Ce Que Je Pense…Les Présidents africains voleurs.

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Homo liminus Lupus « L’homme est un loup pour l’homme » disait le philosophe anglais Thomas Hobbes en son temps. En rédigeant le sujet d’aujourd’hui je me demande si cette affirmation d’un penseur d’un autre âge et notoirement esclavagiste certes, n’est pas le plus transposable dans notre Afrique d’aujourd’hui. L’équation s’établit comme suite : les dirigeants sont les loups, le peuple l’homme. Si les pays occidentaux sont confrontés à des maux comme les désastres climatiques, le vieillissement avancé de leur population, la crise financière etc. L’Afrique se débat comme un beau diable contre une calamité causée par l’homme depuis les années de l’indépendance. Le détournement de deniers publics, c’est-à-dire l’argent du peuple, qui est devenu le sport préféré des chefs d’Etats africains sans scrupule ni vergogne. Jetons un coup d’œil sur la mafia et le pédigrée nauséabond de nos petits roitelets qui nous font saigner à mort à notre insu.

Dès le bas âge, la bonne mère de famille martèle aux oreilles de son enfant : « ce n’est pas bon de voler ! ». Arrivé à l’âge de l’adolescence, ce même enfant se rend compte que « certaines grandes personnes volent elles-mêmes alors qu’elles doivent être des exemples pour les jeunes ». Plus tard, en devenant adulte à son tour, l’adolescent commence à découvrir que le grand monsieur qui sort à la télé tout le temps en veste et en cravate est le plus gros voleur du pays. Imaginez ce que ça peut faire chez un jeune homme en termes d’incitation à imiter le diable dans ses œuvres maléfiques. En regardant le documentaire de l’historien camerounais Elikia M’Bokolo intitulé « l’Afrique 50 ans, une autre histoire », la narratrice dit au tout début que la politique est devenue à la fin des années 1960 le principal fond de commerce de l’élite africaine. Il va de soi qu’elle ne s’est point trompée du moment où le constat montre que faire de la politique rime superbement avec faire du business, du gros business de haut niveau.

· Tout vient du système et du mode de gouvernement qui nous est imposé :

Depuis la nuit des temps, tous les peuples et toutes les civilisations sont gouvernés avec des règles qui leur sont propres. Malheureusement en Afrique, on en est encore et toujours au stade du copier coller avec tout ce qu’on voit chez les autres et qu’on adopte d’emblée même si ce n’est pas bon. La majeure partie des pays africains a vulgairement copié le mode de gouvernance découlant des textes constitutionnels de l’ex pays colonisateur. Ainsi la constitution française de 1985, qui fait du Président de la République un véritable Roi intouchable ayant le pouvoir de dissoudre l’Assemblée Nationale, nommer les supers juges, prendre des pouvoirs exceptionnels (voir l’article 50 de la constitution malienne actuelle), a été ni plus ni moins greffée de force à nos sociétés. On se retrouve avec des chefs d’Etat qui, une fois élus n’ont aucun compte à rendre à ceux qui les ont hissés au saumonme. L’Etat est bâti en Afrique de telle sorte qu’il ressemble à une pyramide au sommet de laquelle le Président règne en maître. Ce qui fait logiquement qu’en dépit de l’existence des contres pouvoirs (Tribunaux, services de contrôles financiers), le chef de l’Etat fait ce qu’il veut car tous ceux qui peuvent le nuire ont été directement ou indirectement nommés par lui et seulement lui. On n’a pas besoin d’une loupe pour savoir que c’est grâce à ce système mafieux que nos « Présidents de voleurs » pillent impunément nos maigres ressources.

De Mobutu à Bongo en passant par N’Guesso, l’Afrique se fait tranquillement et sournoisement dépouillée par ceux qui le gouvernent :

A en croire les propos de M Michel Camdessus ancien Directeur Général du Fond Monétaire International (FMI) entre 100 à 180 milliards de dollars a été détourné par seulement les chefs d’Etat africains ces dernières décennies. S’il fallait aussi tenir compte des détournements opérés par leurs proches, les chiffres dépasseraient 1000 milliards de dollars. Au-delà des petits voleurs comme le père de l’indépendance ivoirienne Houphouët-Boigny qui, malgré l’estime qu’il suscite chez certains, avait un château à Colongy en Suisse, la liste des Présidents pilleurs de deniers publics n’est pas exhaustive.

Mobutu : Mobutu Sesseko Bansongo se croyait impudiquement le Roi du Congo. Selon les estimations, l’ex Président congolais avait avant sa mort une fortune de 4 à 5 milliards de dollars plus une villa à Savigny dans le Vaud en Suisse.

Charles Taylor : Le sinistre ex seigneur de guerre et Président du Liberia entre 1989-1996, inculpé pour crimes de guerre et jugé en ce moment devant le Tribunal Spécial des Nations Unies pour la Sierra Léone (TSSL) à la Haye, a pu engranger 3 milliards sur la vente, entre autres, de diamants, du sang, de trafic d’armes et de bois tropicaux.

Bongo Père : Feu Oumar Bongo Ondiba était le champion des champions. Avant qu’il ne passe dans l’autre monde, il disposait à l’étranger de quelques 39 biens immobiliers, 70 comptes bancaires, 9 voitures de lux parmi lesquelles on trouve une Ferrari 612 (228600 euros), une BMW 535, une Ferrari 456 (75000 euros), une Mercedes S600 Limousine (158200 euros), une Porsche 911 Carrera (81.116 euros), un Mercedes ML 500 A5 (67.800 euros).

Sassou N’Guesso : Lui, très malin, s’en est pris avec sa famille. Volé chez les N’Guesso est une question d’héritage qui se transmet de père en fils. En dehors des 24 propriétés et 112 comptes bancaires, sa femme Antoinette, son neveu Wilfrid Guesso et d’autres personnes fictives croulent sous d’importants patrimoines dignes d’un Bill Gates. Pour ceux qui s’acharneraient à nier l’évidence, même notre très ex Président Moussa Traoré s’est fait sa part du magot. Je suis sûr que vous serez tous d’accord avec moi qu’autant le sujet est délicat autant il est difficile de l’épuiser en une seule parution. Alors je reviendrai à la charge dans le numéro prochain si jamais je ne me fais pas faucher par une voiture commanditée par ceux qui se sentiraient visés par mes écrits. En attendant je m’en remets au tout puissant.

DAOUDA KINDA.

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