En 2012, les citoyens de notre pays sont appelés à s’exprimer dans les urnes en vue d’élire dans un premier temps, un Président de la République, un second temps, élire les Députés de l’Assemblée Nationale. Le 08 juin sauf imprévus, l’actuel locataire de Koulouba pliera ses bagages et devra rendre le pouvoir à son successeur que nos compatriotes choisiront au cours d’un scrutin qui s’annonce difficile et sera âprement disputé entre quatuors et non les moindres: El hadj Ibrahim Boubacar Kéïta du RPM (le parti des tisserands) ; Dr Dioncounda Traoré ( des abeilles), Soumaila Cissé de l’URD et Modibo Sidibé, ancien Premier Ministre, cadre incontesté et craint dans l’administration malienne depuis le régime de l’UDPM à cause de sa force de caractère, son sérieux et surtout son abnégation à bien servir le Mali et sans compter des favoris cachés à l’image de Jeamille Bittar de l’Union des Mouvements et Associations pour le Mali (UMAM), Boukadry Traoré de la Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE).
Le holà d’ATT et compagnie !!!
L’année 2011 semble être celle réservée par les tenants du pouvoir pour procéder à toutes les réformes qu’ils jugent nécessaires pour renforcer notre jeune démocratie qui a été faut-il le rappeler acquise au prix fort par ses initiateurs, voire instigateurs. En révélant le 10 juin dernier face à la presse nationale et internationale que lui ATT, « procédera à toutes les réformes : révision Constitutionnelle, révision des listes électorales, le Code des personnes et de la famille », le Chef de l’Etat titillait ses plus farouches opposants à cette aventure car, les frontistes n y croient pas et pensent qu’il a réellement un vrai chantier à achever c’est celui de l’organisation des élections présidentielles et législatives avant de quitter le palais présidentiel de Koulouba.
Pour l’Opposition amenée par le SADI et tous les démocrates avisés et surtout qui connaissent les manœuvres de Hamady Hamady, en voulant procéder aux réformes constitutionnelles, pensent qu’il est entrain de divertir les maliens, voire les mener dans son bateau « ivre » puisque ces chantiers seront difficilement réalisables. D’où le holà de l’équipe dirigeante sur la démocratie malienne. De nos jours, la fronde des antis réformes s’élargit au fur et à mesure que s’approche l’échéance de la révision constitutionnelle et de celle des listes électorales qui vient de commencer le premier octobre dernier.
Pourtant, les pouvoiristes croient dur comme fer à l’atteinte des objectifs fixés avant la présidentielle pour la quelle Opposition/ Pouvoir et Majorité se crêpent le chignon déjà pour la représentation à la CENI.
Si le rang des contestataires grossit avec leur recours en annulation du bureau de la CENI par l’Opposition devant la Cour Suprême, il va sans dire qu’il y a péril en la demeure. Il reste à savoir comment ATT et compagnie pourront juguler cette fronde qui est à prendre très au sérieux car, le climat social étant délétère, tout sera possible avec le ras-le-bol de nos compatriotes face à une vie qui devient de plus en plus chère.
Mieux, les menaces provenant de certains camps de prétendants à la succession d’ATT ne sont pas de nature à présager un horizon calme mais plutôt une période trouble même si du côté du pouvoir on s’évertue à vouloir maîtriser la situation. N’oublions que la majorité des jeunes qui vont voter en 2012, ne connaissent pas la fameuse « révolution de mars 1991 », eux n’ont rien à voir avec les règlements de comptes d’une classe politique d’une autre époque.
Le changement s’impose mais par une nouvelle race d’hommes propres, baptiseurs. Le péril sur les élections à venir doit préoccuper tout un chacun car, il s’agit de sauvegarder la jeune démocratie malienne qui a été vite hissée à un niveau qu’elle n’a jamais atteint. Pour preuve, l’état du pays, le manque d’autorité, le népotisme, le clientélisme et autres méthodes de gouverner qui ne avancent en rien si ce n’est creuser le fossé entre riches et pauvres. La promotion d’une bourgeoisie « sauvage » poursuit son chemin. Avec certains candidats, ce sera le chaos. Dans ce cas, nous devons réfléchir maintes fois avant de mettre le bulletin dans l’urne.
Bokari Dicko