Bonjour mon président: Nord Mali : ATT n’a pas la boulimie du pouvoir

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Dans cet épisode de « Bonjour Mon Président », notre chroniqueur Mamoutou Kéïta nous parle exclusivement de la situation qui prévaut au nord du Mali et ses répercussions sociopolitiques

 Mon Président, l’heure est grave et très grave pour notre pays qui vit, à quelques encablures des  élections des moments difficiles dus à une rébellion  qui a déjà fait de l’indépendance à nos jours des milliers de morts tant du coté de l’armée  régulière que des belligérants.

La main des Européens

Je vous l’avais dit Mon Président : les Européens ne vous laisseront pas de répit jusqu’au jour où vous rendrez le tablier tant votre attitude  vis-à-vis de la crise libyenne les a choqués. Et comme vous le savez, le politicien est rancunier et très rancunier. On  ne vous pardonnera jamais votre refus de cautionner les massacres perpétrés sur les pauvres populations dela Libye. Heureusementdevrais-je dire, comme cela, vous êtes en fin de mandat et que vous êtes un homme béni par son peuple.

Sinon, Mon Président, comment comprendre tous ces mouvements que nos villes ont connus de Kati à Koulikoro  en passant par Ségou et le District de Bamako qui avaient planifié elles-aussi leur droit de marcher alors que le pays brûlait dans sa partie septentrionale.

Vous devrez avoir compris ce signal qui curieusement ressemblait aux manifestations d’étudiants et de travailleurs des années 1990-1991 avec les mêmes scénarii. Que voulaient-ils tous ces  manifestants qui ont voulu transformer l’expression  légitime des femmes de militaires  à vous  dire ce qu’elles ressentaient dans leur cœur meurtris par la disparition des leurs sur le front de guerre?

A la pauvreté de la majorité, à la faim qui s’installe dans nos familles, à l’écœurement pour tous ces soldats morts sur le front et surtout pour la façon dont ils seraient morts, s’est ajouté le grand banditisme de ces derniers temps : un véritable cocktail facilement  explosif. Vous l’avez compris et vous vous êtes adressé à votre peuple dans un langage de vérité qui est même allé  trop au-delà du dicible. La circonstance vous y a obligé certainement, car comme un vieux proverbe bamanan le dit « lorsque la guerre atteint la lisière du village, rien ne sert plus de danser le Moribayassa ».

Car, Mon Président il s’agissait de dire la vérité et toute la vérité à ces femmes et à ces mères dont les enfants étaient sur le front avec toutes ces images diffusées sur le net et qui se trouvaient dans tous les téléphones. Et la vérité que vous avez dite à votre nation était à mon avis claire et sans ambigüité. La vie de soldat, qui aujourd’hui est devenue un gagne-pain est faite pour défendre les citoyens, la patrie, et cela quel qu’en soit le prix qui peut aller jusqu’au sacrifice ultime.

Les femmes de militaires le savent et ce n’est pas ce qui les a choquées mais plutôt le silence,  votre silence sur tout ce qui se passait au nord. Et je crois, Mon Président, que vous n’êtes pas ministre de la défense, ni chef d’état major des armées, ni porte-parole  du gouvernement pour vous justifier. Vous êtes le dernier rempart, la dernière solution : laissez donc les fusibles vous protéger des courts-circuits, car si vous voulez tout dire, en cas de dérapage dans les propos ou dans les explications, il vous sera difficile de rectifier le tir. Permettez donc, Mon Président, à ceux que vous avez commis à ces taches de le faire au nom de tout le gouvernement. A  moins que Mon Président, vous acceptiez de trahir votre nation et d’ignorer sa loi fondamentale et de ne voir que votre seule personne, ce qui, à mon avis, est inimaginable de la part d’un homme qui a accepté d’aller à Koulouba un certain 26 Mars 1991 pour libérer tout un pays d’une catastrophe humanitaire qui serait sans précédent, et cela au péril de sa vie.

 

Le 26 mars bis évité

Nous avons entendu toutes les folles rumeurs et  tout le monde vous accusait, certainement à tort, d’avoir trop permis à ces bandits à la  réaction desquels on s’attendait tous et l’accueil que vous leur avez réservé à leur retour de Libye avec en prime des millions que vous leur avez donnés. Tout le monde savait, sauf peut-être vous et vos conseillers, que c’était le début du commencement ou du recommencement : feu Kadhafi n’était plus de ce monde, donc la source de ravitaillement en argent était désormais tarie et vous veniez de leur donner la bouffée d’oxygène qui leur suffisait pour reprendre le chemin du maquis. Mais en fait, vous ne les avez reçus  en combattants mais en Maliens qui venaient de se sortir d’une situation difficile.

Les fins de pouvoir en Afrique sont difficiles comme certainement ailleurs. On ne respecte presque plus rien sous le prétexte qu’il ne reste que quelques mois et les jours se comptent comme si on était pressé de vous voir partir. Et c’est la triste vérité du pouvoir en Afrique. Même un simple chef de service, lorsque vous êtes relevé de vos fonctions, vous trimez longtemps et ceux à la nomination desquels vous avez personnellement contribué sont les premiers à vous rejeter, à vous fuir. Vous, Mon Président, vous ne méritez pas cela tant vous avez évité de porter préjudice à vos compatriotes à telle enseigne qu’on vous a traité de laxiste.

Mon Président, on a voulu vous pousser à commettre l’irréparable en vous  amenant à gazer les femmes marcheuses de Kati et Bamako ; ce qui aurait poussé certains à vous disqualifier, à vous trainer devant le Tribunal pénal international pour crimes contre l’humanité après vous avoir renversé  et  terni ainsi  votre fin de mandat; un mandat plus que brillant et pour lequel vous avez fait de nombreux jaloux dans votre entourage immédiat.

On vous prête jusqu’à  être à l’origine des troubles au nord pour éviter la tenue des élections prochaines, comme si vous n’étiez pas rassasié de onze années et huit mois d’exercice du pouvoir. Il est vrai que certains chefs d’Etat africains ont la boulimie du pouvoir, mais ce n’est pas le cas chez notre ATT national qui est tellement pressé de partir qu’il oublie que notre constitution le lui interdit pendant qu’une partie de notre territoire national se trouve en situation de guerre, et c’est le cas aujourd’hui; et ceux qui pensent que d’ici deux mois la paix que nous appelons tous de nos vœux va revenir,  devraient déchanter avec l’échec des dernières négociations d’Alger.

Vos populations n’ont aussi compris, Mon Président, qu’au retour des combattants de Libye, vous les avez accueillis comme des héros en leur octroyant un bon pactole de plusieurs dizaines de millions de nos francs pour leur permettre de s’installer sans grandes difficultés, convaincu que vous étiez de leur sincérité et de leur esprit patriotique. Mais, tout le monde sauf vous et vos conseillers, savait quelle utilisation ils allaient faire de ces millions à commencer par un de vos plus proches conseillers qui a fini par se réfugier dans un Etat voisin avec des déclarations qui révoltent.

 

Discernement

Vous ne pouvez être condamné pour cela ; vous êtes le président de tous les Maliens et vous avez l’obligation d’accueillir tous les fils du pays qui sont en détresse surtout  dans le cas de ces combattants qui se cherchaient.

Mon Président, vous aviez raison de demander à nos populations d’éviter de faire l’amalgame entre les Maliens et les bandits armés même si l’on  ne sait pas qui est bandit et qui ne l’est pas. Il est vrai qu’au Mali, tout le monde connait tout le monde. Nous avons tous un frère ou une sœur tamasheq ou maure et beaucoup d’hommes  dits du sud se sont mariés à des femmes blanches du nord, faudrait-il faire la guerre à tous ces enfants métis nés de ces unions ? Et les femmes qui  les ont enfantés ? Le discernement était obligatoire et je ne crois pas que les populations  allaient s’attaquer aux maures de Mauritanie dont la plupart sont nés au Mali, aux Tamasheq qui sont Maliens, aux Arabes qui sont Maliens et qui vivent depuis la nuit des temps en parfaite symbiose avec les populations de Gao, Tombouctou, Kidal etc.

Et, ce que je n’ai pas apprécié, c’est cet  empressement pour certains hauts cadres de l’administration et de la politique  de fuir le pays avec leur famille, comme pour dire qu’ils ne sont pas Maliens et qu’ils sont menacés par leurs propres frères et sœurs .Certains  se seraient réfugiés au Sénégal, au Burkina, au Niger, en Mauritanie etc. Et ceux qu’ils laissent derrière eux ne sont-ils pas Blancs comme eux ?

Merci donc  Mon Président pour votre clairvoyance, votre sens élevé de la responsabilité collective  sans lesquels le Mali serait aujourd’hui un autre Rwanda des hutu et des tutsi. Que Dieu le puissant nous éloigne à jamais de ces horreurs dont les plaies ne se cicatrisent jamais.

Mon Président, nous  devons rendre un hommage mérité à ces vaillants soldats dont certains ont à peine 20  ans, qui se sont engagés volontairement  dans l’armée pour la défense de l’intégrité territoriale et qui ont perdu la vie au cours de cette énième rébellion ; ceux du capitaine feu Sékou Traoré qui n’ont eu aucun moyen de se défendre et qui sont morts sans armes les mains nues pour attendre dignement et héroïquement le lâche ennemi qui ne s’est pas embarrassé des conventions internationales pour abattre froidement des militaires les mains levées sur la tête, et tous ces autres qui se sont sacrifiés pour le Mali Un et Indivisible .

Tous ces pillards, ces voleurs qui ont voulu profiter de la situation s’ils sont des hommes ils doivent maintenant demander à intégrer l’armée à un moment où la mère-patrie est en danger au lieu de s’attaquer aux biens de ceux qui se sont sacrifiés pour gagner honnêtement leur vie et les recruteurs attendront longtemps pour avoir un simple petit contingent. Pour eux, il est plus facile de voler que d’aller sur le front, le lieu de rencontre des Hommes de ceux pour qui la dignité a un sens.

 

La paix, condition essentielle de la tenue d’élections

Mon Président, les nouvelles qui nous parviennent ne sont point reluisantes.

Nous avons déjà perdu : Aguel Hoc, Ménaka, Léré, Tinzawaten et quoi d’autre ? Repli  tactique ou stratégique, la même opinion internationale qui vous accusera demain de génocide clame déjà  sur tous les toits notre défaite, notre défection. Quoi que vous fassiez, vous ne serez jamais exempt de reproches. En bon militaire, vous saurez faire la part entre ceux qui veulent la guerre et les autres frères et sœurs maliens qui réclament leur identité. Nous avons tous un frère ou une sœur arabe ou tamasheq avec lesquels nous partageons tout.  Personne au Mali ne souhaite la guerre, mais nos adversaires d’en face ne connaissent que les armes  même dans leurs pratiques ludiques ; il est alors difficile de leur faire entendre raison et s’ils veulent en découdre avec l’armée nationale, alors, Mon Président, n’allez pas avec le dos de la cuillère, car l’adversaire n’a pas de visage qu’on lui reconnaît, il est avec vous tout de suite et quelques instants après il retourne l’arme contre vous.

Vous avez promis de vous en aller le 8 juin, en cela vous êtes un constitutionnaliste, mais comment allez-vous vous y prendre pour pacifier complètement le nord avant cette date butoir si les armes continuent de crépiter au nord ?

Je voudrais donc dire aux candidats aux prochaines élections de s’investir davantage auprès du président sortant pour ramener la paix, condition essentielle de la tenue d’élections dans notre pays.

Mon Président, pour une fois je suis en désaccord avec vous .Officier général, vous n’avez aucune garantie  en ce moment de finir la guerre ; on sait quand est-ce qu’une guerre commence, mais jamais quand elle finit. Nous devrons d’abord libérer nos villages qui sont entre les mains des rebelles, ramener nos populations déplacées, remettre l’administration au travail, assurer le ravitaillement de toutes nos populations en vivres et autres denrées de première nécessité, mettre en place un plan de sécurité durable qui puisse garantir la sécurité pour tous et de façon durable.

Etes-vous à présent sûr de réussir tout cela dans moins de trois mois Mon Président ?

Alors,  donnons le temps au temps de vous donner raison. En tous les cas, je ne souhaite pas à celui qui vous remplacera d’hériter d’un pays instable pour lequel il passera le plus clair de son temps à cogiter des stratégies de guerre ou de défense pendant que le développement amorcé par notre pays sous votre impulsion sera arrêté par le bruit des armes.

Mon Président, souffrez que je vous demande encore une fois de sortir par la grande porte  et de rester cet EXEMPLE  de démocrate tant envié dans le monde entier.

Que Dieu sauve le Mali! Je voudrais pouvoir joindre mes bénédictions aux vôtres, à celles de tous les Maliens qui ne rêvent que d’un Mali Uni, Un  et indivisible, un Mali de Maures, de Tamasheq, d’Arabes, de Sonraïs ,de Dogons, de Peulhs, de Malinkés, de Khassonkés , de Sarakolés, de Diakankés   , de Bambaras , de Mossis, de Bozo, de Sénoufos, de Diawandos , de Miniankas, de Bwas , un Mali des Coulibaly et des Touré blancs, un Mali des Ag noirs.

Courage Mon Président ! Nous sommes avec vous pour le bien et pour le pire ; votre combat est celui de tous les Maliens et qui ne vivent que pour le Mali

Mamoutou Kéïta

Promoteur de spectacle

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15 COMMENTAIRES

  1. VRAIMENT ATT N’AI PLUS LA PERSONNE QU’ON CROYAIS, L’ENNEMI DU MALI ET ENCORE L’ENNEMI DU MALIBA :mrgreen: :mrgreen:

  2. att est idiot,il a detruit notre pays,comment le president de la republique appele un arabe ou un tamactcheq mon MAITRE; qu il aille au diable mr toure,c est un incapable total.

  3. Mamoutou Keita, tu es vraiment un trop du cul. Ce sont les leche culs comme ca qui detruire le Mali et l’Afrique. Des hommes qui peuvent pas dire la verite…

  4. Les Européens n’ont pas demandé à ATT d’abandonner une partie du territoire aux mains des bandits armés et des terroristes. Il est seul, entièrement seul responsable de ce qui arrive au Mali, un Mali qui lui a tout donné.

  5. Monsieur, je suis d’accord avec vous sur 2 ou 3 points et fustige tous les autres points, mais l’espace réservé ici ne saurait me permettre de me m’expliquer plus explicitement.
    1- Vous voyez partout la main des européens comme si les maliens ne peuvent pas faire eux-mêmes preuve de discernement.
    2- ATT est devenu “une boite aux lettres” entre AQMI et l’occident.
    3- Tu le dis bien, ATT ne laisse pas les autres faire leur devoir; il a toujours empêché les chefs militaires faire leur travail; il se substitue à eux et maintenant il les accuse devant les femmes de Kati.
    4-Plus de négociation avec des bandits sans foi ni loi
    5-Il est inacceptable le le Capitaine Sékou et ses hommes restent sans munitions pendant plus de 3 jours de combat dans une localité située entre Gao, Tessalit et Anefis où sont basés des militaires. C’est une Armée qui se bat avec le minimum de moyen.
    6-L’accueil réservé aux arrivants de Libye armés des gros moyens est sans commentaire, c’est le laxisme totale ou le mépris des intérêts de la Nation.
    7- Att voulait tout simplement remettre à son successeur une bombe qui éclaterait forcement entre les mains de ce dernier. Et tout le monde accuserait ce dernier de ne pas savoir géré une situation que ATT a su maîtriser. Mais malheureusement pour lui, malgré tous ses plans, la bombe a éclaté trop prématurément entre ses mains.
    QUe Dieu sauve le Mali

  6. Dans tous les cas le Mali n’a jamais ete dans une situation aussi difficile sur tous les plans ca commencer sous aok et est devenue pire sous att. Il faut un nettoyer complet de font en comble meme s’il faut qu’on en paye le prix.

  7. Bla bla bla…meme genre de langage qu’ATT: Chercher a plaire a tout le monde, meme au pris de mentir a tout le monde. On veut maintenant des gens integrent qui prennent une position net et responsable. On est fatigue…et on veut maintenant des gens honnetes qui parlent pour dire la verite, le travail et la construction du Mali.

  8. Des bornés pareils doivent fermer leur gueule. C’est compréhensible ton cas quant tu te trouve en quête de marché avec Océan communication il va de soi que tu perd ton temps pour écrire du n’importe quoi: Monsieur le président Bla Bla, Mon père Bla Bla. Je pense que tu as intérêt à la fermer sinon les spectacles se ferot après toi. Bon à rien.

      • C’est tout simplement malhonnete de vouloir accuser les occidentaux des consequences logiques de la gestion catastrophique de la securite interieure et exterieure du Mali par le regime ATT. Ou etait Mamoutou KEITA quand ATT negociait avec AQMI le sort des otages europeens? Ou etait Mamoutou KEITA quand le regime a laisse le nord etre inonde par tous ces hordes armees venues de Libye? Bon, puisque le ridicule ne tue point…

        • Tu n’a pas comprit c’est nous qui l’accusons (des commentateur)
          Je ne Crois pas que l’état les a accusé.

        • Bien dit mon frere c’est toutes les grosse erreures de gestion catastrophique d ATT qui nous rétombent eureusement pour son successeur et malheuresement pour ATT la bombe a prematurement exlposé

  9. Bla bla bla mon président mon président, si ton président est un vrai général, il devrait voir venir cette situation et l’anticiper. il ne faut pas énerver les maliens avec des articles aussi bidons. on prie nos morts et c’est suffisant.
    les supporteurs de ATT ne peuvent rien dire encore. taisez vous, il faut que tu saches que les maliens ont été très matures dans cette affaire, reconnaissez le, autrement c’était catastrosphique. les gens ont compris que devant l’ennémi il faut être soudé. ATT et son gouvernement vont rendre compte au peuple après.

    Un pays souverain qui laisse des bandits armés sur son territoire pendant des années au vu et au su, vous voulez encore defendre ce régime. quand j’entend les gens du PDES parce que se sont eux accuser les pays voisins et la france comme si les choses ont commencé le 14 janvier c’est ridicule.
    vive le mali un et indivisible

    • Moi, je suis en partie d’accord avec M. KEITA. Ce qu’il y a maintenant, c’est de galvaniser le Président afin que l’on résolve ce problème durablement.On a pas le droit d’aider les adversaires de ATT. Dès lors qu’un autre pays ou une autre personnalité s’en ai pris à toute la nation, il devient primordiale de s’unir. Car l’ennemi ne cherche naturel ne cherche tjrs que des occasions rares pour s’en prendre à des président qui ont leur propre CONVICTION.

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