Boite aux idées : Il urge de faire toute la lumière sur “l’affaire des partants volontaires”

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La conspiration du silence continue  d’envelopper de son sombre manteau   ce qu’on peut désormais appeler ” l’affaire des partants volontaires “. Il y a de longs mois, nous avions publié un article attestant que, document signé à l’appui, la Banque Mondiale a  mis  à la disposition du gouvernement malien 310 milliards de FCFA pour le financement du programme de départ à la retraite anticipée des agents de  l’Etat  entrant dans le Programme d’ajustement structurel initié par le gouvernement  sous l’instigation des institutions de Bretton Woods. Il y était écrit, noir sur blanc, que le montant qui était dégagé, soit 310 milliards de FCFA, pour le financement de l’opération devait être dépensé  au bénéfice  exclusif  des  partants volontaires. L’article, en son temps, avait été accueilli par des cris d’orfraie  poussés par de haut de cadres de l’administration qui avaient  promis de produire,  illico presto, des documents prouvant que tous les droits des partants leur avaient été payés. A ce jour, on attend encore ces documents.

 A défaut, ils viennent de susciter un article de presse soutenant qu’en lieu et place des 310 milliards de FCFA, le gouvernement n’a, en fait, reçu de la Banque mondiale que la modeste somme de…35 milliards de FCFA. Cette somme, précisent-ils, devrait servir  à financer le Programme d’ajustement structurel dont le départ à la retraite ne serait qu’un volet parmi tant d’autres. L’article ne précise pas, cependant, les volets en question  et  ne donne pas une clé de répartition des 35 milliards entre les différents volets. Ce qui est un minimum pour conférer de la crédibilité au papier. En clair, les pseudo-arguments qui y sont développés  ne résisteraient pas à une analyse un tant soit peu sérieuse.

 L’omerta est entretenue dans les plus hautes sphères de l’Etat. Au grand dam des partants volontaires, une catégorie marginalisée parce que faible sans aucun pouvoir de pression.

 En clair, les partants sont victimes  d’un double préjudice : financier et moral.

 Par le passé, on a travaillé à mettre à la tête de l’Association qui les représente des individus peu fiables et hautement corruptibles pour dire que les partants ne sont pas sérieux et qu’ils ont mal géré les fonds-et quels fonds-qui leur ont été confiés. S’ils ne sont pas tout simplement dépeints comme des jouisseurs qui ont vite fait de claquer  leurs indemnités-et quelles indemnités?-de départ. En somme, ils sont jetés en pâture à l’opinion nationale comme des victimes expiatoires. Il est grand temps que toute la lumière soit faite sur cette affaire  qui  a fait couler beaucoup d’encre et de salive.

Les ministres  en charge du dossier, entendus au cours des séances d’interpellation à l’Assemblée nationale, se sont contentés de déclarer que le dossier ne date de leur ministère.  Alors qu’on n’a  pas  besoin d’être un constitutionnaliste émérite pour savoir que l’Etat est une continuité.

Yaya SIDIBE

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