Bonjour, Président !

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N’allons pas trop loin. Tout est là, à portée des mains, à portée des yeux… Sauf si nous ne voulons point voir, point entendre. Alors, là, rien à faire, nous perdons l’avenir.

« C’est normal, il faut le dire », Président, le pays ne va pas aussi bien que tu te portes toi-même. Que non, oui que non ! Tout devient cher : le sucre, le lait, l’huile, etc. Ne dis pas, Président, que tu n’es pas au courant. Ne dis pas non plus que c’est la faute à ce Gbagbo qui un temps fermer les frontières de la Côte d’Ivoire. Tu connaissais bien Gbagbo, tu ne pouvais pas ignorer qu’il s’accrocherait contre vents et marées. Tu devrais être au parfum de ce qui se dit dans les salons internationaux, tu devrais pouvoir sonder les cœurs et les reins de ce rhétoricien Obama, de ce pétillant Sarkozy, de ce, encore de ce…

Sacré de Komoguel ! En tant que Général, tu n’as donc rien compris à ce qui a essentiellement fait la grandeur de ce cher Général Charles De Gaule : gouverner, c’est prévoir. Tu sais, Président, il ne faut point que tu t’amuses avec le ventre des Maliens. Ils ont déjà des problèmes à bien assurer la scolarité de leurs enfants. Les vagabonds essaiment leurs rues. Les femmes s’affranchissent trop de la tutelle des maris. Les enfants sont plutôt attentifs aux modes et usages de l’Occident. Bref,  nos bons repères sont en perte de vitesse. Attention ! Attention, Président !

Bon Dieu de bon Dieu ! N’allons nulle part pour comprendre la situation. Tout est sous nos : nous pouvons tout voir, tout entendre, tout toucher. Mais, si nous voulons faire l’aveugle, faisons-le ! Evidemment, ce serait à notre propre détriment. Cela signifie tout simplement la perte de l’avenir. Quel gâchis ! Mais qui perdra plus que toi ?

Wallahi, Président, l’avenir n’appartient vraiment qu’à ceux  qui bien font. Ces autres-là, qui sont-ils ? Ils ne se maintiennent jamais que sur des cadavres, que sur des mutilés. Il ne faut pas ça ! Nous avons un grand pays aux ressources immenses. Si celles-ci sont équitablement partagées, quel Malien connaîtra la fin ?  Quel Malien sera mal habillé ? Pas un, pas même notre petit chat courant derrière notre petite souris bien ennuyeuse.

Oui, Président, le Mali est éternel, et c’est inscrit au septième ciel, à droite, à côté du Grand Veilleur. Tu sais, Président, seul Allah est éternel. Chacun fait son petit temps. Et puis, il y a que nul ne peut tenir mille heures debout sans tomber. Et patatras ! Les moutons cadavrés, les belles femmes cadavrées, les chemises brûlées, même les guitaristes et les footballeurs sifflés. Alors, pourquoi la prolongation ? 

En avant donc pour le respect des règles établies ! En avant pour la reconnaissance de n’être qu’un humain. Après, on fait quoi ? O n s’assagit, on gagne aux yeux de Dieu, et quel beau regard ! Voilà l’énorme succès, voilà la félicité nationale, et voilà la grandeur qui force les éloges des grands griots. Ainsi tout ira bien pour toujours dans le meilleur des Mali. Et qui te dit ce qu’est le meilleur des Mali ? C’est un Mali où les affrontements inutiles sont évités. Un Mali où le drapeau national est chaque jour honoré dans l’enthousiasme et la ferveur. Un Mali aux mille promesses radieuses. Tout le monde accoura dans ce Mali des mille et un contes. Les jeunes réapprendront à danser au clair de lune, pas à aller traîner dans les boîtes de nuit, pas à roder autour des hôtels de luxe à la recherche du client fortuné, de préférence blanc. Les enfants réapprendront à bien lire et à bien compter, pas à débrayer toutes les semaines.

Tu vois, Président, quel espoir on a ! Et tu peux donner vie à cet espoir. Alors, marquons les pas rien que pour ce bonheur possible. UN, DEUX ! UN, DEUX !

Fasodén

 

 

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