Boîte aux idées : Valoriser les eaux souterraines pour atténuer les effets du changement climatique

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Cette année, au cas où l’on ne s’achemine pas vers une campagne agricole globalement déficitaire au Mali, plusieurs poches de déficit seront enregistrées dans plusieurs zones du pays, à l’image du Sahel occidental (Nioro du Sahel) où la sécheresse a causé désolation et désespoir. Elles sont nombreuses les familles dans cette contrée à ne pas pouvoir récolter un seul grain de céréale. Le changement est certainement passé par là.

Face à cette situation, des solutions existent, cependant, pour atténuer les effets désastreux de ce phénomène planétaire. Une des pistes de solution passe par la valorisation des eaux souterraines.

Pays très arrosé traversé par deux grands fleuves que sont le fleuve Niger et le fleuve Sénégal, le Mali dispose d’une grande quantité d’eau de surface allant de 110 milliards de m3 d’eau en année pluvieuse à 30 milliards en année sèche. Et surtout d’un stock imposant d’eaux souterraines de 2 740 milliards de m3 avec un renouvellement annuel de 66 m3.

Pourquoi ne pas chercher à valoriser cette importante quantité d’eau, qui dort sous la terre, en l’exploitant au service de l’agriculture, de l’élevage, de la reforestation et de l’approvisionnement des populations en eau potable ?

Pour ce faire, il est nécessaire de localiser et d’évaluer ces gisements d’eau au moyen, par exemple, de la télédétection ou d’autres technologies appropriées, d’en connaître la répartition géographique, leur importance quantitative et leur qualité, entre autres caractéristiques.

Il s’agira, ensuite, de mettre en œuvre un programme d’exploitation via des systèmes d’irrigation pour cultures vivrières et fourragères et l’approvisionnement en eau potable des populations.

Cette dynamique devra intégrer des systèmes d’exhaure innovants utilisant l’énergie solaire ou l’énergie éolienne et l’utilisation des systèmes d’économie d’eau à l’image de l’irrigation goutte-à-goutte avec pour objectif plusieurs récoltes par an à travers des cultures de contre-saison.

Des pays comme l’Australie et l’Afrique du Sud ont réussi ce pari en allant chercher de l’eau à plusieurs centaines de mètres sous la terre avec certainement moins d’avantages comparatifs que le Mali. Alors pourquoi pas le nôtre ?

Cette idée pourrait faire l’objet d’un projet dont le financement sera soumis à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux comme le Banque mondiale. Elle dispose d’un fonds dédié au financement des projets d’atténuation des changements climatiques.

Yaya SIDIBE

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