Les résultats du DEF de 2010 auront été, pour le moins, catastrophiques. En effet, sur 153 537 candidats seuls 50 500 ont été admis, soit un taux de réussite de 32,89% contre 65,34% en 2009. Cette situation est imputable, dit-on, à la réforme en cours qui vise à moraliser les examens et à harmoniser notre système éducatif avec ceux des pays de l’UEMOA.
Toujours est-il que ces résultats ne sont pas sans conséquences. Loin s’en faut. Quel sort sera-t-il réservé, par exemple, aux recalés qui ont épuisé leur scolarité et qui n’ont plus, dès lors, droit au redoublement ? Certains d’entre eux s’inscriront, certainement, dans des écoles professionnelles qui pullulent dans les grandes villes du pays. Mais il est à parier que beaucoup viendront grossir le lot des jeunes désœuvrés de nos villes et campagnes. Et constituer, à terme, une véritable bombe sociale qui peut exploser, que Dieu nous en préserve, à tout moment. Ils ou elles peuvent verser dans le grand banditisme, la criminalité et, à tout le moins, dans une délinquance multiforme. Avec tout ce que cela représente comme conséquences fâcheuses pour le développement.
Aussi, pour exorciser ce scénario-catastrophe, les autorités compétentes seraient bien inspirées de multiplier davantage les CED (Centres d’Education pour le Développement) créés, il y a quelques années, pour servir d’amortisseurs au choc de la déperdition scolaire. On y forme des artisans : mécanique, menuiserie métallique et bois, maçonnerie…
Du coup, ce serait une façon de décentraliser ces métiers au grand bonheur des populations du Mali profond. Car ce n’est pas normal pour un citoyen de parcourir plus de
Elles pourraient tout aussi imaginer d’autres formules comme l’installation des recalés sur les terres de l’Office du Niger en leur permettant, à travers un accompagnement adéquat, de gagner largement leur vie via des revenus supérieurs à ce que pourrait leur offrir la fonction publique.
Yaya SIDIBE