Originaire d’Inde orientale et plus précisément du sud de l’Himalaya, le Neem ou Margousier (Azadirachta indica) est un arbre sacré aux nombreuses vertus. Introduit au Mali depuis des décennies, l’arbre est connu sous le nom de "Maliyirini " et sert à donner de l’ombrage dans nos villes et villages. Par la force des choses, il est devenu un élément si caractéristique de notre décor urbain.
Adapté aux sols pauvres, il tolère des températures élevées ainsi qu’une faible pluviométrie. On le retrouve dans les zones arides et semi-arides de l’Asie tropicale, mais également en Afrique et en Australie.
Dès le mois de mai, le Neem fait apparaître des fleurs violettes en forme d’étoile, odorantes et disposées en grappes descendantes.
Elles se transforment en petits fruits jaunes comestibles (qui ressemblent à de petits abricots) que l’on récolte au moment de la mousson. Ils sont ensuite séchés au soleil avant d’être broyés. L’amande que l’on extrait du noyau est transformée en Huile de Neem. C’est cette huile que les agriculteurs d’Inde utilisent comme fertilisant, pesticide et insecticide. Malheureusement, au Mali on ne voit en cette plante miraculeuse qu’un arbre ornemental ou, tout au plus ombellifère alors qu’elle peut aider notre pays, en devenant un succédané aux insecticides et pesticides chimiques, dans la protection de l’environnement. Et dans la lutte contre la pauvreté et le chômage. Pourquoi ne pas installer, par exemple, les jeunes autour d’unités artisanales de production d’huile de neem qui est, par ailleurs, très recherchée dans les pays industrialisés.
L’autre plante miraculeuse qui nous vient d’Inde a pour nom scientifique le Morenga oleifera. Appelée en bambara " Bassiyirini ", cette plante est utilisée en phytothérapie et en diététique à cause de ses vertus médicinales et alimentaires insoupçonnées. En médecine Ayurvédique indienne, ses feuilles sont censées soigner plus de 300 maladies, y compris le diabète, l’hypertension artérielle, les ulcères d’estomac, la postatite…
Sur le plan diététique les analyses nutritionnelles ont montré que les feuilles de Moringa oleifera sont plus riches en vitamines, minéraux et protéines que la plupart des légumes. Elles peuvent constituer un aliment complet puisqu’elles contiennent deux fois plus de protéines et de calcium que le lait, autant de potassium que la banane, autant de vitamine A que la carotte, autant de fer que la viande de bœuf ou les lentilles et deux fois plus de vitamine C qu’une orange. Beaucoup de programmes utilisent les feuilles de Moringa oleifera contre la malnutrition et ses maladies associées (cécité, etc.).
On peut produire aussi le biocarburant pour les moteurs Diesel à partir de ses graines.
Pour les éleveurs, le morenga se présente comme un fourrage idéal susceptible d’augmenter substantiellement la production de lait chez les bovins et les ovins caprins. Last but not least, sa culture est très facile, comme la neem, elle s’adapte aux conditions écologiques drastiques et se multiplie rapidement par bouturage. Pour toutes ces raisons, l’on gagnerait à promouvoir, sans délai, la culture et l’exploitation de ces deux plantes providentielles qui nous sont venues d’Inde.
Yaya SIDIBE
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