de ne pas prendre de parapluie en sortant, nous savons que nous serons mouillés en cas de pluie en période hivernale.

Les décisions sous incertitudes sont des décisions dont nous ignorons la probabilité du résultat. Par exemple, travailler plus augmente nos chances de réussite aux examens sans que nous sachions si travailler trois fois plus augmente nos chances de réussite.

Les décisions à risque sont des décisions dont les conséquences sont connues ainsi que les probabilités de ces conséquences. A titre d’illustration : dans la situation où nous avons 30% de chance de doubler notre mise, nous connaissons la conséquence possible (la doubler) et la probabilité de cette conséquence (environ une chance sur trois).

Dans les champs des neurosciences, Bechara et al. (2 psychologues) ont proposé une classification quelque peu différente des situations de prise de décision sous incertitude. Ainsi, ces auteurs ont proposé de distinguer des décisions comportant des risques et des ambiguïtés. Dans les décisions comportant des risques, la probabilité de chaque risque est connue et le participant doit trancher entre un choix sûr et un choix risqué. Ici, le choix sécuritaire est associé à une forte probabilité d’obtenir une récompense, mais cette récompense est relativement faible en valeur. En revanche, le choix risqué est associé à une faible probabilité de gagner une récompense, mais la récompense est nettement plus importante en valeur.

Les décisions comportant des ambigüités sont distinctes de celles comportant des risques sur deux points. Tout d’abord, dans des décisions ambigües, la probabilité d’obtenir un résultat spécifique est soit inconnue, soit elle révèle du hasard. Par ailleurs, les choix possibles (sécuritaires versus risqués) ne diffèrent pas en termes de valeur de la récompense. Ici par exemple, dans une tâche de prédiction à deux choix, la probabilité de faire un bon choix est identique à celle de faire un mauvais choix et il n’ya pas plus de risque à faire l’un ou l’autre choix.

Prendre une décision, c’est analyser d’abord avec précision  ce que nous voulons et ensuite passer au stade de la prise de décision. Lorsque nous sommes dans le doute de ne pas pouvoir faire un choix, il est important de revenir en arrière pour essayer de redéfinir la raison pour laquelle nous voulons la chose. Cette rétrospection de l’objectif, en vue permet de nous situer sur le bon angle, et de prendre enfin la bonne décision.

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