La guerre de chiffonniers au sein de la classe politique à propos du partage des places au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ne devrait pas avoir lieu. Malheureusement, c’est ce scénario qui se dessine avec les derniers développements auxquels on assiste, avec la crispation des positions, de part et d’autre, entre l’opposition et la majorité. Cependant, chacun des deux camps gagnerait beaucoup- et tout le pays avec-à jeter du lest et à faire des concessions réciproques. Ne dit-on pas que la politique est l’art du compromis ? Ce faisant, ils mettront notre pays à l’abri d’une crise pré-électorale, elle-même annonciatrice d’une crise post-électorale qui pourrait être préjudiciable pour sa stabilité, partant, pour son développement. Un scénario qui ne ferait que le bonheur des ennemis du pays et autres charognards attendant l’occasion pour faire main basse sur les richesses du Mali. Et Dieu sait s’il est plus facile de détruire que de construire.
Dans cette optique, la majorité devrait se départir de sa boulimie et l’opposition de sa propension au maximalisme. Ils devraient tous s’abstenir d’engager un débat académique et stérile sur le sens du mot " équitable " qui reviendrait à ouvrir une discussion sur le sexe des anges. Dans cet ordre d’idée, pourquoi ne pas donner 2 voire 3 places à l’opposition au sein de la CENI ? Ce ne serait pas trop demander à la majorité d’accepter un tel sacrifice au nom de la paix sociale. D’autant qu’une querelle de chiffonniers disqualifierait toute la classe politique (majorité et opposition) et discréditerait davantage la chose politique aux yeux des citoyens dont nombre croient, dur comme fer, que la politique est l’art de tromper et que les " politiciens " au-delà des mots, ne luttent que pour leurs intérêts personnels et égoïstes.
Yaya SIDIBE