Nous sommes à quelques mois du scrutin présidentiel de 2012. Les protagonistes ont déjà commencé à fourbir leurs armes et à mettre en place des stratégies de conquête du pouvoir. Les partis politiques, qui étaient dans une profonde hibernation, commencent à multiplier les activités sur le terrain et à lancer une offensive de charme en direction de l’électorat.
Le nomadisme continue de plus belle et tous les cas de figure sont possibles : des grands partis vers les petits partis, des petits vers les grands partis, des grands partis vers les grands partis…Les guerres de positionnement pour le choix des candidats potentiels au sein des grandes et des petites formations font rage au risque de scissions et autres implosions apocalyptiques.
Une autre caractéristique de cette période de précampagne, ce sont les petites phrases prononcées ou publiées dans les journaux pour désarçonner l’adversaire. Si ce n’est tout simplement des petits secrets balancés par-ci par-là pour démonter l’autre.
Si tout cela devait rester dans les limites de la courtoisie et du politiquement correct, on pourrait se féliciter de la vitalité de la démocratie malienne et se dire que c’est le sel de la fête démocratique. Mais si cela devait voler au-dessus de la ceinture pour aller farfouiller dans les caniveaux, comme on le voit déjà sous d’autres cieux, nous disons alors qu’il faut faire extrêmement attention. Car, dans la plupart des cas, ce sont les campagnes électorales viciées qui font le lit des crises post-électorales. On a récemment vu chez un pays voisin un des candidats faire sa campagne sur des thèmes xénophobes, avec à la clé des discours incendiaires. On a vu comment tout cela a fini.
Conquérir le pouvoir pour les lambris dorés du palais de Koulouba, pour les délices, les honneurs et les avantages et tout ce qui s’y rattache, d’accord ; mais le faire de façon civilisée, patriotique et dans les règles de l’art, surtout.
Yaya SIDIBE