Chronique : Chic ou choc ? Le “droit” de mendier

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A l’instar de tous les pays du monde, le Mali aussi a ses riches et ses pauvres. Mais seulement, dans le cas malien, le vent a toujours été favorable à une croissance vertigineuse de la pauvreté.

Une situation qui devrait inquiéter tous ceux dont les gros ventres ne les empêchent pas de voir les autres.

Sur les grandes artères de Bamako, au niveau des feux de signalisation, des carrefours, des stations d’essence, partout où la circulation est dense, dangereuse, fleurissent et opèrent nos téméraires mendiants.

Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il fasse chaud ou froid, de jour comme de nuit.

Et dans ce beau monde, ils sont de tous les âges ; jeunes et vieux, gamins et bébés, hommes et femmes, garçons et fillettes, malades et bien portants.

Bravant le danger, ils slaloment entre véhicules et motos, ne regardent, ni à gauche, ni a droite, ni même le feu qui passe au vert.

Seules les “cibles à jetons” les intéressent.

Ces mendiants, au nom d’une lutte pour la survie, exposent ainsi, à la fois, et leur vie et celle des autres.

Et le plus choquant dans toute cette tragédie, réside dans l’utilisation de ces petits morveux de 3 à 6 ans pour faire ce dangereux “travail” à la place des parents, lorsqu’il ne s’agit pas de tuteurs sans vergogne.

N’est-ce pas là, une des formes les plus honteuses de l’esclavage des enfants ?

Avant d’aller en Côte d’Ivoire à la recherche d’enfants maliens esclaves dans les plantations de bananes, pourquoi, ne pas s’occuper à “libérer” d’abord ces innocents dont les vies sont quotidiennement exposées sur nos grandes artères ?

Où sont-elles ces Fondations et Associations pour les Droits de l’Enfant, de la Femme ? En séminaires certainement.

Aucun être humain (normal) ne trouve du plaisir à gagner de quoi vivre en mendiant. Mais dans plusieurs cas, au Mali, on peut en douter car entre la voie de la facilité et celle de la dignité, la première est vite choisie dans ce monde où de plus en plus, la morale passe au second plan.

Vouloir suggérer un tri entre les vrais et les faux mendiants ou encore une interdiction  de la mendicité ?

Loin de là notre intention. Mais une chose est certaine : les carrefours, les stations d’essence, les points de feux de circulation ne sont pas des lieux appropriés pour mendier. Ni pour les petits mendiants, ni pour les grands.

Et les autorités compétentes ont le devoir d’arrêter le phénomène. Au nom de la sécurité sociale.

Non pas à coups de matraques, ni (comme en d’autres temps) de ramasser ces pauvres gens, les embarquer à bord de camions de la voirie pour les déverser comme des ordures à une vingtaine de kilomètres de Bamako.

Mais avec des actions de dissuasion permanentes, le phénomène peut disparaître… Sans violer, “le droit de mendier”.

 

Boubacar Sankaré

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