Boîte aux idées : Pour la création d’un Fonds National des Elections (FNE)

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L’élection présidentielle de 2012 coûtera, au bas mot, la bagatelle de 30 milliards de FCFA. Un montant qui, selon toute apparence, n’est pas encore disponible.

Les partenaires au développement étant peu enclins (crise financière oblige) à délier le cordon de la bourse-l’Union européenne, par la voix de son Chef de la Délégation au Mali, Giacomo Durazzo, a récemment fait savoir que le financement des élections n’entre dans le champ d’activité de l’Union-le temps pressant, les autorités en charge s’arrachent les cheveux se demandant où dégotter à temps  un tel pactole.

En somme, c’est l’organisation même du scrutin qui est menacée…faute d’argent.  A moins que  des bonnes volontés, séduites par "l’exemplarité de la démocratie malienne" ne viennent sauver, in extremis, la situation.

Alors, pour se mettre à l’abri d’une telle situation, qui est loin de faire honneur à notre pays, nous estimons qu’il est temps de réfléchir à un mécanisme de financement interne des élections, au nom même du principe du self-reliance. Une piste de solution serait la création d’un Fonds National des Elections (FNE) qui pourrait être alimenté en mettant, par exemple, à contribution des secteurs viables comme les télécommunications et les mines.

On pourrait ainsi instituer des taxes modiques (1 ou 2 Francs sur chaque communication). Ce qui pourrait constituer, sur cinq ans, une contribution appréciable.

Le Fonds National des Elections pourrait être également alimenté à partir de Contribution Patriotique Volontaire (CPV) à instituer et à ouvrir à tous les citoyens maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur, chacun selon ses possibilités. Le paiement sera basé sur le principe du volontariat.

D’autres opportunités peuvent être aussi explorées l’idée n’étant qu’à l’état brut. Vu l’échelonnement sur la durée et le volontariat, les différents paiements devraient être sans douleur  et sans préjudice pour le financement des actions de développement. Le Fonds peut être logé dans un compte spécial auprès de la BCEAO pour éviter tout risque de développement.

Les motivations de la création d’un tel  Fonds tombent sous les sens : au plan symbolique, elle enverra un signal fort montrant que financer ses propres élections est un attribut de base de la souveraineté tout  mettant le pays à l’abri des aléas dans le financement des scrutins qui constituent des moments cruciaux de la démocratie et de la vie de la nation.

Le Fonds pourrait démarrer dès la fin de la présidentielle des législatives à venir. L’idée, comme il est dit plus haut, n’est qu’à l’état brut. Les propositions seront les bienvenues pour l’affiner.

                              Yaya SIDIBE

 

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