Mountaga Tall veut-il lui aussi verser dans le populisme avec ce gauchisme musulman qui a fait élire et réélire Ibrahim Boubacar Keita en 2013 et en 2018 à la tête du Mali ?
La création récente de son mouvement, UMA dont les sigles ne sont pas choisis au hasard, répondrait en toute vraisemblance à cette logique de ce jeune politique courageux des années 90 qui est devenu un vieil amer et déçu de la politique nationale.
UMA pour “Unis pour le Mali” pouvait ne pas adopter de sigle. Mais en adoptant comme nom d’appellation (UMA), Me Tall dévie de ses lignes idéologique et politique car la prononciation proche du mot Ouma, (communauté musulmane) est bien consciente et délibérée.
Il le déclare lui-même “les partis politiques ne peuvent pas continuer à exercer un monopole sur la gestion des affaires publiques au Mali. [Ils] sont désormais obligés de compter avec d’autres acteurs devenus incontournables : la société civile et les personnalités politiques n’ayant aucune allégeance associative ou partisane.” Joli constat non dénué d’intérêt pour un fin politicien qui n’a jamais su ou pu prendre l’élan nécessaire pour afficher l’envergure de ses idées politiques car affirmant à tout bout de champ son aversion pour le populisme et le gauchisme musulman et plus largement religieux qui a infesté le champ politique depuis l’épisode du fameux code des personnes et de la famille avorté en raison de la mobilisation menée par un certain Imam Dicko avec le soutien politique d’un certain Ibrahim Boubacar Keita qui était à l’époque Président de l’Assemblée nationale, et du parti RPM premier opposant au pouvoir de consensus d’ATT.
Ne déclarait-il pas que : “le Code des Personnes et de la Famille qui réglemente le statut personnel est d’une extrême sensibilité sous tous les cieux. C’est un texte qui entre dans la chambre à coucher et dans la tombe de chacun. Dans une telle matière et dans une société plurielle comme la nôtre, la règle d’or qui doit prévaloir est celle de l’option. Et tout dogmatisme doit être rejeté.”
Et dire que l’homme a commencé sa campagne présidentielle de 2018 par une rencontre avec les autorités traditionnelles et les leaders religieux, on peut sans doute le classer lui aussi dans le chapeau des populistes et gauchistes musulmans.
Olivier Haudet