Cap-Vert : Disparution d’une icône

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Très affaiblie depuis plusieurs mois, ce qui l’avait contrainte à abandonner la scène en septembre, la chanteuse capverdienne Cesaria Evora, surnommée la “Diva aux pieds nus” , est morte samedi à 70 ans dans son île natale de Sao Vicente dans l’archipel du Cap-Vert.

Sa mort a été officiellement annoncée à Praia, la capitale capverdienne, par le ministre de la Culture, Mario Lucio Sousa, lui-même chanteur qui a dit avoir perdu “une grande amie”. La chanteuse internationalement célèbre, qui sera enterrée cette semaine dans son île de Sao Vicente (nord de l’archipel), y est morte dans la matinée dans un hôpital, près de trois mois après avoir abandonné la scène, car très affaiblie. Admise vendredi dans l’établissement, elle souffrait depuis longtemps de problèmes de santé et avait subi ces dernières années plusieurs interventions chirurgicales, dont une opération à cœur ouvert de six heures en mai 2010. “Cette mort nous attriste et nous désole, parce qu’elle était l’une des références majeures de la culture du Cap Vert”, a déclaré le président capverdien, Jorge Carlos Fonseca. “Quand on parle du Cap Vert dans le monde, le nom de Cesaria vient toujours en premier, ce qui montre le poids symbolique que la chanteuse et sa voix étaient pour le pays “, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre José Maria Neves, qui a décrété un deuil national de 48 heures, a affirmé que Cesaria Evora ne “mourra jamais, parce qu’une icône et une star ne meurent jamais. Elle restera à jamais dans la mémoire du Cap Vert et de tous les Capverdiens”. En avril, la chanteuse était apparue très en forme sur la scène parisienne du Grand Rex à Paris. Mais quelques jours après avoir fêté en toute simplicité son 70ème anniversaire, le 27 août, dans sa ville de Mindelo, elle était revenue à Paris dans un “état de grande faiblesse”, selon sa maison de disques. “Je n’ai pas de force, pas d’énergie. Je veux que vous disiez à mes fans : excusez-moi, mais maintenant, je dois me reposer. Je regrette infiniment de devoir m’absenter pour cause de maladie, j’aurais voulu donner encore du plaisir à ceux qui m’ont suivie depuis si longtemps”, avait-elle déclaré au journal français Le Monde lors de l’annonce de son retrait de la scène, le 23 septembre. Le grand public avait découvert en 1992 cette ancienne chanteuse des bars de Mindelo, ville principale de l’île de Sao Vicente et capitale culturelle de l’archipel, grâce à la parution cette année-là de son troisième album, “Miss Perfumado”, et de deux concerts triomphaux au Théâtre de la Ville à Paris. Le succès, tardif pour une chanteuse alors déjà âgée de 50 ans, ne s’était depuis jamais démenti, se propageant à travers la planète.

 

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