Chic ou choc ? : L’Administration : le mal de l’Etat

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Ce n’est plus un secret. Ni pour le gouvernement, ni pour le commun des Maliens. C’est presque, devenu un cliché de journaliste. Et surtout, une banalité pour le monde paysan. Tous s’accordent, aujourd’hui, à reconnaître que l’Administration malienne est malade. Très malade, voire agonisante. "Elle est cliniquement morte" diront les cyniques.

 

Elle est, non seulement, malade de l’absentéisme chronique de ses cadres, mais aussi et surtout, malade de la corruption et du népotisme.

 

Nombreux sont ainsi les cadres de l’Administration dont 90% d’ouvriers de la onzième heure qui consacrent leurs journées à leurs affaires personnelles ; plutôt que pour le travail pour lequel ils sont payés. Leur présence à leur bureau excède, rarement, deux heures d’horloge.

 

Conséquence : le fonctionnement de l’Etat est bloqué. Quotidiennement.

Les citoyens défilent, des jours durant, devant des bureaux vides ou presque.

Plus grave encore, cet absentéisme chronique, voire clinique, a transformé certains services publics en bâtiments fantômes.

 

Aucune présence, vers 12 heures ou 14 h 30 mn.

Les secrétaires, elles, ne sont là que lorsque la tante du cousin de… l’oncle n’a ni baptême, ni mariage. Seuls des margouillats y assurent la permanence. Le comble pour un pays dit pauvre.

 

Et lorsque les cadres sont présents comme par hasard, ce sera à la douleur de votre prote-monnaie. Aucun service ne vous sera rendu, pas même une indication sans que vous ne mettiez la main à la poche.

Pourtant, aucun fonctionnaire ne peut se plaindre du retard de son salaire.

Aucun d’entre eux ne peut mettre ce comportement odieux sur le compte du manque de salaire, comme c’était le cas au temps du régime de GMT. Aucun 

 

A tout cela s’ajoute l’insolence pathologique de certaines secrétaires de direction. Elles répondent, à peine, à vos salutations, si elles ne vous montrent pas la porte du regard. Pour mériter leur respect, il faut être en bazin brodé jusqu’à la nuque. Ou en costume, cellulaire dans une main et un gros attaché-case dans l’autre.

Autrement, tant pis pour vous !

 

Alors, à qui la faute ?

Au gouvernement, bien entendu. Lui seul peut remettre de l’ordre dans cette fourmilière, en revenant aux bonnes vieilles méthodes : l’ouverture d’un registre dans tous les services publics. Et que les absences non justifiées aient un impact sur les salaires. C’est ainsi, et seulement ainsi, que le gouvernement peut venir à bout de ce "cancer". Car, quand on veut attraper un singe, on ne s’intéresse pas à ses grimaces, dit l’adage.

 

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