Boîte aux idées : S’inspirer du modèle chinois

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Qu’on se comprenne bien : il ne s’agit pas de faire du mimétisme en copiant, de façon mécanique, ce qu’il convient d’appeler le modèle chinois. Dans un monde en constante évolution et livré à une complétion des plus âpres entre les pays qui le composent, il s’agit d’ouvrir grandement les yeux, voir les bonnes pratiques qui ont marché ailleurs et les appliquer de façon intelligente à partir des réalités propres. Les Chinois n’ont pas fait autre chose. Loin de chercher à réinventer la roue, ils ont pris ce  qu’il y a de bon chez les autres  tout en cherchant à innover.  Il en est ainsi de la " théorie du vol des oies sauvages " qui est un modèle de développement économique décrit par  l’économiste japonais, Kaname Akamatsu, en 1937. Elle fut complétée par Shinohara en 1982.

Dans ce modèle d’industrialisation, on observe qu’un pays initie le processus d’industrialisation sur un produit de faible technicité ; il en devient exportateur, puis l’abandonne pour un produit à plus haute valeur ajoutée. Cet " abandon " permet à un autre pays d’entamer son propre processus d’industrialisation. Ainsi, on observe trois phases : premièrement, le pays importe le produit, puis il substitue la production nationale aux importations avant de l’exporter.

Suite au Japon, les nouveaux pays industrialisés (NPI) de la première  génération (Singapour, Corée du Sud, entre autres) ont ainsi entamé leur industrialisation dans les années 1960. Dans les années 1980, une seconde génération de NPI apparaît (Thaïlande, Malaisie, philippines et Indonésie). L’industrialisation de la République Populaire de Chine s’appuie sur d’autres éléments, mais son insertion récente dans l’économie mondiale  se rapproche de ce modèle d’industrialisation.

Le macro contrôle de l’économie et le développement scientifique sont des concepts dont l’application intelligente par le gouvernement chinois est loin d’être étrangère  aux performances économiques de l’empire du milieu qui vient de se hisser au rang très enviable de deuxième économie du monde affichant aujourd’hui un PIB de 6 000 milliards d’euros surclassant ainsi le Japon. Elle  a longtemps enregistré des taux de croissance à deux chiffres frôlant souvent la surchauffe de son économie. Le tout  sur un fond marqué par des plans quinquennaux, le dernier (2007-2012) tirant vers sa fin. C’est au cours de l’exécution de ce dernier plan que la Chine est devenue la deuxième économie du monde, avec à la clé des réserves monétaires dépassant les 3 000 milliards d’euros, excédents commerciaux et fonds souverains compris. Une liquidité financière qui  a permis récemment à la Chine  de voler au secours de l’Europe en proie  à une crise sans précédent de sa dette en  renflouant son Fonds de stabilisation monétaire.

 

Il faut dire que la République populaire de Chine a réussi l’application de ces différents concepts et  théories de management  sur la base d’un socle inébranlable fondé sur trois principes cardinaux : le patriotisme, l’amour du travail bien fait, l’ordre et la discipline. Toutes choses, hélas, qui manquent cruellement à nos pays.      

 

 

Yaya SIDIBE

 

 


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