Originaire du Brésil, l’anacardier (anacardium occidentale) est un arbre dont la culture peut grandement aider le Mali à lutter contre la pauvreté et le chômage. A cause de la noix ou anacarde appelée noix d’acajou dans certaines régions dont la demande croit de façon exponentielle sur le marché international, notamment dans les pays asiatiques.
Il fait même partie, avec le coton et le sésame, des principaux produits que le Mali exporte sur la Chine. Notre pays, à en croire le Conseiller économique et commercial de l’ambassade de la République Populaire de Chine au Mali, Liu Qi, est très loin de satisfaire la demande chinoise à cause de la faiblesse de la production nationale. La noix d’acajou est très prisée au pays de Deng Xiaoping par les vertus sanitaires que les Chinois ont découvertes dans son huile. Des vertus censées lutter contre le diabète, l’hypertension artérielle, les rhumatismes, entre autres affections. Depuis deux ans, les prix ont connu une augmentation substantielle. Les Ivoiriens, qui sont nettement plus proactifs que les Maliens, ont saisi l’occasion pour accroitre leur production. Les prix aux producteurs sont passés de 150 FCFA à plus de 250 FCFA (prix au champ et pris palier).
Avec une production de 400 000 tonnes lors de la dernière campagne, les Ivoiriens pourront engranger plus de 100 milliards de FCFA, cette année. La Côte d’Ivoire vend 35% de sa production au Vietnam. Même le Bénin a su flairer la bonne affaire. Les Chinois y vont également s’approvisionner, comme ils vont aussi en Guinée.
Au Mali, toutes les conditions climatiques et pédologiques sont réunies pour le développement de cette culture créatrice de richesses et d’emplois. Le ministère de l’Agriculture est vivement interpellé. C’est à lui d’inciter les paysans en les organisant autour de la culture de l’anacardier. En fait, le gouvernement se doit de bâtir une chaine de valeur autour de cette spéculation.
Yaya Sidibé
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