C’est simple de combattre la corruption : il faut le vouloir franchement. Il n’y a pas mille solutions. Hé bien, il se passe tellement de choses pour prouver sa bonne foi ! Président, fais quelque chose.
« C’est normal, il faut le dire », Président, le pays a besoin d’un nettoyage à grande eau. Plus la corruption continue, plus la misère ambiante tenaille les plus fragiles de nos concitoyens. Les rapports du Vérificateur général sont suffisamment éloquents pour être pris en compte. Mais il paraît que, Président, tu ne veux pas humilier les chefs de famille, les notables et quoi encore !
Président, cet argument est d’une générosité destructrice, d’une politique anti-patriotique, d’une vision de l’avenir chaotique. Pourquoi crois-tu, Président, que depuis la nuit des temps, sous diverses formes bien entendu, les hommes sous tous les cieux ont institué ce qu’on a appelé la police, la gendarmerie, la douane, la justice ? Peux-tu affirmer sans tomber par terre que le rôle des magistrats, c’est de classer sans suit des dossiers scandaleux, de dissimuler des preuves de détournement de deniers publics, des fonds publics, des fonds nationaux et même mondiaux ?
Président, tu as tout pour sévir durement, donc honorablement, contre le plus grand fléau qui gangrène le fabuleux qui doit être celui du Mali au regard des ressources immenses dont Dieu l’a doté. C’est très facile pour toi de réduire la corruption dans notre pays : il te suffit de le vouloir franchement. Tu n’as pas mille voies à explorer.
Président, tu as tout pour soigner le pays. La stabilité dont nous jouissons, fruit de notre maturité et de l’élégance des acteurs politiques, que l’on retrouve rarement ailleurs ; l’aura qui est la tienne, qui te permet de courir inlassablement le pays et le monde ; l’espérance des Maliens à une démocratie sans heurts.
Ah ! Président, une démocratie sans heurts, tu entends ? Regarde là-bas, au bord des lagunes, ce qui arrive à un pays riche ! Spectacle désolant, théâtre de mauvaise facture ! Nul n’est besoin d’être devin pour prédire que la partie finira par une tragédie. TU ne veux pas ça, Président, pour notre pays. Non, non, non, tu ne veux pas ça. Tu es un brave gars, un soldat en mission. Oui, tu as mandat à bien faire les choses ; non à installer des fétiches à tous les angles du Mali.
Te souviens-tu, Président, les jeunes pionniers chantaient le Mali en espérance. Ils disaient que si quelqu’un veut voir un beau pays, que s’il veut aller au paradis, il n’a qu’à venir à Bamako, la belle capitale du Mali. Cela est et il faut qu’il le reste. N’écoute point, Président,le chant des sirènes. Qui te dit ce qu’est le chant des sirènes ? C’est de ne point resssembler au hideux visage du général Guei, c’est de ne point paraître sous les traits froissés du boubou de Tandja Mamadou, c’est de ne point marcher comme si Gbagbo « tombait dans lagune là-bas, au pays ».
Président, tu ne seras grand que lorsque tu demeureras l’exemple éternel. Dieu te bénisse ! Dieu ceux qui veulent détruire en toi le symbole de l’honnête homme, de l’honorable citoyen, de l’homme d’Etat modèle !
Fasodén