En cette période hivernale, la capitale malienne grouille de monde. La canicule dérange à plus d’un titre dans un mois de Ramadan où tôt le matin, les citoyens donnent l’assaut sur le centre ville à la recherche de leur pitance. Au même moment, le Président de la République et son gouvernement sont en congés. Mais loin d’être dans les secrets de Dieu, qui a vu ATT en 2002 et le regarde aujourd’hui, sait que l’homme a fondu. Et beaucoup à cause des soucis de divers ordres. D’aucuns vous diront certes à cause des charges de sa fonction de Chef d’Etat. Mais à mon avis, Hamady Hamady souffre énormément pour diverses raisons. Et non les moindres.
– Primo, son premier cercle composé de sa femme, de ses enfants, de ses parents et beaux-frères et beau-fils.
– Secundo, ses collaborateurs immédiats ;
– Tertio, des cadres véreux, ingrats et traîtres car, ils voient que l’homme s’achemine vers la fin de son mandat et s‘adonnent à bien d’actes.
En parlant des premiers, loin d’être dans les secrets de Dieu, ATT semble ne pas supporter les comportements et agissements de la Première Dame ainsi que de ses enfants qui posent souvent des actes à vous couper le souffle. Pourtant, pour le citoyen lambda, Mme Touré Lobo Traoré, est une femme modèle, sans histoire. En guise de rappel, dans l’histoire des Chefs d’Etat qui ont dirigé notre pays (de Modibo Kéïta à Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré), elle demeure celle qui a marqué d’une encre indélébile le pouvoir de son mari. Certaines sources en général indiquent même « qu’elle a souvent son mot à dire dans les désignations à des postes de Ministres, de DG ou d’ambassadeurs ». Idem pour sa fille Mabo. Quant à Fanta, la gentille, sans histoire, selon bien de citoyens, elle passe inaperçue. S’agissant aux beaux-fils, à l’allure où vont les choses, ils risqueront d’inscrire leurs noms de dans le livre « Guinness » tellement qu’ils font l’objet dans bien conversations car accusé&s à tord opu à raison dans certains dossiers brûlants du pays.
Les collaborateurs immédiats
Là, le bas blesse encore pour ATT qui à regarder et écouter ce qui se dit autour de lui, est déçu, voir bouleversé par les agissements de certains collaborateurs immédiats et non les moindres. D’ailleurs, c’est au cours de certaines missions qu’il se rend compte de leur dérive et mensonges à vous rendre malade. En dix ans de règne presque, d’exercice réel du pouvoir, ATT a compris ce qu’est un collaborateur.
Mais sa chance, c’est qu’à présent, des amis fidèles parmi les fidèles, sont restés égaux à eux-mêmes : Le Général Hamidou Cissoko de la Gendarmerie Nationale( non moins Chef d’Etat Major particulier du Président de la République), Général Kafougouna Koné, Général Sadio Gassama(Ministres de leur état), Général Bébel, Général Yaya Sangaré, Général Modibo Sidibé, pour ne citer que ceux-ci.
Chez les civils, c’est là où le bas blesse. Si le doyen Seydou Cissouma pour ne citer que lui, jouit de certaine popularité, il le doit au Président de la République qui l’a fait sortir du chôdrome Dakarois pour le mettre à la présidence de la République. A la surprise générale. Force est de reconnaître que la cellule de communication d’ATT est l’une des plus médiocres que notre pays ait connue. Elle est à l’image de son patron qui n’a jamais su anticiper sur les évènements, encore moins communiquer de façon pragmatique comme nous l’avons vu avec Laurent Gbagbo ou ADO maintenant. Ceci n’est un secret pour personne. J’espère qu’avec Benson Diakité qui a remplacé l’enfant d’Ourikéla, saura donner un souffle nouveau à cette structure ultra sensible à côté du Chef de l’Etat.
Comment voulez-vous qu’ATT prenne une décision sanctionnant Cissouma ? Cela n’est pas possible car, il ne saura se dédire de la sorte. La déception si je peux dire ainsi du locataire de Koulouba se trouve au niveau de certains éléments les plus proches.
Pour ce qui est des cadres véreux, ingrats et traîtres, de 2002 à ce jour, Dieu sait que le Président de la République en a connus. Et ce n’est pas surprenant qu’il les limoge sans avertissement tellement que souvent les fautes sont graves. Mais à la longue, l’homme a su les récupérer pour les utiliser ailleurs. Les exemples sont nombreux. Ce troisième groupe qui pouvait atténuer la douleur du Président de la république, ne fait qu’en augmenter. N’en parlons pas de la classe politique actuelle qui souffle le chaud et le froid et qui n’existe dans sa majorité que dans la presse. La preuve du poids des problèmes sur le locataire de Koulouba, c’est qu’il ne trouve en son temps et au bon moment, personne pour le défendre parmi ces groupes suscités. En tout cas, pas en mes connaissances.
La conséquence directe est qu’ATT a beaucoup « fondu ». Il a dépérit. Et lors de sa rencontre avec la presse le 10 juin dernier, il a répondu à certains qui spéculaient sur sa santé : « Je me porte à merveille » a-t-il rétorqué avec l’humour qu’on lui connait. En vérité, l’enfant du Sudu Baba est un homme sympa, pragmatique, direct et percutant. De l’avis de bien d’amis, il n’aime pas l’hypocrisie, le mensonge et est allergique au vol, à la corruption. Mais en fin de mandat, l’amertume est grande et la déception aussi perceptible dans le visage. Qui pour soulager ATT ?
C’est ce qui me chiffonne avec un entourage qui dans son ensemble ne se décarcasse pas pour lire entre les lignes, encore moins faire la part des choses et de ceux qui sont pour le bonheur du couple présidentiel et du Mali. Et la moindre critique, vous êtes diabolisé, déclaré en même temps, persona non grata au près du Chef et de son épouse. Maintenant, c’est l’heure de faire le bilan. Le départ de Koulouba hante bien de gars autour du couple présidentiel.
Loin d’être au cœur des secrets, ATT est déçu. Cela se lie dans son visage, dans ses discours et geste quotidiens. Malgré ce cri du cœur, ses laudateurs n’arrêtent pas leurs manœuvres. Une fin de règne difficile donc pour Hamady Hamady qui se contente quoi qu’on dise de compagnons d’armes fidèles et qui lui donnent satisfaction. Je veux dire l’Armée malienne qu’il connaît du bout des doigts. En tout cas, ATT souffre… et beaucoup même si l’homme n’en parle pas.
Bokari Dicko